Le Mélilot blanc (Melilotus albus)
Publié le 27 Juillet 2022
Roland
Nom scientifique : Melilotus albus Medik., 1787
Origine du nom : du grec « meli », le miel et « lotus », « le lotier » soit « lotier de miel » car c’est une plante très mellifère comme peuvent en témoigner les apiculteurs. Son nom d’espèce vient du latin « albus», « blanc .
Autres noms communs :
Noms en dialecte et allemand : Weiße Steinklee, auch Weißer Honigklee oder Bokharaklee
Noms anglais : Honey Clover, White melilot, White sweetclover (USA),
Date de l’observation: le 25juillet à Wieswiller (57)
Famille de plantes : le Mélilot blanc appartient à la vaste famille des Fabacées qui comprend 12 000 espèces dans le monde. Les Fabacées sont l’une des premières sources de nourriture pour un très grand nombre de personnes. Le soja, l’arachide, le haricot, le pois, les luzernes, trèfles, la réglisse, le rooibos appartiennent à cette famille.
Le soja contient 20 à 35 % de poids sec en protéine et acides aminés et peut remplacer les protéines d’origine animale comme la viande et le poisson. Les arachides sont un légume de première importance pour l’huile.
Les fabacées sont donc une famille très importante au niveau économique et alimentaire.
De plus la plupart des fabacées servent d’engrais verts. Ils fixent l’azote atmosphérique grâce à leurs racines qui contiennent dans de petites nodosités des bactéries fixatrices. Ils sont donc plantés en alternance avec les céréales et de plus en plus souvent en mélange avec les céréales.
Le nom de la famille dérive de Faba, la fève. Les Fabacées étaient autrefois dénommées Légumineuses ou encore Papilionacées. Leur nom provenait de la forme de leur fleur. Elle est irrégulière, en forme de papillon à l’exception du groupe des mimosas.
Type : c’est une grande plante aux nombreuses petites fleurs. Sa tige est fixée sur une longue (70cm) racine pivotante. Elle est annuelle ou bisannuelle et ramifiée dans sa partie supérieure.
Hauteur: de 30 à 150 m et jusqu’à 2 m
Feuillage: très typiques à 3 folioles en ellipses aux dents régulières de 15 à 60 mm. Chaque foliole, de 1 à 2 cm, est reliée à la tige principale de la feuille par une petite tige ou pétiolule. Le pétiolule de la feuille médiane est plus long que les latéraux. Les feuilles et tiges sont glabres. Le pétiole de la feuille est entouré à sa base de pièces foliaires, les stipules, qui sont entières.
Floraison: juillet à septembre
Couleur des fleurs: les fleurs sont petites (8 mm), de couleur blanc crème, très nombreuses, de 40 à 80 groupées en épis. Elles ont une symétrie bilatérale et sont reliées par un petit pédoncule de 1 à 2 mm, à la tige. Elles possèdent 5 pétales de taille équivalente mais de forme différente (ailes, carène et étendard). Le style sort de la corolle ou plutôt du pétale en forme de coque de bateau, la carène. Les 10 étamines sont soudées par leur extrémité inférieure, 9 d’un côté et une de l’autre. Le calice est formé de 5 sépales soudés marqués par de petites dents.
La floraison s’étend sur 4 à 8 semaines.
Pollinisation : Les fleurs sont visitées par les bourdons et les abeilles mais aussi de nombreux autres insectes tels que diptères et papillons.
Confusion: peu de risque de confusion dans nos régions.
Habitat : en plein soleil, sur tous types de sols acides ou non, des lieux secs à légèrement humides sur sols sableux et graillonneux, chemins, gravières, cultures ou terrains perturbés. Comme il produit lui-même de l’azote, il arrive à s’implanter sur des terrains très pauvres en cet élément chimique. Il résiste à la sécheresse grâce à sa longue racine, supporte de faibles teneurs en sel et tolère des températures hivernales jusqu’à – 15°.
Cette plante originaire de sud de l’Europe a colonisé l’Eurasie depuis longtemps. Elle s’est propagée ces derniers temps dans d’autres pays, Océanie et en particulier en Amérique du Nord où elle est considérée comme envahissante dans certaines régions comme le Tennessee et le Québec.
Fruit : c’est une gousse de 3 à 4 mm de long. Elle est lisse et noire. Elle contient 1 ou quelquefois 2 graines rondes. Comme les fleurs sont extrêmement nombreuses la production de graines est énorme. Les graines sont bien appréciées par la faune. Elles peuvent conserver leur pouvoir de germination plusieurs dizaines d’années.
Agriculture : cette plante est utilisée comme fourrage pour les animaux mais aussi pour stabiliser les sols, et restaurer les terres. C’est aussi une bonne plante mellifère.
La graine est petite et peut être transportée avec d’autres graines comme les luzernes et s’installer dans ces plantations. Comme elle n’a aucune (ou presque) exigence en matière de sol elle peut se développer de manière anarchique dans les espaces ouverts et où elle a peu de prédateurs. Elle le fait aux dépends des espèces locales, des graminées et même des arbres. Sur les sols pauvres elle bouscule la biodiversité en diminuant le nombre d’espèces indigènes car elle a peu d’exigence en azote.
Il a été démontré qu’elle augmente le nombre d’espèces exotiques et envahissantes dans les prairies de montagne et diminue la résistance des berges le long des cours d’eau où elle est installée en éliminant les plantes locales qui les stabilisaient.
Comment limiter l’expansion de cette plante, tel est le problème des pays où elle n’est pas indigène. (Amériques, Océanie…)
Si les cultures sont denses et semées de vivaces, le mélilot disparait en moins de 2 ans. Des tontes multiples peuvent limiter son expansion mais à condition d’être menées au ras du sol.
Le feu, la lutte biologique ont été testés mais sans grand succès.
Protection : Il n’existe pas de protection légale pour cette plante qui n’est pas en danger de disparition
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Utilisation domestique :
Les fleurs bien séchées sont utilisées pour faire des tisanes et parfumer le fromage. Elles dégagent une agréable odeur de foin séché lié à la présence de dérivés de coumarine. Les feuilles crues parfument la salade mais sont amères..
Attention, non séchées et contaminées par des moisissures cette plante produit de grandes quantités d’analogues de la coumarine hautement toxiques du type dicoumarol.
Médecine : cette plante était beaucoup utilisée en médecine traditionnelle pour lutter contre les troubles circulatoires, et ses fleurs séchées contre les ulcères de la peau. Elle est tombée en disgrâce.
Propriétés médicales, copie ci-dessous de wikiphyto :
Composants :
flavonoïdes comme le quercétol
Coumarines : nombreux composants coumariniques dont le melilotoside, signature chimique de ce genre qui se transforme en coumarine
Terpènes (lupéol, acide oléanolique…) et acides phénoliques (acide caféique, mélilotiques)
Propriétés de la plante :
Diurétique et antispasmodique
Veinotonique, puissant anti-œdémateux, il augmente le débit veineux et le débit lymphatique, diminue la perméabilité capillaire
Diminue le lymphœdème du bras après mastectomie et curage axillaire
Hypotenseur
Légèrement astringente et anti-inflammatoire
La coumarine, qui n'est pas anticoagulante, stimule le système réticulo-endothélial et le pouvoir de protéolyse des macrophages
Accélère la cicatrisation.
Comme toujours, et avant toute utilisation, il faut consulter un médecin pour être averti des éventuels effets indésirables ainsi que des interactions possibles avec les médicaments classiques.
Texte, photos, bibliographie Roland Gissinger (Anab) ) Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)