Encrine ou Lys de mer (fossile du Muschelkalk)
Publié le 8 Avril 2020
Embranchement : Echinodermes (animaux marins possédant un squelette fait de plaques osseuses articulées, une symétrie de type 5 à l'état adulte)
Classe des Crinoïdes comprenant des formes fossiles et actuelles, fixées + comatules libres [autres classes : Ophiures, Astérides (étoiles de mer), Holothuries (concombres de mer), Echinides (oursins)]
Genre et espèce : Encrinus liliiformis Lamarck, encrine ou lis/lys de mer
Anatomie :
En forme de tige fleurie rappelant le lis -d'où le nom vernaculaire- le corps possède :
- un système "racinaire" à crampons lui permettant de se fixer sur le fond marin, le plus souvent des coquilles.
- une tige ou pédoncule formé d'une succession sur plusieurs décimètres (jusqu'à 1,5 mètre) d'éléments appelés ossicules ou entroques à l'état fossile. Chaque entroque présente un canal central (passage du système nerveux) et des canaux périphériques au nombre de 5. La partie basale de la tige semble être rigide, seul le haut est flexible (formes observées sur les fossiles).
- un calice formé de plaques abritant les organes vitaux et surmonté d'une dizaine de bras articulés et plumeux.
Mode de vie
-alimentation : en déployant la corbeille de bras, l'animal capture les particules planctoniques grâce aux "barbes des plumes" couvertes d'un mucus.
Reproduction : les gamètes sont libérés dans l'eau de mer où a lieu la fécondation. Les larves font partie du plancton et correspondent à la phase mobile (dispersion) avant de se métamorphoser et fixer.
- prédation: la majeure partie de l'organisme étant calcifiée, les crinoïdes semblent relativement épargnés par les prédateurs. Les échinodermes possèdent par ailleurs des capacités de régénération (attesté sur certains fossiles). Les crinoïdes fixés actuels se trouvent plutôt à des profondeurs plus grandes que leurs lointains ancêtres. Les fonds moins profonds sont occupés par les comatules mobiles pouvant
échapper aux oursins.
- milieu de vie
fonds marins peu profonds. L'espèce vit fixée sur des fonds durs (accumulations de coquillages) ou forme des colonies en coussins étendus (biohermes) en association avec d'autres espèces (mollusques). Cette situation l'expose aux tempêtes tropicales qui peuvent détruire la colonie et enfouir au passage des individus permettant la conservation de fossiles entiers. Plusieurs espèces sont à l'origine de formations de calcaire à entroques (entroquites).
- évolution :
le groupe est connu depuis l'ère primaire jusqu'à l'époque actuelle avec une succession de formes remarquable. Citons à l'échelle régionale :
les encrines du marbre de Russ dans le val de Bruche (Givétien – 385Ma) Encrinus liliiformis du Muschelkalk supérieur (Lorraine et Allemagne), Pentacrinus du Bajocien lorrain (-165 Ma) les entroques y sont appelées aussi "étoiles de Sion"
Seirocrinus exposé au musée de Holzmaden (Toarcien -185 Ma).
Les formes actuelles occupent des milieux plus profonds que leurs ancêtres.
Photos (sauf mention) textes, recherches et bibliographie
Étienne Feuchter (Anab)
______________ Pentacrinus subangularis Groupe de 24 individus (Lias- Reutlingen, Bade-Wurtemberg) e ¼,5
Bibliographie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crinoidea
Encrinus liliiformis im Trochitenkalk Süddeutschlands. Hans Hagdorn, Willy Ockert (1993)
Triassic Muschelkalk of Central Europe HANS HAGDORN (1999)
Fossil des Jahres 2019 Encrinus liliiformis. Paläontologische Gesellschaft
Armin Weissmüller. Ein umfangreicher Fund von Encrinusliliiformis Lamarck im Oberen Muschelkalk(mo2) des Diemeltales (Nordhessen). Philippia 1998
https://www.zobodat.at/pdf/Philippia_8_0245-0270.pdf