Le constat sévère de l'Autorité Environnementale
Publié le 9 Mai 2022
La RN124, lors de l’inauguration de son passage en 2 × 2 voies, à Gimont (Gers), le 14 février. Dans la présentation du projet à l’Autorité environnementale, les nuisances sonores et les émissions de gaz à effet de serre n’étaient pas abordées. P
Paru sur site du journal lemonde du 6/5/2022
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Le collège d’experts indépendants estime que la plupart des projets d’aménagement et programmes publics examinés en 2021 ne prennent pas en compte l’impact sur le climat ou la biodiversité.
A l’issue d’une année 2021 exceptionnellement chargée pour l’Autorité environnementale (AE), son président, Philippe Ledenvic, tire une conclusion catégorique des 159 avis rendus par l’instance : « La transition écologique n’est pas amorcée en France. » Philippe Ledenvic constate de surcroît « des évolutions préoccupantes pour la démocratie environnementale », et exprime « pour la première fois une inquiétude concernant les moyens » de l’AE, une instance adossée au Conseil général de l’environnement et du développement durable et composée d’un collège d’experts, qui a rendu public son rapport annuel, jeudi 5 mai.
Ceux-ci sont chargés, non pas d’autoriser ou d’interdire les politiques publiques impliquant le ministère de l’écologie et les dossiers importants d’aménagement – infrastructures routières, ferroviaires ou portuaires, nouveaux quartiers, aménagements de sentiers littoraux, etc. –, mais de fournir sur eux, en toute indépendance, des avis argumentés. Or, que ces projets soient privés ou publics, la prise en compte des enjeux liés au déclin de la biodiversité et au réchauffement climatique apparaît très insuffisante. Pourtant, « si on ne l’anticipe pas, les limites planétaires et les effets de leur dépassement s’imposeront de façon implacable », écrit l’AE en introduction.