La Cténidie molle
Publié le 30 Décembre 2020
Nom scientifique : Ctenidium molluscum (Hedw.) Mitt., 1869
Date de l’observation: 23 mars 2019 à Sarreinsming
Classification: mousse de la famille des Hypnaceae
Description :
C’est une mousse commune, couchées, de 5 à 10 cm, en coussinets lâches, d’un beau vert jaune à brun doré, avec des feuilles larges à extrémités pointues. Les feuilles sont longues, en faucilles, terminées par une longue pointe toujours enroulée d’un côté et dentée. La nervure est courte et fourchue.
Habitat: sur les rochers ou la terre calcaire.
Protection et classement :
Elle figure sur la Liste rouge des Bryophytes menacées en Alsace (2014) en statut LC (Préoccupation mineure)
Les mousses et les algues, une association ?
On trouve fréquemment des cyanobactéries sur les mousses. Chez certains genres de mousses dont Blasia, le thalle présente des ampoules dont la cavité s’ouvre vers l’extérieur. Un mucilage y est sécrété dans lequel se multiplie des cyanobactéries de type Nostoc.
Les cyanobactéries, ou cyanophycées, ou encore algues bleues (leurs anciens noms), sont des bactéries photosynthétiques, c'est-à-dire qu'elles tirent parti, comme les plantes, de l'énergie solaire pour synthétiser leurs molécules organiques. Les cyanobactéries vivent aujourd'hui un peu partout, dans l'océan, les eaux douces mais aussi sur la terre ferme. Elles peuvent vivre en symbiose avec d'autres organismes et on pense d'ailleurs que les chloroplastes des cellules végétales, des organites où s'effectue la photosynthèse, sont les descendants de cyanobactéries symbiontes.
Une association fragile peut aussi s’établir entre le protonéma (premier stade de développement d’une mousse) de la mousse Tetraphis pellucida et des algues unicellulaires. Le protonéma est le premier stade de développement d’une mousse (phase haploïde)
Le plus surprenant est que des expériences ont montrées que la mousse est capable d’influencer la morphologie des cyanobactéries et ainsi réguler son cycle physiologique de l’azote. Cette association permet à la mousse d’absorber davantage d’azote. Des investigations sont encore nécessaires pour préciser ces mécanismes mais on ne peut s’empêcher de penser aux lichens avec des choses très proches.
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)
Sources :
http://serres.u-bourgogne.fr/article.php3?id_article=64
Cyanobacteria in Symbiosis publié par A.N. Rai, B. Bergman, Ulla Rasmussen