Le Févier d’Amérique.
Publié le 1 Décembre 2021
Voici un arbre du Nouveau Monde mais que vous trouverez régulièrement dans les parcs ou jardins. Les fruits sont spectaculaires par leurs dimensions, jusqu'à 45 cm de long.
Nom scientifique : Gleditsia triacanthos L. 1753
Origine du nom : Gleditsia : nom donné par Linné en l’honneur d’un directeur du jardin botanique de Berlin. Le nom d’espèce vient du grec « tri- acanthos » et se réfère aux épines acérées à 3 pointes qui hérissent son tronc.
Noms vernaculaires (communs) : Févier à 3 épines, Carouge à miel, Fausse épine du Christ, Acacia à 3 épines.
Nom en allemand : Honigdorn, falscher Christusdorn
Nom anglais : thorny honeylocust,
Nota : cet arbre est originaire d’Amérique du Nord. En France, seules des variétés sans épines (par exemple Gleditsia triacanthos ‘inermis’) sont plantées comme arbres d’ornement. Son feuillage vert tendre qui devient jaune d’or pâle en automne et ses longues gousses brun rougeâtre et tordues qui persistent pendant une partie de l’hiver en font tout son intérêt.
Il est aujourd’hui très largement cultivé.
Date de l’observation : 18 octobre 2021 à Mulhouse. (Variété sans épines)
Famille de plantes : Cet arbre appartient à la grande famille des Fabacées qui comprend 765 genres regroupant plus de 19 500 espèces.
Il peut s’agir de plantes herbacées, (pois) d’arbustes, (Rooibos) ou encore d’arbres comme le robinier faux-acacia.
Description de l’espèce type :
Arbre de grande taille pouvant atteindre 45 m en dans son milieu d’origine (partie est des États-Unis), mais rarement plus de 20 m en Europe. Son tronc court se divise en grosses branches qui s’écartent assez peu, sa cime est très claire.
L’écorce est assez mince, lisse, puis divisée en longues plaques.
Le bois est brun ou brun rougeâtre, à aubier mince, plus clair, dur, lourd, dense, à grains fins résistant. On l’utilise pour faire des poteaux ou des traverses de chemin de fer et même des meubles.
Les branches ainsi que le tronc portent de très longues épines acérées, (jusqu’à 10 cm) parfois ramifiées d’où son épithète ‘triacanthos’. Il est probable que les épines soit le résultat d’une modification des feuilles par une évolution-sélection pour protéger la plante des grands herbivores. Ces épines ont servi de clous dans le passé. La forme sauvage peut servir de haie défensive.
Feuilles
Son feuillage se caractérise par un dimorphisme entre les feuilles printanières ressemblant à celles du Robinier, et les feuilles plus tardives, qui sont bipennées et formés de très nombreuses folioles en nombre pair.
Fleurs : les fleurs apparaissent tardivement en juin, en grappes courtes. L’espèce est monoïque, les fleurs mâles sont distinctes des femelles mais sur un même individu. Les grappes de fleurs femelles ne portent que 4 à 5 fleurs tandis que les mâles ont des fleurs nombreuses. Toutes les fleurs sont verdâtres et peu visibles, mais très mellifères. Ce sont les insectes qui assurent la pollinisation.
Fruits: gousses et graines du Févier d’Amérique. (Gleditsia triacanthos) Photos Bernard Weinzaepflen
Fruits : Les fruits sont des longues gousses pendantes (jusqu’à 45 cm). De couleur brun-rouge, très décoratives, elles ont la particularité d’être plus ou moins torsadés. De plus elles persistent sur l’arbre en hiver.
Dans son pays d’origine, les herbivores consomment les gousses et rejettent les graines intactes dans leurs déjections contribuant ainsi à leur dispersion.
Les gousses contiennent des graines qui ressemblent à des grains de café ; torréfiées elles peuvent être utilisées pour en faire un succédané. Les indiens d’Amérique faisaient cuire les graines très longtemps pour les manger. Le feuillage est un excellent fourrage, riche en protéines et qui supporte bien l’ensilage. Les gousses fraîches sont consommées par le bétail.
Usage médical :
Les feuilles et graines de cet arbre étaient utilisées par les populations originelles d’Amérique du Nord, les indiens ;
En particulier ils traitaient avec cette plante les rhumatismes, arthrites, cancers et d’autres maladies.
Composition : triterpénoides, alcaloïdes (triacanthine), flavonoïdes, galactomananes et tanins
Recherches sur les principes actifs : 4 molécules inconnues dans les autres plantes ont été trouvées par des chercheurs du Michigan dans les extraits de ce févier et ont été identifiées. Les tests des isolats dans des conditions artificielles (tests in vitro) ont montré une réduction possible des cancers de l’estomac, du colon, de la prostate, du sein, et des poumons. Ces molécules inhibent la formation de radicaux libres à l’origine de la plupart des cancers. Ils réduisent l’oxydation des acides gras de 20 à94% et les enzymes de cyclo-oxygénation de 23 à 55%.
A noter que de nombreux travaux ont été publiés en 2021 et sont en cours en Chine en particulier sur la variété chinoise de ce févier, Gleditsia sinensis. Ce genre Gleditsia est visiblement une plante à haut potentiel pharmacologique.
Poésie offerte par Christophe :
il fait référence à l’un de ses noms communs « Fausse épine du Christ »
ll en est du vrai comme du faux,
C'est d'or qu'ils le couvrirent,
Quand tombèrent les flots.
Et c'est d'épines pour un Roi,
Une couronne sur la Croix,
Qu'il devint un martyrs.
Il est l'éternel d'Hiram,
Sa belle épigramme.
Ses fleurs sont de lait et de sang,
Il est l'immortel renaissant ...
Texte, photos, bibliographie Bernard Weinzaepflen (Anab) relecture Roland Gissinger (Anab)
Poésie de Christophe Zins
Sources bibliographiques voir index biodiversité
https://en.wikipedia.org/wiki/Honey_locust
Honey locust (Gleditsia triacanthos) flowers and its bioactive constituents 2014
Flavonoid constituents, cytotoxic and antioxidant activities of Gleditsia Triacanthos L. Leave