Le Gobemouche gris (Muscicapa striata)

Publié le 17 Juillet 2022

Gobemouche gris (Muscicapa striata) Photos Claudie Stenger
Gobemouche gris (Muscicapa striata) Photos Claudie Stenger

Gobemouche gris (Muscicapa striata) Photos Claudie Stenger

Voici un oiseau qui de loin manque de couleur et n’a pas beaucoup de traits marquants comme on aime les voir chez les oiseaux. Grâce aux photos de Claude vous devriez  reconnaitre avec moi  que vu de près avec toutes ces nuances de gris c’est un bel d’oiseau.
Roland


Nom scientifique : Muscicapa striata (Pallas, 1764)
Etymologie : « Muscicapa» vient de deux mots latins « musca » la mouche et « capere », attraper, prendre. Ce sont donc des oiseaux  qui « attrapent les mouches ». «striata», signifie « rayé, strié» comme les raies blanches périphériques des plumes  de la queue qui la font  apparaitre comme rayée. .


Nom Allemand/ dialecte : Grauschnäpper

Nom anglais : Spotted Flycatcher

Observation :
à Butten (67) un 25 juin

Dimensions et poids : de 13 à 15 cm de long.  Poids : 10 à 22 g.

Longévité : 2 à 4 ans


Classification et famille : celle des Muscicapidés qui sont des petits oiseaux de type passereaux. Elle comprend  310  espèces répartis en 58 genres. Ce sont des oiseaux insectivores qui chassent à l’affût sur une branche ou grosse herbe. Leur bec est plus large à la base et pointu ce qui leur permet de capturer les proies en plein vol. Il leur sert aussi à fouiller la litière et le sol pour trouver de petits invertébrés.
Description :

Le Gobemouche gris est un petit passereau avec peu de caractères distinctifs à part son dos qui apparait comme rayé. Sa tête est sombre et striée de brun, et sa gorge est également striée de flammèches  brun clair. Le bec est  brun et fin,  typique d’un insectivore. Le ventre est blanchâtre et le dos brun à gris avec des   stries provenant  des auréoles blanches qui soulignent l’extrémité des plumes. Les pattes sont brunes.
Il est difficile de distinguer les deux sexes.


Chant :   
Le chant de ce Gobemouche  est constitué de notes très aigues, descendantes, entrecoupées de trilles. Notre collègue Martine nous résume le chant « tsi que, tsi que ». Ce chant est celui des mâles s’installant sur leur territoire au retour de migration.
Les poussins de Gobemouche gris sont particulièrement bruyants. Ils font des si-si-si-si-si-si très aigus pour quémander de la nourriture aux adultes.


Nourriture: il est insectivore et a besoin d’un perchoir qui surplombe ses terrains de chasse. Après avoir chassé il revient sur son perchoir.
Plus des 2/3  des proies sont attrapés en vol et le reste sur les arbres, près du sol  ou sur des tas d’herbes.
Il a une nette préférence pour les gros insectes comme les mouches à fumier, les syrphes, les guêpes et abeilles, les papillons, les libellules mais aussi pour les pucerons et des araignées. Le Gobemouche tue les gros insectes en les frappant avant de les avaler. Quand il attrape des guêpes il prend la précaution de leur retirer le bout de l’abdomen où se trouve le dard avant de les avaler. Si le mauvais temps empêche les insectes de voler, la pluie par exemple, il cherche sa nourriture dans les frondaisons des arbres ou au sol. A cette occasion il peut se nourrir de vers ou de petits fruits comme les baies de sureau ou de bourdaine.


Vol : le vol est direct et rapide.  Ce n’est pas étonnant pour cet oiseau habitué à de longues migrations.  Il peut même faire un léger sur place et exécuter un vol acrobatique pour gober un insecte.

Reproduction: au printemps le mâle parade en secouant la tête, en gonflant ses plumes et chantant à gorge déployée. Le couple une fois formé, il reste stable pendant l’année sauf en cas de changement de territoire du mâle.
La femelle (un peu) aidée du mâle, fabrique un  nid peu sophistiqué, en forme de bol avec de petites tiges et racines et de la mousse. En ville elle utilise les matières artificielles  souvent disponibles telles que des films plastiques, des morceaux de ficelle et autres. Pour rendre plus douillet le nid toujours un peu lâche, la femelle couvre l’intérieur de poils d’animaux, de plumes ou  fils de laine.
Le nid est  généralement situé  en hauteur, entre 1 m et 15 m, souvent dans un trou d’arbre ; et parfois, mais très rarement au sol.  Il mesure 22 cm de large et 11cm de profondeur.

Nidification La femelle pond fin mai ou plus tôt 4 à  5 œufs de 2 grammes, verdâtres, couverts de taches de rouille rouge à brun. couleur blanc crème, ponctués de grosses taches brunes. Elle les couve seule pendant un peu plus de 10 à 15 jours.
 Les jeunes peuvent voler après 12 à 16 jours et sont autonomes après 2 semaines. Le père participe au nourrissage des jeunes même après leur premier envol. La mère  entreprend  une deuxième couvée dans le même nid. La mortalité moyenne reste très importante  pour les jeunes de moins d’un an .
La maturité sexuelle des jeunes est atteinte après 1 an.

Habitat : le Gobe-mouche gris  aime les espaces ouverts, les forêts de feuillus,  les forêts claires, les parcs et les jardins. Il habite toute l’Europe et l’Asie du sud de l’Espagne à la Mongole jusqu’à 2000 m. Il aime les grands arbres où il trouve des perchoirs pour aller chercher sa nourriture. Il se développe dans les villes où il trouve d’innombrables perchoirs et  des abris pour nicher. Les parcs anciens qui possèdent des grands arbres en principe sont les lieux avec la plus grande densité de Gobe-mouche gris reproducteurs.


Migration : dès la mi-juillet des groupes d’individus se forment en Europe pour entreprendre la  migration. Ils  migrent vers la zone sub-saharienne, de la Gambie à l'est , au Nord Kenya à l'ouest. Le pic de migration se produit entre août et septembre.
Ils   reviendront début mai.


Prédateurs : de nombreux prédateurs chez les oiseaux. Le prédateur principal est  le geai qui d’après une étude prédate près de 30% des nids aussi bien les œufs que les poussins. Le Pic épeiche, le Choucas des tours, la buse provoquent aussi des dégâts dans les nids ainsi que les chats..


Statut et protection: oiseau totalement protégé par la loi. Le nombre actuel d’individus s’élève à 7 millions  mais est en régression, Le nombre d’oiseaux  reste élevé mais sa diminution est importante. Elle est liée à l’usage intensif de pesticides et insecticides ainsi qu’à la diminution des habitats arborés.



Article illustré par notre collègue photographe naturaliste, Claudie Stenger dont vous avez déjà pu apprécier les photos sur notre blog. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)


Texte  Roland Gissinger (Anab)  Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)


 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux, #Biodiversité de notre région

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H
Superbe article ! Avec le chant de ce petit oiseau ! Parfait pour les novices qui peinent à identifier par les notes musicales …
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R
merci beaucoup Heintz. Pour le chant c'est captivant de les apprendre mais cela reste difficile
M
Excellent article très bien documenté.<br /> Un grand merci !
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R
Merci Martine de cette appréciation
T
Article très intéressant. Merci!
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R
Merci Toll