Antennaire dioïque, Patte-de-chat, Pied-de chat dioïque, Gnaphale dioïque, Hispidule (Antennaria dioica )
Publié le 21 Août 2022
Capitule mâle d'Antennaire dioïque, Patte-de-chat, Pied-de chat dioïque, Gnaphale dioïque, Hispidule (Antennaria dioica )- Photo Bernard Weinzaepflen (Anab)
Pieds et fleurs mâles de l'Antennaire dioïque, Patte-de-chat, Pied-de chat dioïque, Gnaphale dioïque, Hispidule (Antennaria dioica )
Feuilles de base de l'Antennaire dioïque, Patte-de-chat, Pied-de chat dioïque, Gnaphale dioïque, Hispidule (Antennaria dioica )
Voici une plante que vous connaissez si vous êtes allés en montagne mais que vous verrez rarement en plaine. Son nom nous rappelle qu’en regardant ses fleurs de haut et de près, on peut y voir de mignons petits pieds de chatons.
Roland
Nom scientifique : Antennaria dioica (L.) Gaertn., 1791
Origine du nom : du latin « antenne, pointes », allusion aux soies des fleurs mâles de cette plante et de «dioica », « dios » deux et « oicos », deux maison, soit en traduction botanique, une plante dioïque : chaque sexe est porté par une plante différente.
Autres noms communs : Cotonnière immortelle, Herbe blanche
Nom commun dialecte / allemand : Gemeines Katzenpfötchen
Noms anglais : mountain everlasting, stoloniferous pussytoes, catsfoot or cudweed
Date de l’observation: plante vue le 16 juin 2020 au Markstein au cours d’une sortie Anab.
Famille de plantes : les Astéracées (anciennement Composées) comme la marguerite, le bleuet, le pissenlit, les centaurées. Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, on dit un capitule. C’est une famille de plantes très évoluée. Elle se signale aux insectes comme une grande et seule fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes donnent de grandes facultés de dissémination. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que par la plupart des autres plantes. C’est pourquoi de nombreuses astéracées, d’origine exotique sont invasives.
Catégorie : Plante vivace basse, couvre-sol, dioïque,
Hauteur : 5 à 25 cm
Tiges et racines : plantes émises d’une souche. à partir de ses stolons aériens comme des rejets. Les tiges sont couvertes de poils blancs et gris.
Feuilles : les inférieures sont spatulées, de 1 à 2 cm de long pour 3 à 6 mm de large. Les feuilles de la tige (caulinaires) sont en lanières, 7 à 13 mm
La face inférieure est blanche comme finement recouverte de coton et à une seule nervure.
Capitule femelle d'Antennaire dioïque, Patte-de-chat, Pied-de chat dioïque, Gnaphale dioïque, Hispidule (Antennaria dioica )- Photo Bernard Weinzaepflen (Anab)
Fleurs femelles et fruits d'Antennaire dioïque, Patte-de-chat, Pied-de chat dioïque, Gnaphale dioïque, Hispidule (Antennaria dioica )
Floraison : mai à juillet.
Couleur : Cette plante possède quelques capitules de petite taille (5 à 8 mm de long) groupés en petits corymbes terminaux de 3 à 12. Si on les regarde d’en haut on dirait les coussinets d’une patte de chat d’où ses nombreux noms qui y font allusion dans différentes langues.
Les capitules mâles avec leurs fleurs à étamines sont plus petits que les bractées. Les bractées sont les petites feuilles en périphérie des fleurs. Elles sont blanches à roses, membraneuses et luisantes.
Les capitules femelles possèdent des bractées roses plus longues, que les fleurs et terminées par une pointe,
Le Pied de chat dioïque est en réalité incomplètement dioïque. Il existe des formes intermédiaires comme par exemple, des pieds mâles qui possèdent des ovaires stériles.
Les finlandais ont mené des études sur 5 années successives pour comprendre les différences de répartition des individus mâles et femelles.
Ils ont conclu que ni le sexe, ni les floraisons, ni le poids des inflorescences n’ont d’influence pour produire d’avantage de plants mâles ou femelles. La présence (ou non) d'un champignon mycorhizien ne modifie pas non plus cette répartition.
Pollinisation : pollinisée par de petits papillons de nuit.
Confusion : plante facile à reconnaitre. Il existe dans les Alpes, l’Antenaire des Carpates, sans stolons.
Fruits : les fruits sont des akènes glabres et lisses de 2 à 3 mm portant une aigrette longue et soyeuse. L’aigrette blanche (ou parachute) s’ouvre par temps sec. La dissémination des graines est faite par le vent et les animaux.
Habitat : cette plante d’altitude aime le soleil et le frais, et se développe sur des sols acides ou peu acides comme les pelouses rases, les chaumes, les landes, les prairies parsemées de rochers.
C’est un bon marqueur de montagne et sols acides. On la trouve ainsi dans les Vosges, le Jura, les Pyrénées, le Massif Central et les Alpes mais aussi dans les pays nordiques, en Asie et Russie jusqu’à 2500 m.
Statut de protection : Plante peu commune en France. Elle est classée critique dans les régions Limousin, Picardie et Champagne-Ardenne et en danger en Bourgogne. Elle est classée « en danger » en Lorraine, et a disparu de nombreuses régions du Nord et du Centre. Sa cueillette est réglementée ou interdite presque partout, Normandie, Bourgogne, Limousin, Alpes de Haute-Provence, Jura, Loire, Drôme…
Elle est protégée dans de nombreux pays où son commerce est par conséquent interdit, comme par exemple en Allemagne.
Usage horticole : les cultivars de cette plante sont bien appréciés comme couvre sol.
Usages domestiques : cette plante servait à élaborer des tisanes et une teinture mère
Usages médicinaux: (extrait de Wikiphyto).
Cette plante était censée guérir la toux, et avoir des pouvoirs, astringent, diurétique, vulnéraire et émollients.
Composition :
Mucilages, Flavonoïdes ubiquitaires, apigénine, lutéoline, Acide ursolique, Acide chlorogénique
Propriétés de la plante
- Émolliant, antitussif (mucilage)
- Cholagogue
- Stimule l’activité phagocytaire du système réticulo-endothélial
- Antimicrobien
Comme toujours, et avant toute utilisation, il faut consulter un médecin pour être averti des éventuels effets indésirables ainsi que des interactions possibles avec les médicaments classiques.
Texte et photos Roland Gissinger et relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)
Analyse in vitro du pouvoir antioxydant et anti microbiant de Antennara dioca et Helychrysum arenarium