Physarum leucophaeum (Myxomycète)
Publié le 3 Octobre 2020
Nom scientifique : Physarum leucophaeum Fries & Palmquist (1818)
Date de l’observation: 26 janvier 2020 à Wittring
Classification et famille: myxomycète de la Division des Myxogastrea , famille des Physaraceae
Habitat: sur bois mort cortiqué à terre, sur feuilles
Hors saison, j’aime bien retourner le bois mort en forêt pour dénicher des champignons corticiés, des minuscules ascomycètes mais aussi des organismes plus surprenants, les myxomycètes, dont Physarum Leucophaeum, à l’honneur dans cet article
Les myxomycètes
Définir un myxomycète n’est pas chose aisée. J’ai fait une tentative sur le blog dans cet article : http://naturealsacebossue.over-blog.com/2017/10/les-myxomycetes-des-organismes-discrets-et-surprenants.html
Pour faire simple, le myxomycète est d’abord un organisme qui se présente essentiellement sous deux phases. Il naît d’une spore et se présente comme une cellule flagellée (on parle d’amibe), invisible à l’œil vu. Plusieurs de ces amibes vont fusionner pour passer à la première phase, visible cette fois-ci. Durant cette phase, il se présente visuellement comme une gelée informe, visqueuse (d’ailleurs myxo en grec ancien signifie mucilagineux), peu engageante, et qu’on appelle un plasmode. Cette phase peut décontenancer le néophyte qui la croise pour la première fois.
Cette « gelée » est en fait une cellule unique (issue de la fusion de plusieurs amibes) contenant une grande quantité de noyaux. À ce stade, le myxomycète se comporte comme un animal : il bouge, il rampe et mange en « avalant » par exemple les bactéries présentes sur le support (on parle de phagocytose).
Quand les bonnes conditions se présentent, il va rentrer dans la deuxième phase de son cycle et, d’un comportement animal il va passer par le comportement d’un champignon. Il va former une structure ressemblant étrangement au sporophore d’un champignon (mais ce n’est évidemment pas un sporophore, on le désigne scientifiquement comme un sporocyste). Cette structure va s’ériger dans les airs pour libérer ses spores et le cycle est bouclé. Ce sporocyste est moins visible sauf pour un œil exercé. Physarum leucophaeum a un sporocyste d’une hauteur d’environ... 2 mm.
On l’a vu, le myxomycète se comporte soit comme un animal, soit comme un champignon. Mais dans quelle case le classer ? N’étant ni tout à fait un animal, ni tout à fait un champignon, encore moins un végétal, il est classé dans un règne bien distinct, celui des amibozoaires, c’est-à-dire les organismes à plasmode.
Il a pendant longtemps, et ça se comprend, intrigué les scientifiques. Longtemps considéré comme un champignon, vu l’étymologie comme un « champignon visqueux », l’habitude est restée que ce sont les mycologues qui les étudient.
Ils présentent une palette de couleurs et de formes de toute beauté et je vous invite à consulter le magnifique site de Bernard Woerly, spécialiste de ces organismes : http://myxosdesvosges.org/
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)
Références de nos articles sur le "blob":
Le blob, un génie sans cerveau
Une cellule géante sans cerveau qui apprend : le blob
Une vidéo de la spécialiste du blob Audrey Dusseautour
PS : Article classé dans la rubrique « champignons » en attendant de trouver mieux.
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