Véronique à feuilles de lierre et Véronique à tiges nues (Veronica hederifolia) et Veronica sublobata.
Publié le 27 Avril 2022
Voici deux véroniques à identifier parmi toutes les nombreuses véroniques de notre flore locale. Les plantes sont velues. Les fleurs sont petites et leurs feuilles sont souvent découpées en 3 lobes dont celui du milieu, bien plus gros
Roland
Nom scientifique : Veronica hederifolia L., 1753
Origine du nom: vient de « Veronica » car cette plante est dédiée à Sainte Véronique (la fleur évoque un visage) et du latin « hederifolia», qui signifie « feuille de lierre » en lien avec la ressemblance des feuilles de cette véronique avec celles du lierre.
Les noms communs français, allemand et anglais reprennent aussi cette ressemblance.
Nom commun allemand/ dialecte : Efeu-Ehrenpreis
Nom anglais : ivy-leaved Speedwell
Date de l’observation: 27 avril à Hirschland (67)
Famille de plantes : celle des Plantaginacées, celle des plantains mais aussi des digitales, des véroniques et des gueules de loup de jardin. A noter que dans bon de nombre de flores les véroniques figurent encore dans la famille des scrofulariacées. Ce changement provient des progrès en génétique et des analyses ADN. Les plantes sont regroupées au sein des familles en raison de leur ordre de filiation et proximité génétique et non plus en raison de leur ressemblance quelque fois accidentelle.
Attention, il existe plus de 20 types de véroniques dans notre région, les confusions entre les espèces sont légions.
Autrefois cette famille ne comportait que 3 genres. Elle comprend à présent plus de 200 genres divisés en 2000 espèces de par le monde. La majorité d’entre elles sont des herbes et plantes aquatiques et se situent dans les zones tempérées.
La famille n’est pas homogène si bien qu’il est difficile de donner des critères « familiaux ».
La plupart des genres ont une fleur de symétrie verticale, souvent d’ordre 4 (4 pétales, 4 sépales), d’autres ont des symétries d’ordre 5 à 8.
Elles possèdent deux grandes étamines et 2 petites ou seulement 2 étamines comme les véroniques. Le fruit est une capsule qui se divise selon des cloisons.
Description: petite plante couchée ou ascendante, annuelle, velue aux fleurs discrètes
Hauteur: 5 à 50 cm
Tiges: tige rampante et ramifiée à nombreux poils étalés.
Feuilles: opposées au bas de la tige et alternes vers le haut, entières, à plusieurs lobes 3 à 7, et 5 en général. Le lobe du milieu est le plus grand. Elles sont velues, possèdent un pétiole de 4 à15 mm et sont plus larges que longues, de 5 à 25 mm de long.
Les feuilles du haut à l’aisselle des fleurs sont dénommées bractées et sont plus petites et sessiles.
A droite, difficiles à voir les petites fleurs roses de Véronique à feuilles presque lobées, Véronique des bois, Véronique à tiges nues (Veronica sublobata.)- Notez sur un même terrain, la différence de taille de fleurs avec à gauche en bleu la Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys)
Véronique à feuilles presque lobées, Véronique des bois, Véronique à tiges nues (Veronica sublobata.)
Floraison: mars à octobre.
Les semis survivent facilement à la surface du sol et peuvent germer en hiver
Fleurs: plante avec de petites corolles (5 à 8 mm) couleur bleu-clair parcourues de veines bleu-foncé. La fleur de symétrie bilatérale, a une forme typique avec un gros pétale supérieur, deux latéraux égaux et plus petits et le dernier plus étroit que le pétale supérieur.
Les fleurs sont solitaires sur un pédoncule de longueur variable mais inférieur à trois fois celle des sépales à l’aisselle des feuilles. La fleur a deux étamines aux anthères bleues et un ovaire à deux carpelles multi-ovulés prolongé par un style de 0.5 à 1mm seulement.
Le calice possède 4 sépales triangulaires, en forme de cœur et velus.
La pollinisation des fleurs est l’œuvre des diptères (zoogamie par des mouches) mais cette plante peut s’autopolliniser.
Fruits : après fécondation par le grain de pollen, la plante va former un fruit très typique, une capsule en forme de cœur, soit deux lobes accolés avec une échancrure au milieu. Le style persiste après la fécondation , il est dit "accrescent". Il émerge à peine de l’échancrure de la capsule glabre qui mesure 4mm de haut pour 5 à 6 mm de large. (voir la photo). Cette capsule va libérer 2 à 4 graines avec l’eau de pluie ou les projeter à distance. Elles vont coloniser les environs, entrainées par la pluie en raison de leur très petite taille, moins de 1 mm, et poids 0.1 mg.
Habitat : ces véroniques préfèrent les endroits habités de basse altitude. On la trouve sur les terres cultivées, les jardins et les friches Elle est indifférente à l’acidité des sols.
Confusion : certaines véroniques se ressemblent beaucoup. A moins de bien les connaitre, une flore précise est recommandée. Il existe une espèce voisine à cette véronique encore récemment considérée comme une sous-espèce c’est la Véronique à tiges nues ou Veronica sublobata.
Les 4 différences sont :
les fleurs sont à gorge rose de 4 à 6 mm, donc plus petites et non bleues et de taille inférieure au calice.
Le pédoncule floral est plus long et égale 3 fois la longueur du calice.
Le style mesure moins de 0.5 mm.
Les autres caractères sont communs à ces deux espèces.
Protection : plantes communes, sans protection légale
Utilité alimentaire:
Feuilles utilisées pour faire du thé
Utilisation médicinale :
Astringente, amère, et stomachique = facilite la digestion
Elles possèdent des propriétés cicatrisantes mais la présence d’un hétéroside, rend son utilisation délicate.
Celui-ci, l’aucuboside, est un principe actif secrété par certaines plantes. Il a des propriétés anti-inflammatoires, antiallergiques, antimicrobiennes, antivirales. Il perd ses propriétés s’il est chauffé
Croyances et mythes :
Avec ses deux étamines la fleur de Véronique simulerait un visage et ses deux yeux. Voici très longtemps, on y voyait l’empreinte du visage du Christ sur le voile de sainte Véronique.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)
Autres véroniques déjà présentées :
Véronique à feuilles presque lobées, Véronique des bois |
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Véronique à feuilles de lierre |
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Véronique à feuilles de serpolet |
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Véronique chouette, Cresson de cheval, Véronique des ruisseaux |
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Véronique de Perse |
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Véronique des champs, Velvote sauvage |
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Véronique des montagnes |
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Véronique officinale, Herbe aux ladres, Thé d'Europe |
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Véronique petit chêne, Fausse Germandrée |
Sources bibliographiques voir index biodiversité
Pour tout savoir sur les véroniques, lisez l’article très intéressant de notre collègue Gilles paru sur Telabotanica