Gaillet croisette, Croisette commune
Publié le 27 Juin 2021
Les gaillets sont faciles à reconnaitre avec leurs fleurs très fines en croix et leurs feuilles en aiguilles groupées aux nœuds en verticilles. Celui-ci se distingue facilement de tous les autres car il est de couleur bien jaune et ses feuilles sont larges.
Roland
Nom scientifique : Cruciata laevipes Opiz, 1852
Origine du nom : « cruciatus » signifie « cruciforme, en forme de croix » et «laevipes » combine « laevis », nu et « pes », le pied. Le rhizome est nu contrairement au reste de cette plante couverte de poils.
Nom en dialecte et allemand : Gelbkreuzkraut, Behaartes Kreuzkraut
Nom anglais : crosswort
Date de l’observation: le 12 juin à Gungwiller (67)
Famille de plantes : ce Gaillet croisette fait partie de la famille des Rubiacées. Cette famille de plantes est très vaste puisqu’elle compte plus de 10 000 espèces réparties en 600 genres. Elle comprend des herbes mais aussi des lianes, des buissons et des arbres parmi lesquels le très célèbre caféier dont les graines torréfiées nous donnent une célèbre boisson énergisante, le café.]
Ce mot Rubiacée provient de l’adjectif latin « rubia » qui signifiait rouge. En effet, les racines de la garance, une rubiacée de pays méditerranéens, servaient à produire le fameux rouge garance.
Les caractères communs aux rubiacées sont par exemple, des fleurs très discrètes, des feuilles opposées (l’une en face de l’autre) des herbacées à section carrée. Les fleurs et fruits sont extrêmement variés mais les pièces florales ont un nombre et une géométrie assez stable.
Les rubiacées sont célèbres aussi pour leur association avec les fourmis : elles abritent des fourmis hébergées dans des petits abris sur les branches (appelées domaties myrmécophiles) en échange de quoi les fourmis les défendent contre les petits insectes phytophages. Elles se rencontrent surtout dans les espèces exotiques.
La plus connue des rubiacées de notre région est le Gaillet odorant ou Waldmeister. Il existe plusieurs autres gaillets dans notre région, le Gaillet gratteron, le Gaillet vrai, le gaillet mou, le Gaillet nain, le Gaillet des marais etc. Ces plantes sont discrètes et donc pas faciles à remarquer. Il faut s’équiper d’une bonne loupe et d’une flore adaptée pour d’identifier les différents gaillets. Chaque gaillet est adapté à un milieu, zone sèche, zone humide, marais, rocher…
Type : herbe vivace à rhizome, dressée, hérissée de poils étalés (1.5mm).
Hauteur: de 15 à 50 cm
Tige : de section carrée à 4 faces, reproduction par stolons
Feuilles: elles sont groupées par 4. Elles sont en forme de lance large, 1 à 2 cm d e long pour 0.5 à 1cm de large. Elles sont vert-jaune, velues et font apparaitre 3 nervures
Floraison: dès le mois d’avril à juin
Couleur des fleurs: jaune, en croix à 4 lobes pointus. Elles font de 3 à 4 mm et dégagent une odeur de miel. Elles sont disposées en cymes à l’aisselle des feuilles et groupées par 3 à 9 fleurs en deux glomérules de chaque côté de la tige.
La pollinisation est faite par les abeilles et les mouches
Confusion possible : difficile car ce gaillet se distingue très facilement des autres fleurs et des autres gaillets. En montagne il existe 2 autres gaillets croisette.
Habitat: cette plante de demi-ombre, pousse dans les endroits frais, haies, fossés, talus, bords des chemins et rivières, lisières jusqu’à 1200m
Fruit : il est glabre, ridé, de 2 mm environ. Il se propage en roulant et par l’effet mécanique de l’eau de pluie.
Utilisation alimentaire :
Cette plante contient tout le cocktail enzymatique pour faire cailler le lait, d’où le nom de Gaillet ou caille lait. Elle communique aussi ce parfum sucré de miel
Elle est comestible à l'état jeune comme ses fleurs qui sont utilisables en gelées, confitures et boissons
Usage : possibilité d‘extraire un colorant rouge pour textiles à partir de ses racines comme celui du gaillet provençal, la fameuse Garance Rubia tinctorum qui servait voici plus d'un siècle à teindre le pantalon et le képi des uniformes de l'armée en rouge.
Médecine :
en médecine traditionnelle elle était considérée comme une bonne herbe vulnéraire, interne et externe. Elle était utilisée pour combattre les dermatoses et la gale et comme herbe digestive, astringente (contracter les tissus) et stimulante. Le rhizome a des propriétés cholagogues et stimule la bile.
Composition d’après wikiphyto
Flavonoïdes : glucosides du quercétol (isorutoside, palustroside, cynaroside) Iridoïdes (aspéruloside, monotropéine, scandoside, acide géniposidique) Dérivés de coumarines Dérivés d'anthraquinones (traces)
L’asperuloside est un précurseur de la coumarine qui donne cette odeur de foin aux herbes séchées. L’asperuloside peut se transformer en analogue d’hormone et améliorer la circulation et les capillaires sanguins.
Indications de la plante entière (phytothérapie) : États neurotoniques des adultes et des enfants
Toxicité : possible hépatoxicité en raison de la présence de la coumarine et de ses dérivés
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)- Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)