La Renoncule rampante (Ranunculus repens)
Publié le 24 Avril 2022
Roland
Nom scientifique : Ranunculus repens L., 1753
Autres noms communs : Bouton d’or, non attribué à plusieurs renoncules
Nom allemand et dialecte: Kriechender Hahnenfuβ
Nom anglais : creeping buttercup, creeping crowfoot, sitfast
Date et lieu de l’observation : le 22 avril à Kirrberg (67)
Famille de plantes : celle de l’anémone et du bouton d’or (Renonculacées). Il existe 56 genres et plus de 2100 espèces dont plus de 400 pour le genre « Ranunculus », la petite grenouille. La plupart des plantes de cette famille sont toxiques car contenant des alcaloïdes et en particulier une cardiotoxine, la proto-anémonine. Certaines sont mortelles comme l’Aconit tue Loup.
Ce sont des plantes herbacées avec seulement quelques arbres et plutôt réparties dans l’hémisphère Nord.
Les généticiens-botanistes les ont identifiées comme étant des plantes primitives en raison du grand nombre d’étamines disposées en hélice et de leurs carpelles libres.
Beaucoup de renonculacées ont des fleurs à 5 pétales et 5 sépales libres, mais leurs formes peuvent être très variées :
rien de commun entre l’aconit et les anémones, entre les hellébores et les clématites.
Catégorie : plante vivace à court rhizome en forme de griffe très accrocheur, non renflé.
Feuilles : elles sont vert foncé et reliées à la tige par un pétiole de 4 à 20 cm. Les feuilles de la base sont divisées en 3 segments géométriques de 2 à 8 cm de long eux-mêmes grossièrement dentés. Il existe un point de différence avec la très courante Renoncule âcre, Ranunculus acris : les lobes sont pédonculés alors que le lobe terminal des feuilles de la Renoncule âcre est sessile. Au contact de la terre, les feuilles produisent à leurs nœuds des racines qui développent ensuite une nouvelle tige florale.
La plante apparait avec des fleurs basses et d’autres avec des tiges fleuries dressées.
Floraison : avril à août
Les fleurs possèdent 5 pétales réguliers et 5 sépales verts, velus et étalés sous la corolle. La glande à nectar est marquée par la présence d’une écaille à la base de chaque pétale. La Renoncule rampante possède de nombreuses étamines libres et de nombreux carpelles. Les carpelles sont hérissés d’épines et se terminent par une pointe courte qui persistera sur le fruit.
Le calice étalé, à 5 sépales verdâtres et velus (de 4 à 7 mm), est plus court que la corolle. Le pédoncule des fleurs est long.
Point de reconnaissance : les pédoncules floraux sont marqués d’un sillon.
Pollinisation :
La fécondation est assurée par les insectes attirés par le miroir formé par les pétales ou par autopollinisation en cas de pluie.
En moins d’un mois une plante peut atteindre une taille respectable
Confusion : il existe de nombreuses renoncules toutes appelées Bouton d’or. Cette dénomination vernaculaire commune est une grande source de confusion. Ces différentes espèces ont cependant chacune leur milieu et terrain de prédilection.
Habitat : champs, prairies, chemins, jardins avec sols humides voir inondés et argileux. En moins d’un mois une plante peut atteindre une taille respectable en hauteur et largeur. Ceci explique aussi pourquoi cette plante est envahissante dans certaines régions et pays et jugée nuisible.
Fruits : ce sont des akènes droits ou peu courbés et nombreux. Ils sont disséminés par les animaux et le vent.
Alimentation : pas d’usage alimentaire car toxique.
Jardin : cette plante se développe rapidement dans un jardin à terre lourde et humide. Il n’y a que l’huile de coude pour l’enlever de manière écologique.
Médecine :
La sève de cette plante est allergisante Elle provoque des rougeurs, des cloques et quelquefois des ulcères. Son pollen provoque des inflammations du nez, des yeux et le rhume des foins. En cas d’ingestion par les humains les effets peuvent être des vomissements, diarrhées, crampes ...
Cette plante est moins toxique que ses cousines (R acris, R sceleratus, R sardous…) …
Principes actifs : des renonculosides comme la ranunculine qui libère après hydrolyse des tanins et saponines et de la protoanémonine (0.01%). Celle-ci a des propriétés vésicantes et allergisantes pour la peau. A l’état sec, soit foin ou plante séchée, cette substance se transforme en dimère d’anémonine inactive et presque inoffensive. Cette raison et la faible présence de cette plante expliquent la rareté des empoisonnements de bétail.
Légende : l’apparition d’un reflet jaune d’une fleur de Bouton d’or présentée devant la gorge prouverait que la personne aime le beurre. Les noms alsaciens et anglais sont dérivés de cette légende.
Protection : cette plante est très commune et donc sans protection légale particulière.
Texte et photos : Roland Gissinger (ANAB) relecture Bernard Weinzaepflen
Bibliographie
Voir fin d’article index plantes
Philogénie des renoncules
Autres renonculacées déjà décrites sur notre blog :
Aconit napel, Casque de Jupiter |
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Anémone des Alpes |
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Anémone hépatique, Hépatique à trois lobes |
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Anémone pulsatille, Pulsatille commune |
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Anémone Sylvie/sylvestre /des bois |
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Bouton d'or, Pied-de-coq |
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Clématite des haies, Herbe aux gueux, Clématite vigne blanche |
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Éranthe d'hiver-Hellébore d'hiver |
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Ficaire à bulbilles, Ficaire fausse renoncule |
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Hellébore fétide, Pied-de-griffon |
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Populage des marais, Sarbouillotte |
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Queue de souris naine, Ratoncule |
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Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or |
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Renoncule âcre de Fries |
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Renoncule bulbeuse |
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Renoncule des champs, Chausse-trappe des blés |
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Renoncule rampante |
Ranunculus repens |
Renoncule scélérate, Renoncule à feuilles de Cèleri, Mort aux Vaches |