L'Andrène bicolore

Publié le 21 Mars 2021

Andrène bicolore (Andrena bicolor )
Andrène bicolore (Andrena bicolor )
Andrène bicolore (Andrena bicolor )

Andrène bicolore (Andrena bicolor )

Position et tailles caractéristiques des cellules des ailes d'une andrène (ici chez l'Andrène de la bryone)

Position et tailles caractéristiques des cellules des ailes d'une andrène (ici chez l'Andrène de la bryone)

Les premiers insectes sont de sortie avec les premières fleurs de printemps. Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir sur ces fleurs, l’Andrène bicolore,  une  petite abeille solitaire.
Roland

 

Nom scientifique Andrena bicolor Fabricius, 1775

Origine du nom  : vient du grec  anthrêné : frelon ( on avait peu de notion de systématique à l’époque !)  et du latin bicolor : deux couleurs.
Observation :   le 20 mars   à La Petite Pierre (67)


Classification :  fait partie de l’ordre des Hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis…)  insectes à 2 paires d’ailes membraneuses et aux  pièces buccales de type broyeur-suceur. Ils  seraient environ 130 000 espèces sur notre planète dont 8000 en France.

Ce sont des insectes à métamorphose complète comme les coléoptères et les papillons. Ils ont par conséquence des stades larvaires et un stade nymphal morphologiquement et biologiquement différents du stade adulte.Les adultes ( imago ) se distinguent donc  par leurs pièces buccales broyeuses- lécheuses et leurs 2 paires d’ailes membraneuses, sans écailles.

Ces 2 paires d’ailes se distinguent nettement par leur  taille. L’aile antérieure, plus grande est rabattue en une gouttière sur son bord postérieur sur laquelle vient s’engager une série de petits crochets ( hamules ) situés sur le bord antérieur de l ‘aile postérieure couplant ainsi les 2 ailes en vol. 

 

A remarquer le cas des fourmis également classées parmi  les hyménoptères. Dans cette famille,  toutes les fourmis ailées sont des reines et des mâles qui s’accouplent la plupart du temps hors de la fourmilière. Une fois fécondée et à l’abri, la reine arrache ou coupe ses ailes devenues gênantes.

 

Parmi les pièces buccales des abeilles, les mandibules n’ont qu’une importance secondaire pour l’alimentation mais sont utilisées pour le ramassage du pollen, le nettoyage des pattes, le malaxage de la cire, la confection du nid. D’autres pièces buccales ( le labium et les maxilles ) forment un tube lécheur- suceur permettant l’alimentation mais de type liquide uniquement.

Du point de vue génétique, l’ hyménoptère  femelle pond 2 types d’œufs : des œufs à 2n chromosomes issus de la fécondation de l’ovule par un spermatozoïde, qui donneront des femelles, des œufs à n chromosomes issus d’ovules non fécondés  qui donneront des mâles.
C’est la femelle qui  choisit si l’ovule sera fécondé ou non.  C'est en déclenchant l'ouverture du  couvercle de la spermathèque qu'elle permet l'arrivée de spermatozoïdes pour féconder un œuf.  Si elle ne déclenche pas l'ouverture, l'oeuf non fécondé deviendra  un mâle

 

Andrène bicolor  appartient à la famille des  Andrenidae, les Abeilles des sables, abeilles terricoles faisant leur  nid dans le sol. Les andrènes sont des abeilles solitaires qui donc ne vivent pas en colonies organisées comme l’abeille domestique à miel à laquelle elle ressemble. Il existe 150 espèces d’andrènes différentes en France et plus de 1300 ont été répertoriées au niveau mondial.
Elles se caractérisent par une langue  suceuse et des brosses sur les pattes postérieures pour la récolte du pollen. La plupart  ont la particularité de ne se nourrir que d’une seule sorte de plantes (oligolectique) ou même d’une seule plante (monolectique). Voir notre article sur l’Andrène de la bryone. Une majorité d'insectes butinent de nombreuses espèces de plantes de différentes familles. Ils sont dits polylectiques, comme justement cette andrène bicolore.

