Fungus magazine Numéro 2 – novembre 2021

Quoi de neuf chez les champignons ?

Un MOOC consacré aux champignons

Cette formation en ligne, qui va débuter fin septembre, est conçue par des facultés de pharmacie et est gratuite, ludique et ouverte à tous, pour acquérir les compétences et connaissances de base pour récolter les champignons. Pour s’inscrire : https://monunivr.univ-rouen.fr/course/view.php?id=8

En kiosque

En automne, les guides d’identification arrivent en librairie avec la même célérité qu’une pousse de champignon après un orage. Il convient tout de même de rester vigilant car certains guides sont souvent des re-éditions et ne sont pas forcément à jour sur les données mycotoxicologiques. Je vous recommande un guide, à jour et avec de nombreuses photos, le guide Eyssartier et Pierre Roux, édition 4 (GEPR4 dans le jargon).

guide Eyssartier édition 4

À l’agenda

Pensez bien à vérifier préalablement si l’événement est toujours d’actualité.

Dans les médias

Explosion du nombre d’intoxications

Depuis début juillet, 32 cas graves d'intoxication par les champignons ont été répertoriés en France. Un chiffre en très forte augmentation. Alors que la saison des cueillettes est loin d'être terminée, un pharmacien mycologue isérois lance un appel à la prudence. Les applications mobiles de reconnaissance des champignons ne sont pas fiables.

L’article est à découvrir ici : https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/explosion-du-nombre-d-intoxications-par-des-champignons-ne-vous-fiez-pas-aux-applications-d-identification-sur-les-smartphones-2303257.html

Ne pas consommer de champignons sauvages crus

Le mycologue Guillaume Eyssartier nous rappelle une règle importante. « Une petite mise au point qui peut être utile sur les intoxications avec le Bidaou, ou Tricholome équestre (Tricholoma equestre).

Rappelons tout d'abord que depuis, les années 1980, plusieurs nouvelles espèces de champignons néphrotoxiques ont été identifiées, notamment Tricholoma equestre (le fameux Bidaou), mais aussi Amanita proxima. Le syndrome dit de "rhabdomyolyse", qui se traduit par une destruction de certains types de muscles qui peut conduire au coma et à la mort, se produit très rarement et dépend strictement de la consommation de quantités importantes de champignons au cours de plusieurs repas consécutifs, ainsi que d'une prédisposition individuelle (méconnue à ce jour et dont personne ne peut préjuger). IL EST TRÈS IMPORTANT DE RAPPELER que des syndromes de rhabdomyolyse potentiellement dus à la consommation de champignons comestibles n'ont pas été seulement décelés suite à la consommation de T. equestre, mais aussi après la consommation répétée d'autres espèces appartenant à des groupes très éloignés des tricholomes : il existe ainsi un cas de rhabdomyolyse attribué à la consommation lors de plusieurs repas consécutifs du... Cèpe de Bordeaux (Boletus edulis) et de Leccinum (les bolets dits "rudes"). Des scientifiques finlandais ont également découvert un potentiel similaire chez divers champignons sauvages comestibles, dont... la Girolle (Cantharellus cibarius) et plusieurs espèces de russules (genre Russula).

Par conséquent, en l'état actuel des connaissances, on peut supposer que la rhabdomyolyse due à la consommation répétée de champignons est NON SPÉCIFIQUE, c'est-à-dire qu'elle peut être causée par des espèces appartenant à des groupes de champignons également très éloignés les uns des autres et considérés encore aujourd'hui comme comestibles.

En conclusion : LES CHAMPIGNONS NE SE CONSOMMENT QUE BIEN CUITS, EN PETITES QUANTITÉS ET JAMAIS À PLUSIEURS REPAS CONSÉCUTIFS. »

Une chronique sur Radio Mélodie

Gilles Weiskircher, mycologue, revient sur l’explosion du nombre de cas d’intoxication. C’est à découvrir ici : https://www.radiomelodie.com/podcasts/9131-chronique-vegetale-champignons-une-explosion-des-intoxications-.html

Une interview du mycologue Régis Courtecuisse.

Régis Courtecuisse, président de la Société mycologique du Nord de France et professeur à la faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques de l’université de Lille 2 a répondu aux questions des auditeurs. C’est à découvrir ici : https://www.lavoixdunord.fr/1074922/article/2021-09-25/cueillette-des-champignons-posez-vos-questions-un-specialiste-vous-repond-en

Le saviez-vous ?

Certains bolets bleuissent. Ce n’est pas un indice de toxicité. En effet, de bons comestibles bleuissent intensément, d’autres, toxiques, ne bleuissent que très peu.

Pour identifier, il est toujours important de récolter plusieurs carpophores en excellent état et à différents stades de développement. Il ne faut surtout pas couper la base du pied. Ramasser des champignons ne perturbe pas la capacité du mycélium à fabriquer de futurs carpophores.

En ce moment en forêt.

L’automne 2021, au contraire de l’été, s’est avéré plutôt sec et la saison n’aura pas duré très longtemps en Alsace Bossue. Néanmoins on peut rencontrer plusieurs espèces de champignons. Une des stars du moment est le clitocybe nébuleux, un champignon plutôt d’arrière-saison. Formant parfois de grands ronds de sorcières, il a un chapeau beige grisâtre et des lames un peu décurrentes. Sa comestibilité fait toujours couler de l’encre mais la communauté mycologique déconseille sa consommation.

Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)

Clitocybe nébuleux