Le Chardonneret élégant
Publié le 17 Janvier 2021
Autres noms communs : Cardonille (Languedoc) , Chardonet (Limousin)
Origine du nom : « carduelis» vient de « carduus » le nom scientifique et latin du « chardon ». Une des graines favorites du Chardonneret est la graine du faux chardon ou cardère. (La Hulotte num 6 et 20).
Noms alsacien et allemand : Distelfink, Stieglitz
Nom anglais : European Goldfinch
Observation : le 12 novembre à Gungwiller (67)
Famille : passereau de la famille des pinsons ou Fringillidae, des petits oiseaux granivores de 10 à 25 cm. Ils mangent des graines, fruits, bourgeons et même des noyaux de cerise pour le Gros-bec. L’alimentation des jeunes doit être plus riche avec apports de protéines, vers et insectes. Elle comprend une grande diversité d’espèces en Afrique, avec par exemple 35 espèces de serins. C’est aussi le cas dans certaines îles isolées des espèces se sont diversifiées. Les îles Hawaï comptent 34 espèces du genre Drepanidini. Les plus connus des Fringillidae sont les Bouvreuils, les pinsons , les tarins... Ce sont des oiseaux de petite taille avec un bec pointu et solide, quelquefois très gros comme le bien nommé gros-bec. Les teintes de leurs plumages sont variables de discret à rouge très voyant comme les bouvreuils. Les nids sont en forme de coupe et construits par la femelle. La plupart sont des oiseaux sédentaires et sociaux. Le Pinson des montagnes est une exception. C’est un migrateur qui peut former des groupes immenses de millions d’individus comme en Suisse dans les années 1951-52. De nombreuses espèces endémiques sont en danger dans le monde en raison de la petitesse de leur habitat, de sa destruction, des maladies aviaires et de la chasse.
Cette famille de passereaux a été modifiée très largement après des études génétiques qui ont démontré les parentés plus ou moins proches des différentes espèces.
Dimensions et poids : 14 cm avec la queue, envergure environ 22 cm, poids 14 à 18 g.
Longévité : 8 ans
Description : c’est un oiseau dont la tête est éclatante ou plutôt écarlate. Le grand bandeau rouge sur la tête est entouré de blanc et de noir pour mieux le rendre visible. Cette marque est caractéristique des adultes de plus de 1 an et donc absente chez les juvéniles. Le corps est beige et marqué de belles bandes alaires jaune vif et noires. La femelle est d’aspect voisin du mâle mais le bandeau rouge sur la tête s’arrête au niveau des yeux
Son gros bec rose, pointu et triangulaire, est parfaitement adapté à saisir et ouvrir des graines de plantes piquantes.
Vol : ondulant et rapide mais indirect
Habitat : oiseau présent dans les milieux peu arborés comme les bosquets, haies, friches, jardins, parcs. C’est un oiseau sédentaire mais dont les populations très nordiques migrent plus au sud
.
Nourriture : se nourrit de graines de chardons ou assimilés comme les bardanes, les cardères, les cirses mais aussi de petites graines d’aulnes, de bouleaux et de conifères et d’autres arbres. Son bec conique et costaud mais aplati est particulièrement bien dessiné pour aller chercher toutes ces graines. Il vient facilement sur les mangeoires et apprécie les graines de tournesol.
Comportement :
La période de reproduction est longue, de février à août. Pendant cette période le mâle met en valeur la calotte de son crâne et ses belles plumes jaunes.
En dehors de cette période et de celle de l’élevage des jeunes, les chardonnerets se regroupent en troupes jusqu’à 40 individus. En hiver ils se mélangent à d’autres passereaux pour chercher de la nourriture. Les chardonnerets sont peu territoriaux quand ils nidifient. Ils se retrouvent souvent à 3 voir 5 couples dans un voisinage. Ils peuvent être agressifs envers leurs congénères en particulier au moment de la parade nuptiale ou si la distanciation sociale est trop faible. (Expression bien connue du moment et qui s’applique ici.)
Nidification : la femelle construit en haut d’un arbre un nid compact d’environ 10 cm fait de brindilles, herbes et mousse. Il est garni à l’intérieur de lichens, plumes, duvet végétal. Le nid profond empêche la verse des œufs en cas de vent. Le mâle apporte les matériaux et nourrit la femelle pendant quelle couve. La femelle va alors pondre 4 à 6 œufs bleutés, tachetés de rouge-brique qu’elle couve pendant 2 semaines. Les jeunes nourris par les deux parents de graines prédigérées sont rapidement autonomes. Ils savent voler après 2 semaines. Les parents peuvent mener deux à trois couvées par an.
Prédateurs : rapaces, corneilles, écureuils, fouines
Autres menaces : piégeage pour des collectionneurs
Protection : strictement protégés par la loi. L’estimation du nombre de couples nicheurs dans notre pays est bonne et se situe entre 800 000 et 1 500 000. Ses populations sont en régression. Il est classé VU, vulnérable et jouit d’une protection réglementaire totale.
Croyances : le Chardonneret est relié à la passion du Christ par la couronne d’épines car cet oiseau mange des graines de plantes épineuses comme les chardons. Le rouge de la calotte est aussi un symbole de la Passion. C’est pour cette raison que cet oiseau est représenté dans l’imagerie religieuse et en particulier sur des tableaux tel celui de la « Madone dite au chardonneret ». Elle est du fameux peintre Raphaël et est exposée au musée des Offices à Florence. Le chardonneret était considéré comme un oiseau « sauveur » dans la ferveur religieuse de l’époque.
Article illustré par Guy Schneller (Anab)
et Claudie Stenger (d’autres photos d’oiseaux et animaux sauvages sont visibles sur Flickr (cliquer)
Texte, bibliographie Roland Gissinger (Anab) –Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)
Webographie :
Wikipédia, Oiseau-libre.net
https://de.wikipedia.org/wiki/Finken