Le Faucon pèlerin

Publié le 3 Octobre 2021

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) - PhotosClaudie Stenger
Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) - PhotosClaudie Stenger
Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) - PhotosClaudie Stenger

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) - PhotosClaudie Stenger

Nom scientifique : Falco peregrinus Tunstall, 1771
Origine du  nom : vient de « falcon",  la faux,  allusion à la forme de ses ailes , et de« peregrinus», signifie  « voyageur, pèlerin». Cette expression moyenâgeuse provient du fait que les jeunes faucons pèlerin étaient capturés lors de leur vol vers leur lieu de reproduction et non au nid très difficile à atteindre.

Nom allemand : Wanderfalke

Nom anglais : Pelegrin falcon

Observation: région de Bitche (57) le 20 mai


Famille : celle des faucons (falconidae) comme le Faucon d‘Europe, le Faucon pèlerin, le Caracara, les carniflex .
Ces rapaces ont comme un de  leurs  caractères communs, les ailes étroites, longues et en forme de faux  ou faucille.
Autre point commun: l'habitude de ne pas construire de nid mais d’utiliser d’autres disponibles ou des cavités naturelles ou artificielles.
Ils chassent  des oiseaux, petits mammifères, serpents, insectes.


Dimensions et poids :
 36-50 cm, 95  à 110 cm d’envergure. Poids de  600 à 700 g pour les mâles et 900 à 1300 g pour les femelles.

Longévité : 13 ans  et jusqu’à 25 ans en captivité


Description : c’est un oiseau de la taille d’un corbeau. De près il apparait avec un dos gris bleuté. Son ventre est  strié de blanc. Les joues sont blanches avec de grands favoris noirs. Le bec est jaune terminé par un crochet acéré,  noir-bleu. Il porte des déflecteurs sur les narines  qui lui permettent de souffler quand il part en piqué très rapide. Ses poumons exploseraient s’il recevait l’air directement en grande quantité tant la vitesse est extrême.
Les ailes sont arquées. Les pattes sont jaunes.


Chant :   écoutez ici l’appel d’un adulte,

 

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) - PhotosClaudie Stenger
Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) - PhotosClaudie Stenger

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) - PhotosClaudie Stenger

Vol et chasse ; le Faucon pèlerin est un médiocre planeur. Il vole en battant des ailes et en glissant vers le bas. Ce qui est remarquable c’est qu’il est l’oiseau le  plus rapide du monde quand il pique sur une proie et par suite,  l’animal le plus rapide qui existe
Son vol en piqué atteint souvent 200  à 250 km/h. Un vol en piqué de ce faucon a  même été mesuré à 389 km/h. Un vrai « oiseau bombe » comme l’écrit Martine sur notre quiz.
Le faucon possède une troisième membrane oculaire ou membrane nictitante. C’est une membrane semi-transparente qui se déplace horizontalement.  Elle lui permet d’humidifier ses yeux et les protéger des poussières et débris lors de ses plongeons fantastiques./

Autre adaptation à la chasse : un prolongement des plumes sous les yeux et partant sur le côté. Il est appelé « bande de Malar » et il  le protègerait de l’éblouissement quand il est face au soleil.
Pour saisir ses proies le faucon les assomme lors de son plongeon par la vitesse du choc, serres en avant. Si la proie est trop lourde il la laisse tomber pour la manger au sol.

 

Habitat: Pour son aire il cherche  des falaises, des bâtiments élevés dans un environnement où il trouve assez de nourriture. Cela peut-être en forêt mais aussi en ville où les pigeons peuvent être abondants. Le Faucon pèlerin a besoin de territoires étandus et dégagés pour sa chasse.
Il est rare en terme de densité de population mais sur un territoire très étendu :  toute l’Europe jusqu’à l’extrême Sibérie mais aussi dans une grande partie de l’Asie, de l’Afrique, de l’Australie et des Amériques.
Le territoire de chasse varie de 50 km2 à 140 km2.Le Faucon pèlerin est un oiseau non migrateur sauf ceux qui vivent en été dans les régions les plus au nord comme la Sibérie.