Dimensions: 8 à 11 mm pour la femelle, le mâle est plus petit

Période d’observation : Andrena bicolor est une espèce bivoltine  ( 2 générations par an ).La génération printanière vole du début mars à la fin mai. La génération d’été vole de fin juillet à fin août. La première génération est plus nombreuse que la seconde, en particulier en ce qui concerne les mâles.

Description:  cette petite andrène  se reconnait à sa tête entièrement noire, son thorax roux chez la femelle, à flancs noirs chez le mâle et aux bandes de poils roux sur les premiers segments abdominaux (1 à 3). Cette alternance de couleur lui a valu son nom.
Les tibias et basitarses 3 sont noirs.
La femelle possède une brosse de poils roux-doré sur la 3ème paire de pattes, c’est sa brosse de récolte.
Elles  possèdent 12 articles antennaires, les mâles 13.


Un indice  important de reconnaissance des Andrènes  est la nervation des ailes.  La forme des cellules dessinées par les nervures  comporte une longue cellule dite « discoïdale » et 3 cellules polygonales voisines appelées « submarginales ».  La cellule la plus petite est au milieu et la plus grande vers l’arrière de l’insecte. (voir photo).

Biologique et activité.

 Habitat:
Cette abeille habite de nombreux milieux comme les prairies calcaires, les friches, les forêts claires, les alpages jusqu’à 2500m et les plaines littorales.
Le nid est creusé dans la terre meuble sur une  profondeur de 20 cm à 1 mètre. Les andrènes peuvent être isolées ou en nids  rapprochés sur les espaces les plus propices comme des talus sableux ensoleillés.

Reproduction: après son accouplement, la femelle creuse son nid  dans le sol, nid composé de plusieurs cellules qu’elle remplit de pollen. Elle pond un œuf par cellule, la larve se nourrira de ce pain de pollen. En fin de période, la mère nourricière cesse ses activités et meurt.

A la même période, la larve grandit rapidement et tisse son cocon. Elle y restera quelque temps en diapause, immobile, se nymphosera  et achèvera sa mue en insecte parfait.

Nourriture des adultes :   les adultes se nourrissent  de nectar et pollen de plantes variées comme les astéracées (tussilage, pissenlits..), les renoncules (bouton d’or…) mais aussi les saules et aubépines ainsi que les arbres fruitiers. La première génération qui émerge au tout début du printemps est polylectique ( butine un grand nombre de plantes différentes ), tandis que la seconde , qui émerge à la fin du printemps et au début de l’été , montre une nette préférence pour les fleurs de campanules.


Prédateurs: oiseaux et cleptoparasitisme.  
Les andrènes sont parasitées par des « abeilles  coucou » de l’espèce
 Nomada fabriciana, Ne récoltant ni pollen ni nectar, les abeilles- coucous se tiennent en embuscade à proximité des nids de leur hôtes, c-à-d des espèces qu’elles vont parasiter. Dès que la voie est libre, elles s’infiltrent dans le nid de ces dernières pour y pondre leurs œufs sur les pains de pollen déjà préparés par la femelle de l’espèce hôte. Lorsque des œufs sont déjà pondus par l’abeille hôte, ils sont détruits par la femelle de l’abeille-coucou, qui est souvent dotées de fortes mandibules, ou plus tard par les larves de l’abeille cleptoparasite, qui sont aussi capables de supprimer toute larve concurrente. Nomada fabriciana spécialiste d’ Andrena bicolor a su calquer  son rythme d’évolution à celui de son hôte et produit également deux générations.

 

 

 

Texte  : Martine Devondel  et Roland Gissinger (ANAB)-
Détermination des andrènes  sur les photos: Martine
Photos : Roland




Articles de référence et bibliographie :

https://inpn.mnhn.fr/accueil/donnees-referentiels

Andrena bicolor :
https://jessica-joachim.com/insectes/hymenopteres/andrena-bicolor/
http://www.wildbienen.de/eb-abico.htm

exemple de Nomada - abeille coucou (cliquer)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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