L’Orvet fragile

Publié le 26 Septembre 2021

L’Orvet fragile (Anguis fragilis)
L’Orvet fragile (Anguis fragilis)
L’Orvet fragile (Anguis fragilis)

L’Orvet fragile (Anguis fragilis)

L’Orvet fragile (Anguis fragilis)- à noter la mutilation de sa queue

L’Orvet fragile (Anguis fragilis)- à noter la mutilation de sa queue

Nom scientifique : Anguis fragilis Linnaeus, 1758


Etymologie : « anguis » signifie serpent  bien qu’il n’en soit pas un, le mot « angustus » signifiait étroit  et « fragilis » fragile, cassant,  car il peut s’automutiler et laisser une partie de sa queue au prédateur qui l’a attaqué.

Nom allemand : Blindschleiche (Blind ne signifie pas ici aveugle mais provient d’un mot allemand ancien, « plinslicho » qui signifie brillant)

Nom anglais : Slow worm

 

Date de l’observation: 3 septembre  à Willerwald


Classification et famille : c’est un saurien, famille des Anguidae qui comprend une dizaine de genres de lézards carnivores. Ils ont des pattes peu développées ou absentes et mesurent de 5 à 100 cm. Ils sont ovipares ou vivipares.

 

 

Taille : 20 à 50 cm de long ; le mâle est plus petit que la femelle, moins de 40cm. La queue représente environ la moitié de la longueur.

Longévité : 30 ans et plus


Description et particularités : L’Orvet fragile est très connu avec son allure de serpent. La tête est petite, effilée et conique. Ses yeux sont petits avec une pupille ronde. La bouche est garnie de dents inclinées vers l’arrière, entre 30 et 40 dents, qui vont lui permettre de saisir ses proies mêmes glissantes. Son cou ne se distingue pas du reste du corps et il ne possède aucune patte visible (des vestiges sont visibles par radiographie et chez les embryons). L’orvet, malgré cette absence de pattes, est un lézard et non pas un serpent. Il s’en différencie par ses paupières qui lui permettent de fermer les yeux.
Son corps a une belle couleur cuivrée ou grisâtre produite par de petites écailles cornées, brillantes, lisses et régulières sur tout le corps. Les serpents ont des écailles ventrales différentes de celles du dos. Sous ces écailles se trouvent des plaques osseuses ou oestéodermes. Leur présence explique pourquoi notre orvet est moins souple que les serpents. Sa peau n’est pas de couleur uniforme, mais couverte de lignes noires et de motifs divers surtout chez la femelle. Les mâles ont une couleur moins contrastée. La queue est ronde à l’extrémité mais peut présenter des pointes si l’orvet l’a perdue par autotomie. Dans cet état, sa queue ne repousse que de quelques cm.


Période d’observation : dès  février à octobre, le matin et en fin de journée

 

Biologie et alimentation :

L’orvet  consomme des vers, mollusques, limaces et escargots en particulier, ainsi que des insectes comme les chenilles, coléoptères, fourmis, araignées.


Durant les 4 mois d'hiver, il s'enfouit dans la terre. Il entre en léthargie, réduisant au minimum les besoins vitaux.

Reproduction : .la reproduction débute au début du printemps et finit fin juin. Les mâles se combattent avec vigueur en se mordant, se poussant et en s’enroulant. L’accouplement peut durer plusieurs heures et la femelle le répéter  avec d’autres mâles. La gestation dure de 11 à 14 semaines. La femelle vivipare met au monde une dizaine ou plus (jusqu’à 30)  de petits orvets. Les jeunes sortis de leur enveloppe fœtale, sont de suite autonomes. Ils sont dorés et mesurent 6 à 10 cm. A deux ans ils auront de 20 à 25 cm.
La maturité sexuelle est atteinte à 3 ans.


Habitat: présente dans de nombreux milieux de plaine et montagne jusqu’à 2000 m, avec une préférence pour les espaces couverts, humides et meubles où il trouve sa nourriture et son gîte à l’abri de prédateurs. Ce sont les haies, lisières, tourbières remblais, jachères, parcs et jardins. Ses gîtes se trouvent sous des pierres, crevasses, dans d’anciennes galeries de rongeurs,  sous des racines d’arbres, plastiques ou autres matériaux. C’est aussi dans ce genre de placettes  et en profondeur, à 50 /70 cm quelquefois plus d’ 1 mètre, sous terre qu’il va hiberner en saison froide. Les orvets se regroupent souvent au moment de l’hibernation par groupes de 5 à 30 et déjà observé à plus de 100.
L’Orvet fragile est présent dans toute l’Europe. Il est absent des îles méditerranéennes et des zones les plus au sud de l’Europe.


 


Menaces et Prédateurs : l’Orvet fragile a été placé sous la protection de la loi en raison de graves menaces. Ses milieux naturels ont été très dégradés par l’agriculture, le drainage et l’urbanisation. Il est la victime régulière des pesticides et de la circulation routière. Comme tous les reptiles il a besoin de chaleur pour  bouger et doit faire le plein d’énergie au chaud et au soleil.
C’est pourquoi il se retrouve si souvent sur le macadam des routes ou sur les pierres.
Au niveau domestique ce n’est pas mieux. Quand ce n’est pas la tondeuse à gazon ce sont les chats qui d’instinct les chassent  et les tuent. Hors des villes, il est la proie de nombreux mammifères, renard, blaireau, sanglier, hermine, hérisson mais aussi des oiseaux, cigognes, hérons, corvidés, étourneaux…Il est donc important de réserver aux orvets des abris et des lieux de chasse dans nos jardins et ailleurs ainsi que d’éduquer nos  chats à ne pas les chasser. Il ne faut ni les attraper ni les saisir par la queue faute de quoi ils vont se mutiler en sectionnant leur queue  et resteront ainsi jusqu’à la fin de leur vie.

 

Protection et Statut : figure sur la liste rouge des Amphibiens menacés en Alsace (2014) en statut LC (préoccupation mineure). L’orvet fait l’objet d’une protection nationale et figure à l’annexe III de la convention de Berne.
Espèce classée en danger en Charente Poitou, vulnérable en Aquitaine et Znieff dans de plusieurs  régions dont la proche Lorraine.

Les ZNIEFF , Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique ont  pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation.
 



Texte et photos Roland Gissinger (Anab) Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)

L’Orvet fragile (Anguis fragilis)- geste à éviter-Ici c'est un expert en orvets -Photo Bernard Weinzapflen (Anab)

L’Orvet fragile (Anguis fragilis)- geste à éviter-Ici c'est un expert en orvets -Photo Bernard Weinzapflen (Anab)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité de notre région

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