La Nomada jaune

Publié le 2 Mai 2021

La Nomada jaune (Nomada flava) récoltant nectar et pollen sur de l'Ail des ours (Alium ursinum)
La Nomada jaune (Nomada flava) récoltant nectar et pollen sur de l'Ail des ours (Alium ursinum)
La Nomada jaune (Nomada flava) récoltant nectar et pollen sur de l'Ail des ours (Alium ursinum)

La Nomada jaune (Nomada flava) récoltant nectar et pollen sur de l'Ail des ours (Alium ursinum)

 Andrena nitida la victime principale du parasitisme de Nomada Flava - 1ère Photo licence Creatives commons- et la 2 Nicolas Verrecken
 Andrena nitida la victime principale du parasitisme de Nomada Flava - 1ère Photo licence Creatives commons- et la 2 Nicolas Verrecken

Andrena nitida la victime principale du parasitisme de Nomada Flava - 1ère Photo licence Creatives commons- et la 2 Nicolas Verrecken

Nom scientifique : Nomada flava Panzer, 1798

Origine du nom  : vient du latin  « nomades », nom propre sous lequel les Romains désignaient un peuple de Numidie, non sédentaire, « peuple sans domicile fixe » ou « peuple nomade ». Ce type d’abeille, les nomadas,  semble errer dans toutes les directions à la recherche d’un nid d’Andrène comme le ferait un nomade recherchant un lieu pour séjourner. Le nom d’espèce  « flava », veut dire  jaune, sa couleur dominante.

Nom Allemand:
Dreifarbige Wespenbiene

Nom anglais : Tricoloured Nomad ou  flavous nomad bee 

Classification :  Nomada flava fait partie de l’ordre des Hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis…) et appartient à  la famille des Apidae alors que leur allure générale évoque plutôt celle d’une guêpe. 
Pour rappel, les Hyménoptères sont des insectes ayant  2 paires d’ailes membraneuses et des  pièces buccales de type broyeur-suceur.
Ils  seraient environ 130 000 espèces sur notre planète dont 8000 en France.

Ce sont des insectes à métamorphose complète comme les coléoptères et les papillons. Ils ont par conséquence des stades larvaires et un stade nymphal morphologiquement et biologiquement différents du stade adulte.

Les adultes ( imago ) se distinguent donc  par leurs pièces buccales  broyeuses- lécheuses et leurs 2 paires d’ailes membraneuses, sans écailles.

Ces 2 paires d’ailes se différencient  nettement par leur  taille. L’aile antérieure, plus grande est rabattue en une gouttière sur son bord postérieur sur laquelle vient s’engager une série de petits crochets (hamules) situés sur le bord antérieur de l‘aile postérieure couplant ainsi les 2 ailes en vol. 

 A remarquer le cas des fourmis également classées parmi  les hyménoptères. Dans cette famille,  toutes les fourmis ailées sont des reines et des mâles qui s’accouplent la plupart du temps hors de la fourmilière. Une fois fécondée et à l’abri, la reine arrache ou coupe ses ailes devenues gênantes.

 Parmi les pièces buccales des abeilles, les mandibules n’ont qu’une importance secondaire pour l’alimentation mais sont utilisées pour le ramassage du pollen, le nettoyage des pattes, le malaxage de la cire et  la confection du nid (chez les abeilles non cleptoparasites).

 D’autres pièces buccales ( le labium et les maxilles ) forment un tube lécheur- suceur permettant l’alimentation mais de type liquide uniquement.

Du point de vue génétique, l’ hyménoptère  femelle pond 2 types d’œufs : des œufs à 2n chromosomes issus de la fécondation de l’ovule par un spermatozoïde, qui donneront des femelles, des œufs à n chromosomes issus d’ovules non fécondés  qui donneront des mâles.
C’est la femelle qui  choisit si l’ovule sera fécondé ou non.  C'est en déclenchant l'ouverture du  couvercle de la spermathèque qu'elle permet l'arrivée de spermatozoïdes pour féconder un œuf.  Si elle ne déclenche pas l'ouverture, l'oeuf non fécondé donnera naissance à un insecte mâle.

 

La Nomada jaune est l’une des 850 nomadas connues.
Ce sont des abeilles parasites, chacune ne  parasitant qu’une ou quelques espèces d’abeilles.
Elles se ressemblent fortement, il  est dès lors  très difficile de les distinguer entre elles sauf  quelques unes comme celle-ci.

 

Observation : un 3 mai à Ratzwiller (Bas-Rhin).

Dimensions: Les femelles mesurent 10 à 14 mm et sont légèrement plus grandes que les mâles (8 à 12 mm).  