Nourriture :   régime carnivore. Il se nourrit de proies de 1 à 2 kg comme des pigeons, mouettes, corbeaux, …mais aussi rats, campagnols, écureuils, …En zone urbaine le pigeon  constitue 80% de ses repas.  Les scientifiques estiment que dans le monde le Faucon pèlerin pourrait prédater entre 1500 et 2000 espèces différentes d’oiseaux.

Reproduction : le mâle séduit sa belle en faisant des acrobaties, spirales, plongeons.  Ils resteront fidèles pour la vie. Un même couple peut avoir plusieurs aires de nidification sur un même territoire
 
Nidification : Le couple ne construit pas de nid. Il cherche après l’accouplement un emplacement sur une falaise ou un bâtiment à l’abri et duquel il pourra rapidement  s’éloigner et chasser. Les couples  adoptent de plus en plus ces grands bâtiments, cathédrales ,ponts, ont souvent des similitudes avec ses habitats naturels de falaises. La femelle gratte le sol pour en faire une petite cuvette garni de quelques pierres et végétaux. Le couple peut aussi occuper le nid d’un autre oiseau.
La femelle pond 3 à  4 œufs tachetés de brun et rouge rouille,  fin mars  de taille variable, qu’elle couve pendant 30  jours environ, en partage avec le mâle.
 Les jeunes peuvent voler après 6 à 7  semaines et sont autonomes après deux  mois.  La mortalité des jeunes est assez importante, environ la moitié n’attendra pas l’âge adulte qui est de deux ans.

Confusion possible :
oui avec d’autres rapaces  et falconidés
Il existe 19 sous espèces de Faucon pèlerin qui ont des caractères propres car isolés sur un autre continent ou sur de îles. Certains sont beaucoup plus petits que notre Faucon pèlerin européen..

Protection et prédateurs : 
Cet oiseau très rapide peut être attaqué par des  rapaces super prédateurs comme le Hibou Grand duc, les aigles… Ses petits sont encore plus vulnérables  et peuvent être dévorés au nid par ces oiseaux mais en plus  par un renard ou un chat sauvage.

Cet oiseau est classé en protection complète par la loi et souvent ses habitats, des falaises,  sont protégés par la création de « réserve naturelle « comme chez nous dans les Vosges du Nord.

Les populations de Faucon pèlerin  ont diminué fortement après la deuxième Guerre en raison des pesticides utilisés comme le DDT. En bout de chaîne alimentaire le Faucon pèlerin concentré certains pesticides et toxiques. Le DDT accumulé a rendu la coquille des œufs de l’espèce très fine si bien que le taux de mortalité des poussins était très élevé. Aujourd’hui l’une des menaces principales est les loisirs de plein air comme l’escalade sur des rochers où il niche. La femelle dérangée abandonne son nid et une  deuxième ponte,  même si elle a lieu n’est pas toujours réussie. Il est aussi victime de l’expansion récente du Grand duc qui prédate les poussins au nid.


Fauconnerie : les faucons sont utilisés depuis plus d e3000ans  pour la chasse. Aujourd’hui les faucons sont souvent des croisements entre Faucon pèlerin et Faucon lanier (Falco biiarmicus) plus rustique. L’hydride possède les qualités des deux parents.
Ils sont utilisés avec succès dans les aéroport s pour chasser ou dissuader  les groupes d’oiseaux. Pendant les guerres ils étaient utilisés pour chasser les pigeons voyageurs porteurs de messages militaires.

Article illustré par notre talentueux collègue photographe naturaliste, Claudie Stenger. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)



Texte  Roland Gissinger (Anab) synthèse de sites internet et livres

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux, #Biodiversité de notre région

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M
Très belles photos, texte plein de données fort intéressantes.<br /> Bravo !
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R
Merci Martine