L'Alouette des champs (Alauda arvensis)-

Publié le 22 Mai 2022

Alouette des champs (Alauda arvensis)- Photos Claudy Stenger
Alouette des champs (Alauda arvensis)- Photos Claudy Stenger
Alouette des champs (Alauda arvensis)- Photos Claudy Stenger

Alouette des champs (Alauda arvensis)- Photos Claudy Stenger

 

Nom scientifique : Alauda arvensis Linnaeus, 1758

Etymologie : "alauda" viendrait du gaulois  « al » grand et « aud » le chant », soit, « la grande chanteuse »  . et de « arvensis » "le champ" qui est son milieu habituel de vie.

Nom Allemand/dialecte : Feldlerche

Nom anglais : Eurasian skylark

Observation : à Richling  (57)  le 15mai

Classification et famille:  l’Alouette des champs appartient à la famille des  Alaudidaefamille de taille petite à moyenne de  type passereaux constituée de 21  genres. Ils ont un plumage terne brunâtre et sont caractéristiques des zones arides ou semi arides d’Afrique et Australie. Cette famille est proche de celle du Panure et un peu plus éloignée des mésanges, pouillots, fauvettes … (la superfamille des Sylvioidea). Il existe 99 espèces de par  le monde.
Cette famille a été « recomposée » après des travaux complexes de génétique en 2013.


Description :
le plumage de cet oiseau est une tenue de camouflage : terne, brun  strié de noir sur le dessus et largement  crème sur le poitrail et sur le dessous. Sa queue est noirâtre.  Sa taille est inférieure à celle du merle. Les yeux sont brun foncé et le  bec est brun clair. Les pattes  sont marron clair. Le doigt arrière est plus long que les autres facilite la marche. C’est curieux d’en parler, mais c’est le signe distinctif de l’alouette et de toute la famille des Alaudidae. Cet oiseau n’a  pas un plumage étincelant mais avec son  chant aussi puissant et mélodieux il ressort facilement dans un concert avec d’autres oiseaux.  Il reste difficile de distinguer un mâle d’une femelle, même si le mâle est un peu plus grand.


Dimensions : 18 à 19  cm de long pour 30 à 35 cm d'envergure. Son poids moyen est de 40 g (30 à 45 g)

Longévité : 12 ans

Chant :
Le mâle de l’Alouette des champs  chante de l’aube au crépuscule de fin janvier à mi-juillet. Il reste à proximité de son nid (50 à 100 mètres) marquant ainsi son territoire. Son chant consiste en un gazouillis de trilles très aigues, des pépiements alternés  et dure de 3 à 15 minutes, ce qui est considérable.

Selon futuraplanète : « L'alouette grisolle, turlutte ou tirelire. Son chant peut être aussi mélodieux que celui du rossignol et a de tous temps fasciné les hommes. Dans la symbolique, par sa façon de s'élever très rapidement dans les airs en poussant des trilles, et en se laissant tomber tout aussi brusquement au sol, l'alouette représente le médiateur entre la Terre et le Ciel. C'est un oiseau de bon augure »


Près des parcs éoliens il a été constaté que les mâles chantaient d’avantage. Ceci provient du bruit provoqué par les éoliennes. Les chants contiennent des syllabes qui permettent aux alouettes de reconnaitre leur groupe. L’absence de ces syllabes signifie la présence d’un intrus.

Écoutez son chant ci-dessous :

 

Nourriture:
L’alouette  se nourrit à terre où elle avale en été des insectes, des araignées, de petits mollusques et des vers. En hiver ils sont absents et elle se nourrit de végétaux comme des herbes fraichement germées, des petites feuilles et des graines. Une étude française a trouvé que l’Alouette des champs mangeait 8 grammes de graines par jour en hiver soit environ  5000 graines car il s’agit presque exclusivement de graines de plantes sauvages. C’est en examinant les gésiers de ces oiseaux qu’ils ont trouvé 38 espèces de graines  dont une seule n’était pas une « mauvaise herbe ».
Reproduction: L’alouette niche au sol sur des étendues dégagées d’herbes assez rases. (15 à 25 cm de haut). Dès mars elle y cherche une petite dépression pour y établir son nid.
Le mâle chante en vol. Il exécute un vol ascensionnel en spirale  sur place tout en chantant. Ce vol  dure de 2 à 20 minutes (là c’est exceptionnel). Il redescend tout en chantant et vient parader autour de sa belle
La période de nidification va de mi-mars à début juillet.
Le mâle est monogame d’année en année et défend son territoire  dès son installation.


