L’Eristale gluant, Mouche pourceau

Publié le 24 Janvier 2021

L’Eristale gluant, la Mouche pourceau	(Eristalis tenax) - cliquer pour agrandir les images
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Nom scientifique : Eristalis tenax (Linnaeus, 1758)
Eristale est un nom du genre masculin d’après le Petit Robert  même si de nombreux entomologistes et sites  utilisent le  féminin.

Noms allemands : Mistbien (mouche du fumier),
Scheinbienen-Keilfleckschwebflieg

Nom anglais : l’adulte « common drone fly » et la larve « rat-tailed maggot » (littéralement « asticot à queue de rat »)

Origine du nom :incertaine, soit  provient du grec« eristalis », « pierre précieuse » ou de « eristes » , querelleur, qui rappelle le comportement du mâle, territorial et agressif envers toute intrusion dans son territoire  ou bien encore du grec  « eris », beaucoup et de « stalan », couler goutte à goutte. Son petit nom « tenax » signifie tenace, obstiné.
Observation : le 2 novembre à Herbitzheim (67)
Classification :  cet éristale appartient à la famille des syrphes et à l’Ordre des Diptères ( du grec di, deux et pteron, ailes ) Ce "groupe" comprend des insectes au nom vernaculaire de mouches, syrphes, taons, moustiques..    Il existe 500 espèces de syrphes  différentes en France. Plus de  6000 ont été déjà décrites au niveau mondial par les entomologistes spécialistes de ces mouches. Leur particularité est d’avoir des couleurs vives et d’imiter celles d’insectes piqueurs comme les guêpes et les abeilles. Par ce camouflage que l’on désigne du nom compliqué d’ « aposématique », ils se mettent à l’abri des attaques de nombreux prédateurs.
Dimensions : 14 à 18 mm
Durée de vie : mars à novembre, produit 2 à 3 générations annuelles et hiberne sous sa forme adulte

Description : mouche de taille moyenne à grande, au corps robuste, elle ressemble à une abeille, plus rarement à un bourdon. C’est un excellent pollinisateur. Ses yeux sont énormes par rapport à la taille de son corps et ont comme particularité d’être parcourus par deux bandes de poils sombres, visibles à l’œil nu. Sa tête est triangulaire, sa face pruineuse sauf sur la large bande médiane claire barrée d’une ligne sombre. Les antennes sont courtes et prolongées par un long cil dénommé arista. Cette arista est non plumeuse contrairement à d’autres espèces. Le thorax est sombre et couvert de poils. L’abdomen est large et sombre barré de taches oranges plus marquées chez le mâle que chez la femelle. Ses ailes sont transparentes légèrement fumées.  Les fémurs et tibias postérieurs sont dilatés.

Nourriture des larves : à l’état de larve, cet Eristale gluant vit comme les autres éristales dans les eaux usées et joue un rôle d’épurateur. Il filtre l’eau riche en substances organiques, mange les bactéries et contribue ainsi à sa purification. Pour vivre dans de tels milieux il est facile de comprendre que la larve est très résistante à la pollution comme le sont tous les autres organismes dépollueurs. Ceci peut pour l’avenir d’ailleurs être source de recherches et découvertes sur son immunité par rapport aux bactéries et virus pathogènes de ces milieux très pollués voire toxiques. Il est capable de vivre dans un liquide sans oxygène. La larve en forme de cylindre au fond de sa vase émet un long cylindre ( le siphon respiratoire ) pour respirer l’air en surface. Ce cylindre annelé en trois parties peut atteindre 15 cm de long. Cette larve dite à queue de rat subira plusieurs mues et en fin de cycle sortira du milieu liquide pour se nymphoser ( la nymphe d’un diptère porte le nom de pupe ). Cette nymphe au terme de la mue imaginale donnera l’insecte adulte..
Nourriture des adultes : l’insecte adulte ailé, avec des ailes, se nourrit du pollen et du nectar des fleurs très diverses. C’est un auxiliaire de pollinisation important. Il se nourrit en  particulier sur des Apiacées (famille de la carotte, du céleri…), Astéracées (celle de la marguerite…), Brassicacées (celle du chou...), Caprifoliacées (knautie…).
Biologie et activité : la femelle éristale  pond de nombreux œufs dans des eaux stagnantes
 
Particularité : l’éristale est capable de faire du vol stationnaire comme un hélicoptère et des acrobaties. Cette capacité explique son nom anglais de « fly drone », mouche drone. C’est facile à observer quand il recherche sa nourriture sur les fleurs. En vol normal, il vole les ailes allongées le long du corps

Reproduction : l’accouplement a lieu en vol. Les mâles peuvent être agressifs pour défendre leur territoire mais sans aucun danger car ils ne piquent pas. C'est pareil pour les femelles.


Habitat :dans tous les pays du monde. Les larves vivent  dans les eaux putrides et les lieux humides riches en azote comme fumier, lisier, étables, mares riches en nitrates
Les adultes fréquentent les placettes riches en fleurs, haies, prairies, endroits incultes


Confusion : facile à confondre. De loin il est aisé de le  confondre avec un bourdon ou une abeille. Les caractères distinctifs, antennes avec arista, pilosité, forme des  yeux devraient permettre son identification pour peu que l'on regarde cet insecte, innoffensif,  de près.
Prédateurs : chauve souris, oiseaux
Protection : insecte commun,  non protégé






Texte  : Martine Devondel  et Roland Gissinger (ANAB)-

Détermination des éristales sur les photos: Martine


Photos : Roland


Bibliographie; voir index-annuaire des fiches biodiversité

Articles de référence et bibliographie :
https://www.baladesentomologiques.com/article-eristales-de-la-fosse-d-aisance-aux-fleurs-122382045.html

 

https://www.jove.com/t/57711?language=German

L’Eristale gluant, la Mouche pourceau	(Eristalis tenax) et l'Abeille domestique (Apis mellifica) pour comparer la tête
L’Eristale gluant, la Mouche pourceau	(Eristalis tenax) et l'Abeille domestique (Apis mellifica) pour comparer la tête
L’Eristale gluant, la Mouche pourceau	(Eristalis tenax) et l'Abeille domestique (Apis mellifica) pour comparer la tête

L’Eristale gluant, la Mouche pourceau (Eristalis tenax) et l'Abeille domestique (Apis mellifica) pour comparer la tête

L’Eristale gluant, la Mouche pourceau	(Eristalis tenax)
L’Eristale gluant, la Mouche pourceau	(Eristalis tenax)

L’Eristale gluant, la Mouche pourceau (Eristalis tenax)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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B
Magnifiques photos !
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R
Merci Bernard de ton appréciation. Ces insectes sont aussi incroyables, complexes, si bien adaptés à leurs milieux. si on regarde un peu ils suscitent beaucoup d'admiration
R
Il est plus glamour à regarder qu'à épeler.<br /> Les photos tops....comme d'habitude.
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R
Merci Rose de ton commentaire. Oui pas très glamour sa naissance dans les eaux sales. Le lien donné renvoie vers un article de Pierre-Jean sur cet Eristale gluant. Une phrase le fait parler et m'a amusé:<br /> <br /> "Je suis né dans la merde et maintenant je me parfume sur les fleurs.<br /> Quelque chose à redire ?"