Le Pétasite blanc (Petasites albus)
Publié le 27 Mars 2022
Nom scientifique : Petasites albus (L.) Gaertn., 1791
Origine du nom : vient du grec «Petasos», soit « chapeau à large bord », facile à comprendre quand on a vu les feuilles de la plante adulte, et de «albus», « blanc » comme ses fleurs.
Nom commun dialecte / allemand : Weisse Pestwurtz
Nom anglais : white butterbur
Date de l’observation: plante vue le 9 mars sur les hauteurs de Wasserboug (68) .
Famille de plantes : celle de la marguerite, du bleuet, du pissenlit, des centaurées. (Famille des Astéracées anciennement Composées). Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, on dit un capitule. C’est une famille de plantes très évoluée. Elle se signale aux insectes comme une grande et seule fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes donnent de grandes facultés de dissémination. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que par la plupart des autres plantes. C’est pourquoi de nombreuses astéracées, d’origine exotique sont invasives.
Particularité des pétasites: fleurs en tubes uniquement (tubuliflore), groupées en épis denses sur une tige creuse. Les capitules sont entourés de bractées sur un seul rang et les akènes ont des soies. Ils présentent des analogies avec le tussilage et pour cette raison étaient autrefois dénommés Tussilago…
Catégorie : Plante vivace à rhizome avec des feuilles larges et molles qui apparaissent après les fleurs. Plante avec des individus mâles et femelles ou dioïque.
Hauteur: 10 à 30 cm avant la floraison et jusqu’à 80 cm après la floraison pour les plants femelles
Tiges et racines: plante feuillée à la base de sa tige velue et tomenteuse
Feuilles: elles apparaissent après les fleurs à la base de la tige.
Les feuilles sont en forme de rein, doublement dentées. Leur dessous est blanc car couvert de poils fins. Elles possèdent un long pétiole aux vaisseaux dispersés et leur limbe atteint 20 à 40 cm de large. C’est loin du Pétasite hybride (1mètre).
Floraison: d’avril à mai
Couleur: la tige est couverte d’écailles molles, foliacées comme le tussilage avant et pendant la floraison. Cette plante avec de nombreux capitules groupés en grappe compacte, de couleur blanche. Les fleurs ont 5 pétales soudés. Les étamines émergent au dessus des pétales. Les petites feuilles ou bractées qui entourent les fleurs sont couvertes de poils glanduleux.
Confusion : plante facile à reconnaitre.
Fruits : les fruits sont des akènes de 2 à 3 mm. L’aigrette blanche (ou parachute) mesure 12 mm et est attachée à la graine.
La dissémination de ces graines est faite par le vent et les animaux.
Habitat: endroits humides comme le bord des chemins et des ruisseaux, les prairies à la fonte des neiges et les forêts, jusqu’à 2700 mètres.
A noter que souvent la plante pousse en clones issus d’un même individu et donc, sur une placette, on ne trouve que des individus du même sexe, soit mâles ou femelles.
Statut de protection : Elle n’est pas commune en France. Elle est classée en danger dans le Limousin et protégée en région Midi-Pyrénées.
Usages alimentaires et domestiques
Les pétioles des feuilles ont une texture agréable de type asperge mais ont un goût très amer et piquant. Elles peuvent être utilisées après avoir été bouillies avec du sel pour en extraire la saveur piquante et amère.
Usages médicinaux:
Cette plante aurait des propriétés sédatives, hypnotiques, vulnéraires et emménagogues.
La liste des propriétés médicinales donnée par Wikiphyto de sa cousine le Pétasite hybride est longue. On pourrait imaginer qu’elles sont du même ordre pour le Pétasite blanc, mais la littérature le concernant est pour le moment inexistante.
Comme toujours, et avant toute utilisation, il faut consulter un médecin pour être averti des éventuels effets indésirables ainsi que des interactions possibles avec les médicaments classiques.
Texte et photos Roland Gissinger et Bernard Weinzaepflen (Anab)