Un projet de géothermie refroidit certains habitants

Publié le 19 Septembre 2022

paru sur l'Alsace le 13/9/2022
Transmis par Bernard. Merci Bernard

La réunion d’information tenue à Preuschdorf le 10 septembre au sujet du projet de géothermie mené par Lithium de France a soulevé certaines inquiétudes des habitants. La première phase va commencer par le passage de camions vibreurs dans dix communes.

L’un des camions vibreurs, de type M26, qui seront utilisés lors de la campagne d’acquisition sismique, était exposé

L’un des camions vibreurs, de type M26, qui seront utilisés lors de la campagne d’acquisition sismique, était exposé

 Notre ambition est de nous ancrer sur le territoire, on s’inscrit dans la durée. On souhaite participer à la décarbonation de l’économie et à la souveraineté nationale en termes d’énergie et de matières premières. » Les mots de Guillaume Borrel, directeur général de Lithium de France, sonnaient plutôt bien aux oreilles du public au moment d’introduire la réunion de présentation du projet de sa société en Alsace du Nord, qui s’est tenue le 10 septembre au Carreau de mine Clemenceau de Preuschdorf. Il vise à exploiter le potentiel géothermique du secteur afin d’en utiliser au mieux les eaux, d’une part pour créer des réseaux de chaleur, d’autre part pour en récupérer le lithium, très présent localement et indispensable à la fabrication de batteries électriques.

Seulement, malgré cette formulation attractive, certains habitants des communes avoisinantes, parmi les dizaines qui ont répondu à l’invitation, n’ont pas tardé à émettre des doutes, de façon plus ou moins virulente, sur le bien-fondé du projet et sur la campagne d’exploration par acquisition sismique que s’apprête à mener l’entreprise implantée à Bischwiller. Il s’agira de la première étape de ce plan global de géothermie.

De nombreuses craintes

Outre l’impression d’avoir été prévenus tardivement, ils ont surtout orienté leurs interrogations vers l’intérêt final d’une telle opération et les nuisances possiblement engendrées. Le passage des camions vibreurs dans les rues lors des semaines à venir suscite des inquiétudes. « Pour moi, ils représentent un petit danger », a estimé un citoyen, évoquant ses craintes liées à l’apparition de fissures sur les habitations, tandis que d’autres ont fait un rapprochement avec les secousses sismiques régulièrement ressenties en Alsace.

Le procédé de filtration du lithium a aussi fait réagir, car il n’a pas encore été formellement défini. « C’est en cours de développement. Mais il faudra que l’impact environnemental soit maîtrisé, on ne sera pas autorisés à faire différemment. L’idée serait qu’une résine serve de filtre, que l’eau géothermale laisse les ions de lithium dessus. Cette résine, qui se trouvera dans des silos, sera recyclée », précise Guillaume Borrel.

 

Le dialogue devra se poursuivre

Les sujets pollution et radioactivité ont enfin été mises sur la table. Là encore, les représentants de Lithium de France ont tenu à rassurer : « Il n’y aura aucune pollution générée. L’eau tournera en boucle, elle sera prélevée de ses calories et d’une partie de son lithium, puis retournera à deux, trois kilomètres sous terre où elle se rechargera de ces éléments. Quant au granite qui contient le lithium, quelques quantités infimes pourraient être radioactives si elles étaient réunies, et ce au bout de plusieurs mois. », ont-ils argumenté, admettant tout de même que le risque zéro n’existe pas.

Après environ deux heures d’échanges musclés, les débats se sont achevés sur une promesse de l’équipe dirigeante à la population, celle de tenir d’autres réunions au fur et à mesure de l’avancée des travaux, et d’être à l’écoute de tout type de remarque. « Jugez-nous sur le temps », a solennellement demandé Guillaume Borrel.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Pollution-pesticides

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