Durée d’observation: de  mi-mars à mi-juin.


 

Observation : un 3 mai à Ratzwiller (Bas-Rhin).

Dimensions: Les femelles mesurent 10 à 14 mm et sont légèrement plus grandes que les mâles (8 à 12 mm).  


Durée d’observation: de  mi-mars à mi-juin.

Description: Les Nomada ressemblent  à de petites guêpes avec un  dimorphisme sexuel généralement marqué.

La Nomada jaune arbore en réalité trois couleurs : du jaune, du rouge, de l'orange en plus du noir. Cette  particularité apparait dans ses noms allemand et anglais (Tricoloured Nomad), On ne la retrouve pas par contre dans son nom scientifique et son appellation en français.

A quoi la reconnaît- on ? : La tête de la femelle est noire et rouge, celle du mâle noire et jaune, les antennes de la femelle sont orangées sans zone assombrie, celles du mâle sont rouges nettement assombries sur leur face dorsale, le thorax de la femelle joue dans le  noir et rouge, celui du mâle est plutôt noir et velu. Leur abdomen présente tous deux  un premier tergite rouge avec pour  le reste des bandes jaunes. Enfin la femelle a les pattes orangées, le mâle lui les a  brun-rouge avec des fémurs noirs . Leurs ailes sont fumées.

Cet aspect, on le voit, ressemble plus à celui de la guêpe qu’à celui de l’abeille. A souligner également que Nomada n’a pas de scopa sur ses pattes, cette corbeille de ramassage de pollen, on verra pourquoi plus loin.


Nourriture:


L’abeille Nomada jaune se nourrit du pollen et du nectar de nombreuses plantes printanières comme l’Ail des ours, le Pissenlit, l’Anthrisque sylvestre, l’Alliaire officinale  et  la Jacinthe des bois  cette dernière peu présente dans notre région et d'autres…


Cycle biologique et activité: une  génération par an

Reproduction:

La Nomada jaune comme les autres Nomada est une abeille cleptoparasite ou « abeille coucou » car son comportement y ressemble. La femelle ne construit pas de nid. Elle pond ses œufs dans les nids d’autres abeilles, assez spécifiques : ceux d’andrènes fouisseuses, Andrena nitida, et quelques autres.

Avant l’accouplement le mâle pour attirer la femelle va sécréter un parfum imitant celui de la femelle andrène à parasiter.
Il volera à proximité des nids susceptibles d’être des nids à parasiter après son accouplement avec sa partenaire. Il va au cours de l’accouplement partager cette phéromone, cette  odeur, avec elle!! Ainsi imprégnée, elle aura un avantage significatif pour trouver le nid de l’andrène et sans doute lui être masquée olfactivement par une odeur semblable.

 
Après accouplement et découverte d’un nid, la Nomada femelle évalue trois éléments, d’après les chercheurs :
1 / la qualité de la cellule hôte,
2 /la présence d’une mère hôte,
3/ la présence d’autres nomadas concurrentes.

 
Pendant que l’andrène part butiner les fleurs et chercher du pollen, la Nomada se nourrit des réserves de son hôte et pond un œuf ou 2 œufs sur les  gâteaux  de pollen que l’andrène a accumulés au fond de son terrier pour  sa progéniture. Au préalable elle tuera avec ses mandibules les œufs de son hôte sauf un.

Après éclosion, les larves Nomada, comme les jeunes oisillons coucou,  tuent avec leurs mandibules  les larves encore en vie de l’hôte.

Les abeilles Nomada ont un cycle de développement holométabole c-à-d qu’ elles suivent les stades œuf, larve, chrysalide, puis adulte imago.

Habitat: sols meubles et sableux,  lisières forestières, vergers, prairies dans toute la France


Prédateurs et dangers: chauve- souris, oiseaux et surtout les pesticides de l’agriculture intensive. Ceux- ci tuent directement ou indirectement les insectes. Les néo-nicotinoïdes  produisent chez les hyménoptères les mêmes effets dévastateurs que chez les abeilles à miel domestiques

Statut de protection : espèce non protégée par la loi

Photos Roland Gissinger (ANAB)
Texte  Martine Devondel  et Roland Gissinger (ANAB)
Détermination de Nomada sur les photos: Martine






Webographie :


http://www.wildbienen.de/eb-nflav.htm
https://www.buzzaboutbees.net/Flavous-Nomad-Bee-Nomada-flava.html
Cleptoparasitism and Odor Mimetism in Bees: Do Nomada Males Imitate the Odor of Andrena Females?

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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R
Les photos sont merveilleuses.
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R
Merci beaucoup Nicole de cette appréciation