La Normandie transforme ses mégots en mobilier urbain

Publié le 29 Mars 2020

Eléonore Mandel, responsable de MéGo en Normandie

Eléonore Mandel, responsable de MéGo en Normandie

Plusieurs entreprises et collectivités locales ont recours à la société MéGo pour organiser la collecte des mégots en vue de leur recyclage et réduire la pollution.
 

Quel est le point commun entre la sandwicherie La Grignoterie à Saint-Etienne-du-Rouvray, le stade Malherbe de Caen, la Cité de la Mer à Cherbourg, Le Mont-Saint-Michel et les communes de Bonsecours, près de Rouen, ou de Saint-Jouen-de-Bruneval, près du Havre (Seine-Maritime)? Tous ont fait appel à la société bretonne MéGo, près de Brest (Finistère), qui se propose de récupérer les mégots abandonnés pour les transformer en… mobilier urbain.

Dans l'usine de Bourg-Blanc (Finistère), spécialisée à l'origine dans le traitement des déchets de bureau, les mégots sont triés et lavés, comme le raconte Éléonore Mandel, responsable de MéGo pour la Normandie. « Le jus donne une boue dangereuse envoyée à la destruction. Nous récupérons le coton, en fait de l'acétate de cellulose, une variété de plastique que nous broyons, chauffons et thermocompressons pour en faire des plaques. »

« Avec, poursuit Éléonore Mandel, nous fabriquons pour le moment des sièges assis-debout qui ressemblent à des tabourets hauts de bar. Il faut 15 000 mégots, soit 10 kg, pour fabriquer un exemplaire. Depuis 2017, nous en avons collecté 10 t sur l'ensemble du pays. » Sollicitée par des entreprises ou des collectivités qui en ont assez de voir les cendriers déborder, les rues ou des plages jonchées de mégots, MéGo met en place un programme de sensibilisation et des actions.

Une convention avec la Région

Après l'évaluation des besoins, qui détermine aussi le coût facturé au client, l'entreprise procure des collecteurs, des bidons hermétiques, un planning de ramassage par transporteur ou sous plis. Et organise des « actions de sensibilisation sans jamais faire s'affronter les fumeurs et les non-fumeurs ». « Sous forme ludique, je veux faire changer les comportements et que chacun devienne responsable de ses gestes et ceux des autres », argumente Éléonore Mandel.

Un mégot ne fait que quelques cm mais avec ses 4000 substances nocives pour la santé de l'homme comme le goudron, le polonium, l'ammoniac, il est réputé capable de polluer 500 litres d'eau. L'engagement en faveur de l'environnement est une autre motivation pour les clients de MéGo. Éléonore Mandel est actuellement en contact avec les métropoles de Caen, du Havre et Rouen (Seine-Maritime) et vient de signer une convention avec la région Normandie pour six lycées.

Rédigé par ANAB

Publié dans #préserver les ressources, #Apprendre de la nature

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