Brachythécie à soie raide (Mousse)
Publié le 21 Novembre 2020
Nom scientifique : Brachythecium rutabulum (Hedw.) Schimp., 1853
Date de l’observation: 19 mars 2019 à Herbitzheim
Classification: mousse de la famille des Brachytheciaceae
Description :
Cette mousse pleurocarpe (Les mousses pleurocarpes sont des mousses dont le sporophyte est placé latéralement sur le côté des tiges généralement ramifiées. ) est commune, avec des formes et couleurs variables. Les tiges partent du sol, puis se ramifient dans différentes directions et de façon irrégulière.
Elle forme des branches dressées, avec des feuilles étalées en forme d’œuf. Les feuilles des tiges (feuilles caulinaires) et des branches (feuilles raméales) ont une forme similaire, les plus grandes atteignant 2–3 mm.
Habitat: large éventail d'habitats, particulièrement commun sur le bois et les pierres. Il pousse également sur les troncs et les branches des arbres vivants, ainsi que sur les bûches et souches.
Protection et classement : Elle figure sur la Liste rouge des Bryophytes menacées en Alsace (2014) en statut LC (Préoccupation mineure), sans protection particulière.
La nervure des feuilles s'arrête en dessous de la pointe et les marges sont finement dentées. Brachythécie à soie raide (Brachythecium rutabulum) - Photo Gilles Weiskircher (Anab)
La soie du sporophyte est rugueuse. vue au microscope X 100. Brachythécie à soie raide (Brachythecium rutabulum)- Photo Gilles Weiskircher (Anab)
La capsule du sporophyte est courbée, celle de la Brachythécie à soie raide (Brachythecium rutabulum)- vue au microscope X100 et X 400- Photos Gilles Weiskircher (Anab)
Les dents du peristome sont doubles et sont papilleuses de la Brachythécie à soie raide (Brachythecium rutabulum)- vue au microscope X400 et X 1000 -Photos Gilles Weiskircher (Anab)
Parlons spores
Le cycle biologique des bryophytes est digénétique haplo-diplophasique, avec prédominance de la phase haploïde gamétophytique (chez les fougères, c’est l’inverse, c’est la phase diploïde qui prédomine). Cette prédominance se traduit par une durée de vie plus longue, et par une taille plus grande ainsi que par une organisation plus complexe du gamétophyte. C'est aussi le gamétophyte qui assure l'ensemble de la vie végétative (c’est concrètement la mousse qu’on voit lorsqu’on se promène) alors que le sporophyte (c’est la partie qui dépasse de la mousse quand les conditions sont réunies) reste généralement sur le gamétophyte. La fécondation est aquatique et on parle de zoïdogamie (lorsque le gamète mâle est mobile et doit atteindre le gamète femelle, comme chez l’homme également) oogame (lorsque les gamètes mâles sont petits et mobiles et les gamètes femelles plus gros et immobiles) . L'adaptation au milieu terrestre n'est donc que partielle car l'eau reste un élément indispensable à la fécondation, et donc à la survie de l'espèce.
Les spores sont produites par le sporophyte, qui se développe sur chaque mousse, cette dernière rappelons le, est un gamétophyte (donc produit des gamètes). Au sein de la capsule se produit la méiose, responsable de la production de nombreuses spores haploïdes. Celles-ci seront libérées et emportées par le vent lorsque l'opercule de la capsule s'ouvrira. En tombant sur la terre humide, chaque spore germe, se divise de nombreuses fois pour former un protonéma, sorte de réseau filamenteux haploïde fixé par des poils rhizoïdes. Sur le protonéma se développent des bourgeons qui développeront autant de nouvelles tiges feuillées, autant de nouveaux gamétophytes.
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)
Source : http://www.lenaturaliste.net/forum/viewtopic.php?f=92&t=467