Deux procédés très différents de capture du CO2

Publié le 24 Mars 2020

 L’entreprise américaine Hypergiant Industries, spécialisée dans le développement de systèmes d’intelligence artificielle, a imaginé une solution de haute technologique afin de réduire nos émanations de dioxyde de carbone.

L’entreprise américaine Hypergiant Industries, spécialisée dans le développement de systèmes d’intelligence artificielle, a imaginé une solution de haute technologique afin de réduire nos émanations de dioxyde de carbone.

paru sur RFI le 21/3/2020

Avec l’objectif de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, une entreprise américaine a mis au point un bioréacteur de faible dimension qui serait plus performant qu’une petite forêt d’arbres pour piéger et stocker de grandes quantités de CO2
On a beau le rabâcher, mais rien ne change ! Les liens de cause à effet, entre une végétation qui se raréfie en ville et l’augmentation exponentielle des gaz à effet de serre dans notre monde ultra-urbanisé, ne sont plus aujourd’hui à prouver. C’est la raison pour laquelle l’entreprise américaine Hypergiant Industries, spécialisée dans le développement de systèmes d’intelligence artificielle, a imaginé une solution de haute technologique afin de réduire nos émanations délirantes de dioxyde de carbone. Son prototype de bioréacteur est capable de piéger et de stocker de grandes quantités de gaz carbonique en mettant à contribution des algues vertes.

Ce végétal aquatique qui aime barboter à la surface des eaux joue, depuis toujours, un rôle majeur dans les cycles géo-biologiques du carbone et de l'oxygène de notre planète. Et si nous respirons à plein poumon une atmosphère oxygénée aujourd’hui, c’est bien grâce à elles. Les algues ont libéré par la photosynthèse une grande quantité d'oxygène et favorisé la formation de la couche d'ozone qui nous protège des ultra-violets biocides. De nombreuses entreprises emploient ces éponges à carbone pour produire du biodiesel ou encore pour capter les métaux lourds dans les rejets industriels.

Une machine semblable à une petite armoire

Elles n’ont besoin que de presque rien pour croître et proliférer : très peu de nutriments, de l’eau, de la lumière et surtout beaucoup de CO2. Elles sont au cœur du bioréacteur dénommé EOS développé par l’entreprise américaine. Le prototype ressemble à une petite armoire, d’une hauteur de 17,8 cm et 7,6 cm de côté. La machine est pilotée par un programme d’intelligence artificielle qui régule le pH de l’eau, c’est-à-dire le taux d'acidité convenant le mieux aux plantes, gère la température de leur bain et bien d’autres paramètres pour optimiser la croissance des algues. « Notre bioréacteur à base d’algues absorbe 400 fois plus vite le CO2 que les arbres », affirment ses concepteurs.

 

L’appareil de démonstration aurait ainsi une capacité d’absorption du gaz carbonique équivalente à une surface forestière de 4 000 m2. En fin de vie, les algues constitueront une biomasse réutilisable qui sera transformée en carburants, en huiles, fertilisants ou encore en produits cosmétiques. L’entreprise texane vise en premier le marché des futures villes intelligentes pour installer des boîtiers géants anti CO2 dans les cités. Mais la société n’oublie pas les particuliers avec une version miniature de son dispositif, capable de purifier l’air intérieur de nos habitations. Cette innovation, si elle tient toutes ses promesses, nous permet de supposer qu’un monde dé-carboné est peut-être possible.


paru sur RTflash le 18 mars 2020

A l'heure actuelle, les technologies permettant de capter et stocker le CO2, comme les « aspirateurs » de Climeworks, restent assez gourmandes en énergie et onéreuses, ce qui freine leur développement à grande échelle.

Mais cette situation va peut-être changer, grâce à une innovation mise au point par le  MIT. Il s'agit d'un nouvel appareil dont le fonctionnement évoque celui d'une batterie. Leur projet s'avérerait être plus efficace et moins coûteux que les technologies actuelles.

Cet appareil est doté de deux électrodes recouvertes de « polyanthraquinone », un composé attirant le dioxyde de carbone passant à proximité. La batterie récupère ainsi le CO2 durant sa charge, et le relâche progressivement durant sa décharge. Au cours de ce cycle, le dioxyde de carbone peut alors être récupéré et stocké.

La technique a l'avantage d'être utilisable face à toutes les concentrations de dioxyde de carbone. En règle générale, les techniques de captation ne sont efficaces que pour de forts taux de CO2, et doivent donc être utilisées directement aux sorties des fumées d'usine ou de centrale, par exemple.

Ce nouvel appareil, en revanche, peut être utilisé pour une captation à faible taux, voire pour une captation directement dans l'atmosphère. L'auteur de l'étude, Sahag Voskian, le confirme : « L'affinité binaire [du polyanthraquinone ] permet de capter le dioxyde de carbone à partir de toute concentration, y compris à 400 parties par million, et de le libérer dans n'importe quel flux porteur, y compris à 100 % de CO2 ».

La « batterie » conçue par le MIT aurait également l'avantage de consommer moins d'énergie. Les méthodes actuelles utilisent des solutions aqueuses d'amines. Celles-ci doivent être chauffées pour capter le CO2, ce qui consomme beaucoup d'énergie. Les « aspirateurs » de Climeworks, cités précédemment, ont ce même inconvénient : ils utilisent des filtres devant être chauffés avant d'être réutilisés. La batterie du MIT, elle, n'aurait besoin d'électricité que pour effectuer un cycle charge-décharge, d'où son efficacité énergétique.

D'après Sahag Voskian, le nouvel appareil utiliserait ainsi environ un gigajoule d'énergie par tonne de dioxyde de carbone captée, ce qui représente environ 10 fois moins que d'autres méthodes existantes. La fabrication des électrodes coûterait également quelques dizaines de milliers de dollars par mètre carré, autorisant des productions à grande échelle.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Changement climatique

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