La Digitale pourpre, la Gantelée (Digitalis purpurea)
Publié le 15 Juin 2022
Nom scientifique : Digitalis purpurea L., 1753
Origine du nom: vient de « digitalis» en forme de doigt car la fleur à la forme d’un doigt de gant, mot repris dans de nombreuses langues, et du latin « purpurea», qui signifie « pourpre ».
Autres noms communs : Doigtier, Gantière ou Gantillier, Dé ou Gant-de-Notre-Dame, Gant-de-bergère, Péterolle,
Nom commun allemand/ dialecte : Rote Fingerhut (dé à coudre rouge)
Nom anglais : foxglove or common foxglove (gant de renard)
Date de l’observation: le 10 mai à Freyming-Merlebach (57)
Famille de plantes : celle des Plantaginacées, qui comprend les plantains mais aussi les digitales, les véroniques et les gueules de loup de jardin. A noter que dans bon de nombre de flores les véroniques figurent encore dans la famille des scrofulariacées. Le changement de famille provient des progrès en génétique et des analyses ADN. Les plantes sont regroupées au sein des familles en raison de leur ordre de filiation et proximité génétique et non plus en raison de leur ressemblance quelque fois accidentelle.
Autrefois cette famille ne comportait que 3 genres. Elle en comprend à présent 200 qui contiennent 2000 espèces de par le monde. La majorité d’entre elles sont des herbes et plantes aquatiques et se situent dans les zones tempérées.
La famille n’est pas homogène si bien qu’il est difficile de donner des critères « familiaux ».
La plupart des genres ont une fleur de symétrie verticale, souvent d’ordre 4 (4 pétales, 4 sépales), d’autres ont des symétries d’ordre 5 à 8.
Elles possèdent deux grandes étamines et 2 petites ou seulement 2 étamines comme les véroniques. Le fruit est une capsule qui se divise selon des cloisons.
Description: grande plante dressée, bisannuelle ou vivace. Une rosette de feuilles à terre donne la deuxième année une grande tige densément fleurie de fleures pourpres en cloche.
Hauteur: 0.3 à 2 m
Tiges: tige non ramifiée, robuste, creuse
Feuilles: grandes, ovales et couvertes d’un fin duvet blanchâtre. Le pourtour est denté ou non. Les feuilles du bas sont pétiolées et mesurent de 10 à 40 cm de long pour 5 à 15 cm de large. Les feuilles du haut sont sessiles (pas de pétiole) et les bords recouvrent légèrement la tige.
- Floraison: juin à septembre.
Fleurs: plante avec de grandes fleurs pourpres en doigt de gant de 4 à 6 cm de long et 2 cm de large à l’ouverture. Il existe des individus de couleur blanche qui transmettent cette particularité. L’intérieur de la fleur est taché de blanc et couvert de petits poils glanduleux. La corolle est un tube formé par 5 pétales soudés et dont la base est blanche.
Les fleurs, pendantes, sont attachées en grappe par un petit pédoncule à la tige. Elles sont, toutes du même côté en une grappe dite unilatérale en raison de leur orientation vers la lumière et fleurissent du bas en haut. (floraison acropète). Cet ensemble lui donne un aspect unique.
Le calice possède 4 sépales triangulaires.
Pollinisation : La fleur a 4 étamines soudées à la corolle et un ovaire à deux carpelles prolongé par un style à deux pointes. L’ensemble est peu visible et peu accessible aux insectes qui veulent lécher le nectar abondant. Les fleurs sont surtout fécondées par les bourdons qui ont une longue langue de plus de 7 mm.
Il a été démontré que les taches blanches sont pour les bourdons l’équivalent d’étamines. Si ces taches sont masquées la fleur reçoit 5 fois moins de visites d’insectes.
Fruits : après fécondation par le grain de pollen, la plante va former un fruit très typique, une capsule de 12 mm environ. Le style persiste après la fécondation, il est accrescent. Cette capsule va libérer de très nombreuses petites graines de moins de 0.5 mm. Avec une si petite taille, la pluie, le vent et les animaux les dispersent facilement.
Habitat : cette Digitale pourpre est une plante exclusivement de sols acides comme le sable, le grès, les granites et schistes. On la trouve au soleil ou un peu à l’ombre, sur les chemins, talus, lisières et clairières forestières de petite montagne et montagne jusqu’à 1000 m et plus rarement en plaine..
Confusion : pas de confusion possible
Protection : plante commune, sans protection légale. Cette plante est consommée par des chenilles de papillons pas incommodées par sa toxicité
Utilité alimentaire:
Aucune, plante très toxique.
Utilisation médicinale :
Ses propriétés de diurétique et tonifiant cardiaque ne sont connues que depuis les années 1770. Le dosage étant difficile elle a été peu utilisée. Un chimiste français, Claude-Adolphe Nativelle a isolé la digitaline en 1844.
Résumé de wikiphyto :
Composants
hétérosides cardiotoniques groupe A : digitoxigénol, digitoxosie (digitaline), purpureaglucoside A, et groupe B sans le préfixe "di" et aussi le gitaloxoside et des saponosides originaux(encore une série de noms à coucher dehors dont je vous fait grâce) propres à la digitale.
Propriétés de la plante :
- Diurétique
-Tonicardiaque par les dérivés des cardénolides
Les saponosides stéroïdiques : augmentent la solubilité dans l’eau des principes cardiotoniques
Le dosage de ces substances est évidemment délicat puisque 10 grammes de Digitale peuvent être mortels.
Une autre digitale, la Digitale laineuse plus riche en composants est utilisée en pharmacopée.
Croyances et mythes :
Au Moyen-âge on croyait qu’en couvrant le sol avec une lotion préparée avec de la Digitale on empêchait les mauvais esprits de sortir de terre.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab), relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)