Le Pouillot fitis
Publié le 12 Septembre 2021
Roland
Nom scientifique : Phylloscopus trochilus Linnaeus, 1758)
Nom Allemand/dialecte : Fitislaubsänger
Nom anglais : Willow warbler
Observation : à Schalbach (57) le 25 juillet
Dimensions et poids : 13 cm, et 16 à 22 cm d’envergure. Poids de 8 à10 g.
Longévité : 7 ans
Classification et famille: celle des Phylloscopidae qui sont des oiseaux de petite taille, 10 à 20 cm, 9 à 50 grammes. Elle comprend 1 seul genre et 77 espèces. Ces oiseaux sont pleins d ‘énergie et bougent en permanence. Ils cherchent leur nourriture, des insectes, dans le feuillage d’où leur nom scientifique. Le plumage est peu varié entre les espèces, verdâtre dessus, et blanc ou jaune dessous. Seul le chant permet quelquefois de distinguer les espèces. Ce chant est toujours simple contrairement aux fauvettes auxquelles ils ressemblent. Ils sont territoriaux et dans nos régions fortement migrateurs.
Description :
Le Pouillot fitis est un petit oiseau plus pâle que son cousin le Pouillot véloce.
Le haut du corps est brun verdâtre, le poitrail jaune teinté de vert. Les pattes sont de couleur claire du brun au rouge. La tête est barrée d’un trait brunâtre au niveau de l’œil et d’une bande jaune clair juste au-dessus. Le bec teinté de jaune, est typique de nombreux oiseaux insectivores, droit, long et fin. Les individus mâles, femelles et juvéniles ont le même aspect.
Chant :
Le chant du Pouillot fitis est joliment flûté, marqué d’une série de notes aigües en puissance descendante. Les dernières notes sont plus riches et plus longues (4 à 5 secondes) Il est remarquable par ses sons aigus et ses trilles qui se succèdent et s’arrêtent brusquement. Cliquer sur le triangle du sonogramme pour écouter le chant.
Nourriture: il est insectivore et ses terrains de chasse sont sur le feuillage des arbres. Ce pouillot mange des insectes et leurs larves, il consomme aussi des mites, mouches, des araignées et faucheux, des cloportes, ainsi que des mille-pattes
Reproduction: au printemps, début avril, à leur arrivée. La femelle aidée du mâle fabrique un nid au sol caché dans les herbes,. Il est en forme de boule avec un accès sur le côté.
Le nid est une boule ovoïde. Son fond est fait de tiges sèches, de feuilles, complété de mousse et de petites herbes douillettes.
Et le reste de petites branches et racines pour la structure, de mousses humides et sèches et feuilles pour le remplissage.
Nidification La femelle pond 6 à 7 œufs de couleur blanc-crème ponctués de taches brunes, qu’elle couve seule pendant 2 semaines.
Les jeunes peuvent voler après 12 à 15 jours et sont autonomes après deux mois. Le père participe peu au nourrissage des jeunes même après leur premier envol puisqu’il est fréquemment polygame… La mère entreprend une deuxième couvée en cas d’échec de la première.
Habitat : Ses territoires préférés sont : les milieux boisés denses, les forêts, forêt riveraine, plaine inondable arborée, marécages mais aussi les clairières, vergers enfrichés…Il est présent dans toute l’Europe jusqu’au fin fond de la Russie en extrême orient avec plus ou moins de densité. Sur les lieux de sa migration hivernale il habite la savane sèche à acacias. de densité
Migration : le Pouillot fitis est un grand migrateur. Les oiseaux du nord migrent à l'automne en Afrique du nord et jusqu’en Afrique du sud. Ceux venant du grand nord russe parcourent ainsi plus de 12 000 km avec des étapes de plus de 200 km. Quel exploit pour ce brin d’oiseau de seulement 8 grammes !
Prédateurs : d’autres oiseaux comme les corvidés sont d’importants prédateurs des œufs et petits, la pie en particulier. Le Coucou ainsi que les écureuils, rats, renards en font aussi leurs proies.
Statut et protection: oiseau totalement protégé par la loi*. Le nombre actuel est en nette régression, -73% entre 2004 et 2017, avec une estimation de 70 000 à 130 000 couples en France par suite du drainage des zones humides, de la disparition des herbes en forêt liée aux pratiques de sylviculture.
Il est évalué en danger de disparition dans la région Poitou-Charentes (CR), en danger en Ile de France, Bretagne et classé vulnérable (VU) dans les régions Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire,.Auvergne et Limousin.
Cet oiseau est très commun dans le Grand Nord comme en Scandinavie et Sibérie ou le nombre de couples au km2 atteint des records : 1100 couples/ km2 soit 11 couples à l’hectare !
Article illustré par notre collègue photographe naturaliste, Claudie Stenger dont vous avez déjà pu apprécier les photos sur notre blog. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)
Texte Roland Gissinger (Anab) Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)