Nidification
La femelle construit son  nid en forme de coupe avec des  brindilles, des herbes tapissées de crins et poils à même le sol, caché derrière une touffe ou des cailloux.
Elle y pond en moyenne 4 œufs (de 3 à 7 œufs), au début mars. Ils sont  bruns,  tachetés de gris à brun olivâtre. Après 11 jours de couvaison les petits sortent des œufs et  les 2 parents les  nourrissent en faisant d'incessantes allées et venues, pendant 18 à 20 jours. Ils privilégient la nourriture carnée pour leurs oisillons. Sortis du nid, les parents continuent à les nourrir.
L’alouette peut faire 4 couvées par an.


Habitat : c’est un oiseau des terrains ouverts, pas trop humides et avec une végétation basse comme les friches, les pâturages, les champs, les prairies. Si les champs sont traités par des pesticides  il ne trouve pas de nourriture et déserte l’endroit.
On trouve cette alouette dans tout l’Eurasie et jusqu’au nord de l’Afrique. 


Migration : il est un migrateur selon les régions. Dans les régions du nord de l’Europe il migre entre  la mi-septembre et la mi-octobre vers les rives de la Méditerranée et jusqu’au début du Sahara. Dans les pays à climat modéré sans neige permanente comme l’Angleterre, il est sédentaire.
La migration inverse débute en février jusqu’à la fin du mois d’avril.
L’alouette  utilise les nuits dite gibbeuse avant et après la pleine lune pour migrer. Les repères topographiques et les reliefs sont alors éclairés au maximum.


Prédateurs : parmi les prédateurs on trouve les rapaces, corvidés, renards et serpents ; mais ce ne sont pas les plus grands dangers.


Statut et protection: le nombre actuel d’alouettes a fortement diminué depuis le début des années 1970, en lien avec l’agriculture intensive et la raréfaction des habitats. La baisse continue ces dernières années
 (-20% en 15 ans). Elle équivaut à une baisse de plus de la moitié des effectifs en 50 ans. Les parcelles de culture toujours plus grandes, la prédominance du maïs sont des facteurs très défavorables.
Il s’y ajoute des  chasses traditionnelles au miroir et aux filets (pantes)  encore tolérées dans le sud ouest de notre pays. Pourtant cet oiseau est classé en danger au niveau mondial.
Le miroir aux alouettes : les alouettes sont sensibles aux effets de lumière générés par des miroirs tournants. On ignore pourquoi. Les chasseurs utilisent le fait que l’alouette soit comme paralysée par ce jeu de lumière. Elle pratique alors un vol en sur place qui la rend très vulnérable au tir des chasseurs.


Les semis d’hiver ont une pousse rapide des herbes qui ne convient pas aux alouettes.

En Angleterre, des mesures de protection ont été mises en place, comme la création de bandes herbeuses dans les champs de céréales et colza.  Une autre mesure consiste à stopper le semoir deux fois par hectare sur une distance de 5 à 10 mètres pour créer des placettes sans céréales. L’alouette est exigeante, et ces placettes ne doivent pas être à moins de 25 mètres de la bordure du champ ni être entourées d’obstacles comme des arbres souvent abris de corvidés et de rapaces.  Avec de telles mesures les effectifs ont triplé en 6 ans dans une ferme test.
En Allemagne, la culture biologique sans pesticides et l’espacement des rangées des semis ont permis d’augmenter nettement  les populations d’alouette.


Poésie et art :
l’alouette a inspiré de nombreux poètes et chanteurs dans tous les pays européens ainsi que des cinéastes et des peintres.
En anglais le mot « skylark » le nom commun de l’alouette signifie aussi pour les marins faire du chahut, gambader. Ceci restitue le son joyeux de son chant.
Le chant « 
Gentille alouette » est connu de tous les enfants et adultes.

Pour les anglais « se lever avec les poules ou au chant du coq »  se dit “to rise or to be up with the lark” et donc “se lever avec l’alouette”. ( petit clin d‘œil à nos fidèles lecteurs/ lectrices du Royaume Uni
)



Article illustré par notre collègue photographe naturaliste, Claudy Stenger dont vous avez déjà pu apprécier les photos sur notre blog. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)


Texte Bernard Weinzaepflen et Roland Gissinger (Anab)


synthèse de sites internet et livres
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alouette_des_champs

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux, #Biodiversité de notre région

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