Sariette commune, Grand Basilic, Calament clinopode
Publié le 22 Août 2021
Parmi les plantes en fleurs visibles en cette fin d’été figure cette plante présente un peu partout. Cette Sariette (ou Sarriette) commune peut se confondre avec d’autres plantes voisines. Comment faire la différence ?
Roland
Nom scientifique : Clinopodium vulgare L., 1753
Origine du nom : du grec « clin» le lit et « podos » le pied », car sa forme rappelait celle d’un pied de lit antique et du latin « vulgare », commun.
Autrefois il a été baptisé avec de nombreux autres noms comme, à titre d’exemple, Calamintha clinopodium ou Satureja clinopodium. C’est un joyeux bazar. C’est pareil avec les noms communs dits vernaculaires.
Autres noms communs : Calament acinos, Calament des champs, Clinopode des champs, Petit Basilic, Petit Basilic sauvage, Pouliot des champs, Sariette des champs, Sarriette acinos, Thym basilic
Nom commun dialecte / allemand : Gross Wirbeldost, Gemeine Wirbeldost
Nom anglais : Wild basil
Date de l’observation: le 12 août à La Petite Pierre (67)
Famille de plantes : les Lamiacées. Ce sont souvent des plantes très odorantes comme les lavandes, le thym, le Basilic, , la Sarriette, la Sauge, les lamiers, les galeopsis.
Cette famille est homogène et comprend 6000 espèces de par le monde réparties en 210 genres.
Caractéristiques communes : des huiles ou essences aromatiques sont contenues dans des glandes réparties sur la surface des feuilles ou à la base de poils glanduleux.
Les feuilles sont opposées et réunies sur un point de la tige carrée en verticilles ainsi que les fleurs.
La forme de la fleur est de symétrie bilatérale (ou zygomorphe) avec 5 pétales soudés en une corolle à deux lèvres plus ou moins distinctes.
La fleur comporte 4 étamines, et quelquefois 2 supplémentaires. L’ovaire possède 4 ovules bien symétriques qui donneront un tétrakène.
Catégorie: Plante non aromatique, vivace grâce à ses tiges souterraines.
Hauteur: 20 à 80cm
Tiges et racines: tige quadrangulaire, faiblement velue, à poils étalés.
Feuilles: de 2 à 5 cm de long pour 1 à 2 cm de large, opposées et croisées (décussées) avec la paire suivante sur la tige.
Leur forme est lancéolée en ovale, avec des dents régulières et espacées. Elles sont velues et reliées à la tige par un pétiole court.
Floraison: de juillet à octobre
Couleurs des fleurs: roses. Elles sont groupées sur des nœuds de la tige par verticilles de 10 à 20 fleurs jusqu’au sommet. La corolle à symétrie bilatérale est courbée et mesure 10 à 15 mm. Elle est constituée 2 lèvres formées par la soudure des pétales. La lèvre inférieure est divisée en trois lobes et la supérieure est plane.
La lèvre supérieure abrite 4 étamines et le pistil terminé par un long style. Il existe des plants de fleurs femelles qui peuvent se reproduire par autogamie. Les fleurs sont entourées à leur base d’un calice très velu, de 7 à 9.5 mm de long, en tube à 5 dents triangulaires terminées par une longue pointe (jusqu’à 2.5 mm pour les dents supérieures et 4 mm pour les inférieures).
Pollinisation : par les insectes. La plante est mellifère. Elle produit un nectar abondant mais son long tube ne le rend accessible qu’aux bourdons et papillons.
Confusion : possible avec d’autres labiées dont le Lamier pourpre avec une fleur plus typée en deux lèvres. L’Origan commun est aussi proche mais a des fleurs plus petites et groupées au sommet des tiges
Fruits : les fruits sont des akènes collants de 1mm réunis par 4 dans le fond du calice et parsemés de glandes.
Ils seront dispersés par les oiseaux fréquentant le même milieu
Habitat: préfère les endroits humides et est capable de fleurir à mi-ombre. Elle se trouve dans les haies, buissons, lisières et bords des chemins forestiers de préférence sur du calcaire.
Cette plante est présente partout en France même si elle est moins fréquente dans le sud ouest. Elle peut coloniser des terrains jusqu’à 2500m d’altitude
Protection : plante commune ne bénéficiant d’aucune protection légale et classée LC
Ecologie : cette Sarriette commune est la plante hôte quasi unique d’un petit papillon de nuit, Stephensia brunnichella, Sa chenille en mange les feuilles. Ce papillon dépend donc pour sa survie de cette plante et de certains Myosotis.
Utilisation alimentaire : les feuilles fraîches légèrement aromatiques peuvent être utilisées comme épice dans les aliments car elles faciliteraient la digestion.
En raison de leur pouvoir colorant elles étaient autrefois servies pour faire de la tisane.
Utilisation domestique : cette plante produit un colorant jaune utilisé comme teinture.
Utilisation médicinale et toxicité :
Composants actifs : Polyphénols dont l’acide rosmarinique, acide caféique,
des triterpènes comme l’acide ursolique
Elle aurait été employée autrefois comme stimulant cardiaque, expectorant, et pour réduire la flatulence
Plus sérieusement, selon wikiphyto elle est utilisée pour les propriétés suivantes :
-antibactérienne en synergie avec des antibiotiques pour combattre la résistance de certaines bactéries comme Escherichia coli
-anticancéreuses : l’acide ursolique est un agent chimique très actif . Il est anticancéreux pour les poumons, le foie, les reins et le cerveau, possède en plus des activités anti-oxydantes, anti-inflammatoires contre des lipo-oxygénases.
Son huile essentielle contient du thymol (40%), des gamma terpènes (30%) et du paracymène
Comme toujours il faut rester prudent avant de se fier aux propriétés supposées et peu fiables de l’ancien temps
et ne jamais l’utiliser à des fins thérapeutiques sans avis médical.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab) Relecture : Bernard Weinzaepflen
Sources bibliographiques voir index biodiversité
Papillon Stephensia brunnichella