Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or
Publié le 7 Avril 2021
feuille de base et d ela tige (2ème photo) de Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or (Ranunculus auricomus)
Encore un de ces « boutons d’or » du printemps. Celui-ci est particulièrement facile à reconnaitre : il a rarement une fleur complète et presque toujours des pétales qui manquent ou de taille irrégulière.
Roland
Nom scientifique : Ranunculus auricomus L., 1753
Origine du nom : renoncule vient du mot latin "rana" c'est à dire "la grenouille", car de nombreuses renoncules poussent près de l’eau ou dans l’eau et les rivières, et de « culus »,est un diminutif qui signifie « petit », ranunculus signifie donc littéralement « petite grenouille ». A noter que certains sites et l’Atlas des plantes de Lorraine donne une étymologie en lien avec le mot « colere » habiter, et donc signifierait «habitat de la grenouille ». Le prénom "auricomus » signifie « tête dorée ».
Nom allemand et dialecte: Gold Hahnenfuss
Nom anglais : goldilocks buttercup ou Greenland buttercup, …
Date et lieu de l’observation : le 4 avril à Sarre-Union
Famille de plantes : celle de l’anémone et du bouton d’or (Renonculacées). Il existe 56 genres et plus de 2100 espèces dont plus de 400 pour ce genre « Ranunculus », la petite grenouille. La plupart des plantes de cette famille sont toxiques car contenant des alcaloïdes et en particulier une cardiotoxine, la proto-anémonine. Certaines sont mortelles comme l’Aconit tue Loup.
Ce sont des plantes herbacées avec seulement quelques arbres et plutôt réparties dans l’hémisphère Nord.
Les généticiens-botanistes les ont identifiées comme plantes primitives en raison du grand nombre d’étamines disposées en hélice et de leurs carpelles libres.
Beaucoup de renonculacées ont des fleurs à 5 pétales et 5 sépales libres mais leurs formes peuvent être très variées :
rien de commun entre l’aconit et les anémones, entre les hellébores et les clématites.
Catégorie : plante pérenne à racines épaisses en faisceau.
Feuillage : feuilles de la base réniforme, suborbiculaires et dentées. Les quelques feuilles de la tige ont 3/5 segments droits et fins (2 à 4mm), très découpés. Tige et pétioles glabres ou couverts de poils appliqués.
Une idée de la généalogie complexe de la Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or (Ranunculus auricomus)
Le calice étalé à 5 sépales verdâtres velus est plus court que la corolle. Réceptacle fructifère glabre, ovoïde. Le pédoncule des fleurs est non sillonné.
La fécondation est assurée par les insectes.
Confusion : il existe de nombreuses renoncules toutes appelées Bouton d’or, ce qui facilite encore la confusion. Elles ont cependant chacune leur milieu et terrain de prédilection.
Cette Ranunculus auricomus est un agrégat de plusieurs centaines de sous espèces ou variétés. Elle se décline avec des formes de feuilles, de carpelles selon les pays et régions …En France sans doute plusieurs dizaines de sous espèces.
Notre botaniste local très connu Roger Engel de Saverne s’est pris de passion pour ce sujet et en a identifié de nombreuses variations dont les planches de référence sont à l’herbier de l’université de Strasbourg.
Habitat : sols azotés, humides et argileux comme des prairies humides, les bords de route et de mi-ombre, vergers, sous bois clairs.
Fruits : nombreux akènes, ventrus, à bec très arqué. Ils arrivent à maturité de juillet à septembre.
Médecine :
Plante toxique
Dans les prairies humides ou abîmées il est facile de voir le refus de broutage de cette herbe par les vaches. Elle est aussi toxique pour les ovins et les chiens. Certains veaux lors d’une première mise au pré peuvent en avaler des quantités importantes et mourir. Une inflammation des muqueuses buccales et intestinales peut provoquer des convulsions et une inhibition du système nerveux.
Principes actifs : des renonculosides comme la ranunculine (25 grammes par kilo) qui libère après hydrolyse des tanins et saponines et de la protoanémonine. Celle-ci a des propriétés vésicantes et allergisantes pour la peau. A l’état sec, soit foin ou plante séchée, cette substance se transforme en dimère d’anémonine, inactive et presque inoffensive.
Plante utilisée autrefois par les indiens d’Amérique pour guérir les maux de tête chez les Abenakis, les abcès et infections buccales chez les Iroquois et les Cherokees.
Protection : pas de protection légale pour cette plante très commune
Texte et photos : Roland Gissinger (ANAB) relecture Bernard Weinzaepflen
merci aussi Bernard d’avoir vérifié et rectifié l’étymologie de cette plante.
Bibliographie
Voir fin d’article index plantes
Philogénie des renoncules
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