La Linotte mélodieuse
Publié le 16 Juin 2021
Cet oiseau n’est pas facile à voir de près. Sa couleur, magnifiée par les belles photos de Claudie est assez étonnante, non ?
Son chant est bien mélodieux comme son nom l’indique. Vous vérifierez par vous-même si vous ne le connaissez pas en écoutant la bande son jointe à cette fiche de présentation.
Roland
Nom scientifique : Linaria cannabina (Linnaeus, 1758)
autrefois Carduelis cannabina
Origine du nom : «linaria » signifie champ de lin car cet oiseau aime consommer des graines de lin et « cannabina» signifie le chanvre
Nom allemand : Bluthänfling
Observation : le 24 mai à Achen (57)
Famille : passereau de la famille des pinsons ou Fringillidae, des petits oiseaux granivores de 10 à 25 cm. Ils mangent des graines, fruits et bourgeons et même des noyaux de cerise pour le Gros-bec. L’alimentation des jeunes doit être plus riche avec apports de protéines trouvées dans les vers et insectes. Elle comprend une grande diversité d’espèces en Afrique, (avec par exemple 35 espèces de serins) ainsi que dans certaines îles où des espèces se sont diversifiées. Les îles Hawaï comptent 34 espèces du genre Drepanidini. Les plus connus des Fringillidae sont les Bouvreuils, les pinsons, les tarins... Ce sont des oiseaux de petite taille avec un bec pointu et solide, quelquefois très gros comme le bien nommé gros-bec. Les teintes de leurs plumages sont variables, de discrètes à rouge très voyant comme les bouvreuils. Les nids sont en forme de coupe et construits par la femelle. La plupart sont des oiseaux sédentaires et sociaux. Le Pinson du Nord est une exception. C’est un migrateur qui peut former des groupes immenses de millions d’individus comme en Suisse dans les années 1951-52. De nombreuses espèces endémiques sont en danger dans le monde en raison de la petitesse de leur habitat, de sa destruction, des maladies aviaires et de la chasse.
Cette famille de passereaux a été modifiée très largement après des études génétiques qui ont démontré les parentés plus ou moins proches des différentes espèces.
Dimensions et poids : 13 cm (envergure environ 24cm), poids 15 à 22 g.
Longévité : 9 ans
Description : c’est un passereau plus grand que la moyenne. Le mâle adulte se distingue nettement de la femelle. Il se reconnaît à la couleur rouge flamboyante de son front et de son poitrail. La tête est grise et l’œil sombre. Les flancs sont brun-orangé et les plumes de la queue, les rectrices tachées de blanc. Le bec est gris, conique et puissant, typique de son régime alimentaire granivore.
La femelle est semblable au mâle mais sans les taches criardes sur le front et le poitrail. Les jeunes ressemblent à la femelle.
Il existe des sous-espèces (écossaise, méditerranéenne, madérienne…)
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Chant : le chant de la linotte mélodieuse est agréable à écouter. Il est fait de trilles, roulades aigües, courtes et rapides. L’enchainement est imprévisible et très varié.
Habitat : oiseau de milieux ouverts, semi-ouverts alternant zones cultivées et friches mais aussi de clairières forestières, de maquis et d’alpages jusqu’à 2000 m (3600m au Maroc !) Il a besoin de plantes à graines sauvages comme des graminées et des plantes pionnières riches en graines ainsi que d’insectes pour ses jeunes.
Nourriture : la Linotte mélodieuse recherche sa nourriture sur les herbes pendant la belle saison et au sol en hiver. !). Elle a besoin de plantes à graines sauvages comme des graminées et des plantes pionnières riches en graines ainsi que d’insectes pour ses jeunes.
Elle cherche des petites graines de plantes adventices de cultures dans les champs de lin et colza en particulier, chénopodiacées, polygonacées, brassicacées, astéracées. Pour cette raison la Linotte ne fréquente pas les mangeoires qui offrent souvent des graines trop grosses pour elle comme le tournesol. Les petits, comme souvent chez les oiseaux, sont nourris avec de petits insectes comme des pucerons.
Comportement : la période de reproduction commence mi-avril. Le mâle chante du haut d’un promontoire, arbre, buisson… tout en se pavanant, agitant les ailles et sa queue, montrant son beau poitrail rouge. Il est monogame pendant une saison.
Dès fin juillet, les linottes se rassemblent en groupes importants très unis. Elles se mélangent aussi à d’autres passereaux comme les chardonnerets et les verdiers. Ils visitent ensemble les friches, terrains cultivés, vignes et restent groupés jusqu’en hiver.
Puis elles migrent, et les populations font un « glissement » vers l’ouest (Bretagne) et vers le sud. Ils reviendront au mois de mars- avril
Les linottes se rendent des services de nettoyage mutuel. Elles quémandent avec le bec une collègue pour une aide afin de nettoyer leurs plumes aux endroits inaccessibles pour elles.
Nidification : La femelle construit presque seule son nid sur un buisson touffu et épineux. Il est de taille moyenne, fabriqué avec une charpente de brindilles. Celle-ci est tapissée d’herbes sèches, de crin végétal, plumes et d’aigrettes plumeuses de plantes. Le nid est souvent assez près du sol (1 à 1.5 m) contrairement à de nombreuses autres espèces. La femelle pond 4 à 6 œufs bleutés ponctuées de noir ou brun sur une période de deux semaines. Les petits volent après une douzaine de jours. Ils seront nourris sur une branche par leur père pendant encore quelques jours et ne seront autonomes qu’après 28 jours. Le couple mène souvent deux couvées dans l’année.
Prédateurs : rapaces, corneilles, écureuils, fouines, renards.
Protection protégé par la loi selon l’arrêté du 29/10/2009. L’estimation du nombre de couples nicheurs en Europe a baissé de 62% entre 1980 et 2009 est en. L’agriculture intensive avec ses mauvaises pratiques d'arrachage des arbres et haies et l’utilisation abusive de pesticides affectent sévèrement les populations hôtes dépendantes des insectes.
Histoire : l’expression « tête de linotte » provient du fait que la linotte installe quelquefois son nid au vu au su de tous sans trop se préoccuper des prédateurs ! D’autres prétendent que c’est son inconscience à se faire piéger avec de la glu, (la glu, oui pas" la glue" Bernard a vérifié ;-)) ) pratique d’autrefois aujourd’hui totalement interdite. Les linottes se faisaient prendre jusqu’à la dernière !
Article illustré par Claudie Stenger,talentueux photographe naturaliste de notre région, d’autres photos d’oiseaux et animaux sauvages sont visibles sur Flickr (cliquer)
Texte, bibliographie Roland Gissinger (Anab) –Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)
Webographie :
Wikipédia, https://en.wikipedia.org/wiki/Common_linnet
https://de.wikipedia.org/wiki/Bluth%C3%A4nfling