La tanière d’un blaireau conduit à un trésor

Publié le 18 Janvier 2022

La tanière d’un blaireau conduit à un trésor

Transmis par Nicole. Merci Nicole.

Paru sur Ouest France le 10/1/2022

La tanière d’un blaireau conduit les archéologues à des pièces de monnaie romaines

Par Olivier DUPLESSIX

En Espagne, dans la région des Asturies, un blaireau a mis la patte sur des pièces de monnaie romaines datant du IIIe au Ve siècles avant Jésus-Christ. Selon les archéologues, c’est en cherchant de la nourriture assez profondément dans le sol que l’animal aurait mis au jour un véritable trésor.

 

La tanière d’un blaireau conduit à un trésor

Un trésor de 209 pièces de monnaie romaines, datant du IIIe au Ve siècles avant Jésus-Christ. Voilà la découverte réalisée par des archéologues dans les Asturies, en Espagne, grâce à… la tanière creusée par un blaireau ! Au premier abord, cela peut faire sourire, mais selon les chercheurs, cette découverte est réellement « exceptionnelle ».

Existence souterraine

Le trésor a été découvert dans une grotte de la ville de Grado, courant décembre 2021, dans le nord des Asturies. Les pièces se trouvaient à quelques mètres de la tanière d’un blaireau. Les chercheurs ont expliqué dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian que l’animal « devait chercher désespérément de la nourriture ».

Le blaireau européen (Meles meles de son nom scientifique) est un animal méconnu, à l’ouïe et l’odorat très développés au détriment de la vue. Il est plutôt court sur pattes avec des griffes qui lui permettent de creuser ses terriers, à proximité des bois, haies ou fourrés. Cela lui permet de mener une vie souterraine en toute quiétude, à l’abri des prédateurs.

Son environnement végétal lui permet en principe de trouver facilement sa nourriture : des champignons, des racines, des baies et autres fruits secs, mais aussi des escargots, des limaces, des campagnols, des taupes, des grenouilles, des serpents, ainsi que des vers de terre, son péché mignon. Il pèse généralement entre 12 et 15 kg.

Tempête Filomena

La découverte des pièces d’or par les archéologues intervient un an après la tempête Filomena qui avait paralysé une bonne partie de l’Espagne à cause de la neige. Selon les chercheurs, ces chutes de neige abondantes ont dû forcer le blaireau « à redoubler d’efforts pour trouver de quoi se nourrir ». Il a ainsi gratté en profondeur le sol, sur une petite largeur, creusant une fissure, dans l’espoir de découvrir des baies ou des vers.

À défaut de nourriture, le blaireau a délogé des pièces de monnaie romaines « usées, forgées dans des endroits aussi éloignés que Constantinople et Thessalonique, a décrit l’archéologue Alfonso Fanjul Peraza. À ce jour, il s’agit du plus grand trésor de pièces de monnaie romaines jamais mis au jour. » La plupart de ces pièces sont en cuivre et en bronze. La plus grande, pesant plus de 8 grammes et contenant 4 % d’argent, aurait, elle, été forgée de l’autre côté de la Manche, en Angleterre.

Le blaireau est doté de griffes qui lui permettent de creuser sa tanière. (Photo d’illustration : Thierry Creux / Ouest-France)

Cachette ?

Ce n’est pas la première fois que des archéologues découvrent un trésor dans les forêts denses de Grado. Dans les années 1930, 14 pièces d’or datant du règne de Constantin avaient été retrouvées. « Les découvertes importantes de pièces de monnaie dans la région pourraient être dues aux nombreux conflits dans la région à l’époque, a poursuivi le chercheur. Ce n’est qu’une hypothèse, il faut la prendre avec des pincettes. »

Les Romains ont conquis la péninsule ibérique en 218 avant J.-C., régnant jusqu’à leur éviction par les Wisigoths au début du Ve siècle. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que le dernier trésor de pièces de monnaie faisait probablement partie d’un plus grand transport qui a été caché à la hâte dans l’espoir de les garder en sécurité au milieu de l’instabilité politique et sociale de l’époque.

La découverte marque la première phase du projet archéologique en cours, et les chercheurs espèrent retourner dans la région pour d’autres fouilles. « Nous voulons savoir s’il s’agissait d’une cachette unique ou s’il y avait un groupe d’humains qui y vivaient. "

Rédigé par ANAB

Publié dans #Actu-conf-films-expo

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G
Il est plus que chassé ! Des pervers, sous prétexte de "tradition" s'adonnent en toute légalité au déterrage des blaireaux... on les sort de leurs terriers avec des pinces avant de les tuer avec des pelles et pioches...! je vous laisse juges ! Et on continue à autoriser de telles pratiques !
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B
Quel magnifique animal !<br /> Je ne comprends pas qu'il puisse encore être chassé en France.
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A
Merci Bernard. <br /> Nous aussi nous ne comprenons pas cet acharnement à tuer ces bêtes sauvages.<br /> Bizarres ces humains.