L'Epervier d'Europe -(Accipiter nisus )
Publié le 16 Octobre 2022
Nom allemand : Sperber
Nom anglais : Eurasian Sparrowhawk
Observation: Richling (57) le 27 septembre
Famille : celle des Accipitridés qui sont des oiseaux de petite taille à taille énorme. Elle varie de 20 à 150 cm de long et plus de 2 mètres d’envergure. Elle comprend 234 espèces de rapaces, oiseaux carnivores ou piscivores munis de serres puissantes, d’une excellente vue et d’un bec crochu. Ils habitent toutes les régions du monde.
Les oiseaux les plus connus de cette famille de rapaces sont les milans, les bondrées, gypaètes, vautours, buses, éperviers, les énormes harpies (photos) et les aigles. A noter que les faucons ne sont pas dans cette famille mais dans celle des falconidés.
Dimensions et poids :
Le plus remarquable est la différence de taille et de poids entre mâles et femelles, près du double pour les femelles. Ces dernières attaquent des proies de taille plus importantes que les mâles, certaines supérieures à leur poids (500g)
La taille des mâles est de 27 à 34 cm, 60 à 65 cm d’envergure. Leur poids varie de 100 à 200 g
Les femelles mesurent elles de 35- 41 cm, avec 67 à 80 cm d’envergure et un poids de 190 à 340 g.
L’épervier a la taille d’une corneille ou d’un Grand corbeau mais il est beaucoup moins lourd.
Longévité : elle est en moyenne de 4 ans et peut atteindre 20 ans. La mortalité est élevée chez les jeunes (35 % la première année).
Description : c’est un oiseau de la taille d’un corbeau. De près le mâle a le dos gris-bleuté et son ventre est strié de roux sur fond blanc. Le bec est gris et terminé par un crochet acéré, noir-bleu. Les iris sont orangés La femelle est brune à brun-gris sur le dessus et striée de brun sur fond blanc sur le dessous. Les iris sont jaunes. Le ventre clair barré de sombre est souvent présent chez les rapaces. Il permet de diminuer le contraste visuel pour les proies et donc de réduire sa visibilité.
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Rappelez-vous que certains oiseaux imitent ces couleurs pour éloigner les oiseaux du nid comme le Coucou gris qui vient alors y pondre.
D’autres oiseaux ne sont pas présents chez nous comme la Fauvette épervière, un Sylvidae, comme les autres fauvettes, imitent ces décorations pour dissuader les importuns.
Les ailes arrondies et courtes, lui confèrent de grandes possibilités de manœuvres et d’acrobaties en vol lors des chasses. Les pattes sont longues, minces, jaunes à jaune-orangé. Les doigts sont adaptés à la capture et à la découpe des proies. Les griffes sont enfoncées dans les proies importantes pour les tuer et les immobiliser.
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L’épervier possède un doigt médian très long qu’il peut fermer autour d’un objet ou une petite proie comme une pince.
Chant : écoutez ici l’appel d’un adulte, un son de type ‘ki ki ki kl
Vol et chasse : l’Épervier d’Europe chasse en alternant des vols rapides et circulaires autour des houpiers des arbres pour ne pas se faire détecter et pouvoir fondre alors sur ses proies.
Habitat: lisières forestières et forêts de toute l’Europe de l’ouest et jusqu’à l’extrême Orient. Il est aussi présent dans les jardins et parcs où il peut trouver des passereaux. En automne, de septembre à novembre, les éperviers quittent les régions froides pour le Maghreb ou pays du sud (Inde, péninsule indochinoise, péninsule arabique).
Le territoire de chasse varie de 5 à 12 km2. Il est de 50 km2 à 140 km2 pour un Faucon pèlerin bien plus gros.
Nourriture : son régime est carnivore. Le mâle a besoin de 40 à 50 grammes de nourriture par jour (le double pour la femelle). Il se nourrit de petites proies comme les mésanges, les verdiers, chardonnerets, Gros becs, moineaux qui sont des proies de quelques dizaines de grammes ; mais peut attaquer et tuer des proies de plus de 120 g. La femelle chasse des grives, des étourneaux, des Pigeons ramiers et peut tuer des proies jusqu’à 500 grammes. Les spécialistes ont répertorié comme proies plus de 120 espèces d’oiseaux différentes. C’est la vitesse de vol qui permet aux éperviers de tuer ou d’assommer leurs proies au moment du choc. Il faut ajouter à la liste de ses proies de rares chauvesouris, et quelquefois des insectes.
