La Renouée persicaire (Persicaria maculosa)
Publié le 29 Août 2021
Vous voyez souvent des plantes peu spectaculaires avec des épis rouges ou blanc. Ce sont des renouées. La Renouée persicaire est fréquente dans les forêts de montagne comme les Vosges. Elle s’installe aussi sur les cultures là où le sol est nu ce qui n’est pas du goût des agriculteurs.
Roland
Nom scientifique : Persicaria maculosa Gray, 1821
autrefois Polygonum persicaria
Origine du nom : vient du grec « persicaria » , la pêche, car ses feuilles sont allongées et pointues comme celles du pêcher et du latin « maculosa » , qui signifie « tacheté ».
Autres noms communs : Pied rouge, Pilingre, Fer à cheval
Allemand/ dialecte: Pfirsichblättriger oder Floh -Knöterich
Anglais : Redshank
Date et lieu de l’observation : le 28 août à Schorbach (57)
Famille de plantes : celle de la rhubarbe, des renouées, celles des Polygonacées, qui comprend 1200 espèces réparties en 51 genres. Ce sont des plantes présentes dans toutes les régions du monde mais principalement dans l’hémisphère nord.
Le nom de polygonacée, « plusieurs angles » vient de leur forme géométrique au niveau des articulations de la plante et des graines en pyramide.
La quasi-totalité sont des plantes herbacées et des lianes riches en acide oxalique. Il les protège des herbivores car il est toxique pour les animaux et les humains consommé en grandes quantités. Ces plantes possèdent une gaine membraneuse qui entoure la base du pétiole et son insertion sur la tige, tout à fait spécifique (voir plus loin), l'ochréa. La fleur n’a pas de pétales mais 4 à 6 sépales ou tépales, 6 à 9 étamines et 3 carpelles soudés terminés par 3 styles.
Catégorie : plante annuelle glabre ou glabrescente
Hauteur : 20 à
Tige: rameuse, glabre, fixée dans le sol par une racine en pivot qui peut atteindre 35cm.
Feuillage : feuillée, feuilles alternes, lancéolées, pointues, comme celles du pêcher, 4 à 6 fois plus longues que larges, de 0.5 à
Une gaine membraneuse, appelée ochréa est présente sur les nœuds, au point d’insertion du pétiole à la base des feuilles.
L’ochréa est nettement cilié (cils de 2 à
Floraison : juillet à novembre
Fleurs : Les fleurs roses ou blanches sont très petites et nombreuses. Pour les observer en détail une loupe est indispensable car elles ne dépassent pas 2 ou
Elles possèdent 4 à 5 tépales soudés à la base qui protègent 6 étamines et 3 styles. Les carpelles sont soudés en un seul ovaire d'où la forme du fruit trigone.
Les rameaux sont fleuris à l’aisselle des feuilles.
Les fleurs sont groupées en nombreux épis cylindriques compacts, continus qui atteignent 4 à
Pollinisation : elle est assurée par les insectes, diptères, hyménoptères et papillons,. Cette renouée peut s’autoféconder et donc être autogame.
Fruits : fruit sec triangulaire, noir, brillant, de 2 à
Habitat :la Renouée persicaire exige des sols acides, humides et riches en humus comme les cultures sarclées, les décombres, les chemins forestiers, les berges des rivières et les fossés. Plante cosmopolite jusqu’au Japon
Confusions possibles : avec d’autres persicaires qui ont le même aspect comme Persicaria mite et Persicaria minus
Protection : pas de protection légale pour cette plante très commune partout, considérée comme indésirable par les agriculteurs. Préoccupation mineure LC.
Usage alimentaire :
Les jeunes feuilles peuvent être consommées crues en salade mais avec modération.
Un colorant jaune peut être obtenu avec cette plante et de l’alun (sulfate d’alumine).
Les graines bouillies entières ou réduites en farine étaient utilisées pour faire des galettes. Ne pas oublier que le sarrasin n’est pas une céréale comme le blé mais une polygonacée comme cette Renouée persicaire.
Usage médicinal :
Usage traditionnel ancien. Les latins l’utilisaient pour ses propriétés vulnéraires et astringentes grâce à sa richesse en tanins.
Ses composants : tanins, flavonoïdes, persicarine sont actifs comme
- Expectorant,
- Astringent, hémostatique (petite quantité de tanins)
- Diurétique, calme la soif des diabétiques
- Toux, bronchites
- lutter contre les diarrhées, infections
Comme toujours il faut rester prudent avant de se fier aux propriétés supposées et peu fiables de l’ancien temps
et ne jamais l’utiliser à des fins thérapeutiques sans avis médical.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab) Relecture : Bernard Weinzaepflen
Bibliographie
Voir fin d’article index plantes