Il a une cervelle d'oiseau?

Publié le 10 Août 2020

Le cacatoès semble capable d'apprentissages organisés en vue d'un objectif à atteindre. (Photo d'illustration).  Le cacatoès semble capable d'apprentissages organisés en vue d'un objectif à atteindre

Le cacatoès semble capable d'apprentissages organisés en vue d'un objectif à atteindre. (Photo d'illustration). Le cacatoès semble capable d'apprentissages organisés en vue d'un objectif à atteindre

combinaison de deux articles copiés sur Express du 25/7/2017
et du  27/7/2017



Il a une cervelle d'oiseau? Ce n'est plus une insulte, lisez-voir:

Intelligence animale: ce que la science nous apprend


Le cacatoès expert en ingénierie

Le cacatoès de Goffin, joli perroquet indonésien au plumage blanc et à l'oeil bleuté, est, lui, habile en ingénierie. Une équipe de recherche de l'université de Vienne, en Autriche, a révélé que l'oiseau pouvait résoudre un problème mécanique complexe afin de retirer une noix enfermée dans une boîte protégée par cinq serrures dotées d'ouvertures différentes. C'est ce que l'on appelle un problème à résolution séquentielle, tâche cognitive perfectionnée où il faut anticiper l'objectif à atteindre. 

Les verrous ont été examinés, puis testés à l'aide du bec et des pattes, et l'ouverture accomplie en deux heures. Le cacatoès a-t-il "compris" le problème? Nul ne le sait, mais il semble en tout cas être capable d'apprentissages organisés en vue d'un objectif à atteindre. 

L'intelligence ne se résumerait pas à la seule capacité d'abstraction. Chez les humains et les non-humains, elle passe par le social pour éclore chez un individu: apprentissage en famille, interactions au sein d'un groupe ou d'une société...  

 

 

"Cervelle d'oiseau" n'est certes pas un compliment. Surtout, cette expression est particulièrement injuste vis-à-vis de nombre de bêtes à plumes dont les éthologues ont mis en lumière, ces vingt dernières années, les dons, l'habileté et la créativité.  

Evidemment, les oiseaux ne sont pas tous dotés de capacités cognitives acérées. Mais même ceux que nous jugeons les plus stupides ne méritent pas tant de mépris. Prenez les poulets, par exemple, volatiles de basse-cour peu respectés. Une étude de chercheurs américains, parue en janvier dans le journal Animal Cognition, les a dépeints comme des animaux capables de raisonnement déductif s'ils sont placés devant une situation où ils doivent agir (par exemple, donner l'alarme en cas de danger). 

La "cervelle d'oiseau" est certes petite, voire minuscule, mais, en matière cérébrale, la taille de l'organe ne fait pas tout. Si l'on considère la proportion entre le volume de leur cerveau et celui de leur corps, ces animaux sont en réalité dans la norme des primates. De plus, des études anatomiques réalisées sur des encéphales d'oiseaux montrent un haut degré de connectivité entre aires cérébrales, ce qui est révélateur d'une certaine intelligence et de capacités de raisonnement.

En particulier, les oiseaux sont dotés d'un grand nombre de neurones dans une structure appelée pallium, impliquée dans la planification. Une capacité utilisée de façon stratégique par le Cassenoix d'Amérique, qui vit dans les forêts de pins en altitude. En automne, il fait ses réserves de grains et peut aménager jusqu'à 10000 cachettes. Le printemps suivant, le petit passereau revient sur les lieux et sa mémoire est telle qu'il en retrouve environ 3000, y compris celles encore recouvertes de neige! 

Dans le monde des oiseaux, deux groupes d'espèces semblent particulièrement "des éternuements! Un don qui n'est doués. Le premier regroupe les Psittacidae, c'est-à-dire les perroquets, perruches, cacatoès, aras... On connaît l'exemple du perroquet Alex, "gris du Gabon" surdoué capable de nommer 150 mots, d'identifier les formes d'objets, leur couleur, puis de les comparer deux à deux. Lui et ses congénères sont équipés de structures cérébrales que l'on sait impliquées chez l'humain dans l'apprentissage vocal.  
Les corneilles dotées d'une exceptionnelle créativité
 
 

Leurs capacités cognitives, combinées avec une langue épaisse et musclée et un "syrinx" (l'équivalent de notre larynx) permettent aux perroquets de produire une grande variété de vocalises, et d'imiter la voix humaine, mais aussi les aboiements d'un chien, une toux ou pas simple et bête imitation: les chercheurs qui les ont observés en captivité estiment qu'ils se servent de nos mots pour communiquer avec nous. 

Les capacités exceptionnelles du second groupe -la famille des corbeaux- époustouflent les ornithologues. Le groupe des corvidés réunit les geais, les pies, les corneilles, les freux et les corbeaux, tous experts dans la fabrication d'outils.  

En Nouvelle-Calédonie, les espèces locales découpent avec leur bec les bords de feuilles plates et rigides pour assembler plusieurs sortes de dispositifs dans le but d'attraper les vers cachés dans le bois mort. Ils se servent aussi de brindilles pour s'assurer qu'une araignée est bien vivante... et consommable. 

 

Leur créativité est remarquable, comme en témoigne l'histoire, qui a fait le tour du monde, de cette corneille japonaise. Une noix dans le bec, l'animal volait au-dessus d'une route urbaine. Il l'a laissée tomber pour que les voitures l'écrasent... Et a attendu le feu rouge pour en récupérer les morceaux! Savoir patienter est un signe fort d'intelligence.  
D ans une expérience, des corbeaux ont montré comment ils développaient des stratégies d'attente pour une meilleure récompense. Ils devaient être capables de ne pas manger leur morceau de pain afin de pouvoir l'échanger, un peu plus tard, pour du raisin plus goûteux. Certains animaux ont tenu plus de cinq minutes pour un échange plus favorable

Rédigé par ANAB

Publié dans #Apprendre de la nature

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