A noter que les oiseaux malades et affaiblis sont plus chassés que les autres. Ceux atteints de paludisme aviaire seraient 16 fois plus prédatés que les autres, non atteints. Ce rapace, comme d’autres, participe donc à l’assainissement des populations des oiseaux même s’il affecte un peu les populations forestières.
Reproduction : le mâle séduit sa belle en faisant des acrobaties, spirales, vols en forme de vagues. Le couple se forme quand un transfert régulier de proies se fait entre le mâle et sa belle. Pendant ces parades, le mâle évitera tout contact avec sa belle car elle pourrait le blesser en raison de son poids bien plus important. Ils resteront fidèles pour la saison. Pour leur nid, le mâle cherche un arbre dans une forêt de feuillus ou de préférence de conifères pas trop denses où il pourra chasser. Il construit le nid dans une fourche ou sur une branche horizontale. Le nid mesure 60 cm de diamètre, 20 cm de hauteur et est fait de branchages divers complétés de fines brindilles et débris au centre.
Ce nid est conservé plusieurs années, en particulier si le couple est âgé. En cas de changement ou décès du partenaire le « survivant » changera de secteur. Particularité : une petite zone autour du nid n’est pas chassée. Les petits passereaux y seront à l’abri d’autres prédateurs !
Fin mars, la femelle pond 5 à 6 œufs bleutés tachetés de brun et rouge rouille, de taille variable, qu’elle couve pendant 30 jours environ, tandis que le mâle lui apporte de la nourriture. Les petits sont couverts d’un plumage blanc et laineux comme des jouets en peluche. Leur nourriture est constituée de proies déplumées pendant les deux premières semaines par les adultes.
Les jeunes peuvent voler après 3 à 4 semaines et sont autonomes après deux semaines supplémentaires.
Confusion possible :
oui avec d’autres petits rapaces et falconidés
Il existe 7 sous espèces d’Épervier qui ont des caractères propres car isolés sur un autre continent ou sur de îles comme l’île de Madère et des Canaries. Certaines sont beaucoup plus petits que notre Épervier européen.
Protection et prédateurs :
Cet oiseau a failli disparaitre après la dernière Guerre. Les insecticides de cette époque, les organochlorés comme le trop fameux DDT ont rendu leurs coquilles très fragiles, rendant l’incubation à terme impossible ou presque. Ces pesticides utilisés pour prévenir l’attaque des semences et plantes par les ravageurs se sont transmis dans la chaîne alimentaire pour se concentrer chez les rapaces à l'extrémité de cette chaîne.
Cet épervier peut être attaqué par des rapaces super prédateurs comme le Hibou Grand duc, les aigles… Ses petits sont encore plus vulnérables et peuvent être dévorés au nid par ces oiseaux mais également par la Marte des pins et certains rapaces comme l’Autour des palombes.
L’épervier d’Europe était tenu par les colombophiles comme responsable des pertes de pigeons voyageurs. Une étude menée sur deux ans en Écosse a montré que la part liée à l’épervier était inférieure à 1% .Ce chiffre est à comparer à la perte totale qui était de 56%
La population actuelle est estimée à 31 000 couples en France métropolitaine.
Cet oiseau est classé en protection complète par la loi dans toute l’Europe par la Convention de Berne et au niveau mondial par la Convention de Washington .
Fauconnerie:
L’Épervier d’Europe a été longuement utilisé en Europe au Moyen Age. Il l’est encore aujourd’hui dans des pays comme la Tunisie, la Turquie. Il est dressé à capturer les étourneaux, les merles, les pies.
Article illustré par notre talentueux collègue photographe naturaliste, Claudie Stenger. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)
Texte Roland Gissinger (Anab) synthèse de sites internet et livres, relecture Bernard Weinzaeflen
Bibliographie :
Bel article très complet sur Wikipedia
A voir
Le repas de l’épervier d’Europe (vidéo de Claudy Stenger