Des bisons pour lutter contre la disparition des prairies !
Publié le 27 Septembre 2022
En paissant, les bisons auraient un impact positif sur l'écosystème des prairies, les rendant plus résistantes à la sécheresse.
Les prairies américaines, grignotées par le réchauffement climatique, ont peut-être de l'espoir. La réintroduction de bisons permettrait de créer des écosystèmes plus riches et plus adaptés aux sécheresses. La présence de cet "herbivore clef de voûte" bénéficierait à l'épanouissement des espèces de plantes.
Alors que les prairies d'herbes hautes sont en péril dans le nord des Etats-Unis, ne couvrant plus que 4% de leur étendue historique (du Texas à la frontière canadienne) à cause des sécheresses à répétition, une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences ravive l'espoir de voir cette disparition des prairies freinée.
A #KState-led study found reintroducing bison doubles plant diversity in a tallgrass prairie. The @NSF-funded research involves decades of data collected at the @KonzaLTER & was recently published in Proceedings of the National Academy of Science.
— K-State Research (@KStateResearch) August 29, 2022
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Selon les scientifiques à l'origine de l'étude, la présence de bisons américains (les célèbres Buffalo) dans ces prairies aurait un bénéfice environnemental trois fois supérieur à celui des vaches. En paissant, ceux-ci entraîneraient une hausse de l'abondance des espèces de plantes.
Le bison, un "herbivore clef de voûte"
Dans cette étude, les chercheurs ont placé à Konza Prairie, une réserve de prairies d'herbes hautes, dans le Kansas, des bisons en liberté de paître toute l'année dans des zones allant jusqu'à 800 hectares. Dans les autres parcelles, du bétail classique pouvait paître pendant la période de pousse, d'avril à novembre.
Le résultat est spectaculaire : sur les parcelles des bisons, plusieurs espèces d'herbes résistantes à la sécheresse se sont implantées après le fauchage des autres. 11 nouvelles plantes jamais vues auparavant sont également apparues.
A study 29 years in the making shows how bison reintroductions can create richer ecosystems and resilience against climate change in North America https://t.co/tFURvhN2hP
— National Geographic (@NatGeo) August 31, 2022
Le bison serait un "herbivore clef de voûte", qui engendre davantage de diversité au sein des espèces de plantes. Leurs habitudes de broutage sont plus hétérogènes que les bovins : ils aplatissent parfois complètement une zone en gobant tout jusqu'au bulbe, alors qu'ils laissent parfois d'autres coins de prairie intacts.
De plus, lorsqu'ils se défont de leur fourrure hivernale, ils créent dans le sol des petites cavités qui se remplissent d'eau, nourrissent le sol et permettent à des plantes de différentes variétés de pousser.
S'adapter aux sécheresses…
Si la présence de l'herbivore augmente de 86% l'abondance des espèces de plantes, les chercheurs pensent qu'en créant cette diversité, les bisons aident les écosystèmes de ces plantes à devenir plus résilients face aux sécheresses. Certaines espèces de plantes annuelles présentes sur ces parcelles broutées par les bisons pourraient ainsi entrer en phase dormante pendant les mois les plus chauds et les plus secs.
"The resilience we found in the bison grasslands is also consistent with the idea that diversity promotes ecological resilience,"
— Plant NoVA Natives (@NovaNatives) September 10, 2022
Reintroducing bison to grasslands increases plant diversity, drought resilience, study findshttps://t.co/EquJpKv23X
Les bisons profiteraient aussi aux papillons, aux salamandres et aux reptiles, en créant des habitats favorables à ces espèces mais aussi aux plantes dont ils se nourrissent.
Alors qu'il avait été exterminé totalement par le gouvernement américain à la fin du 19e siècle, la réintroduction du bison depuis quelques années est un effort bénéfique pour les cultures et la diversité des espèces. Le bison "nourrit le sol", et pourrait peut-être empêcher les prairies d'herbes hautes de disparaître à tout jamais…