À la découverte de la richesse ornithologique des étangs Nérac (Alsace)

Publié le 4 Novembre 2022

Le martin-pêcheur se reconnaît à sa couleur : poitrine orangée et dos bleu. Le mâle et la femelle se distinguent grâce à leur bec : noir pour le mâle, noir avec la partie inférieure orange pour la femelle.

Le martin-pêcheur se reconnaît à sa couleur : poitrine orangée et dos bleu. Le mâle et la femelle se distinguent grâce à leur bec : noir pour le mâle, noir avec la partie inférieure orange pour la femelle.

La sarcelle d’hiver est le plus petit canard de surface. Elle est omnivore, mange des graines, des plantes aquatiques (herbes, algues), des insectes, des œufs de poissons

La sarcelle d’hiver est le plus petit canard de surface. Elle est omnivore, mange des graines, des plantes aquatiques (herbes, algues), des insectes, des œufs de poissons

Le bruant des roseaux ressemble un peu au moineau domestique, mais sa queue est bordée de blanc. Il est habituellement perché en haut d’un roseau, bien qu’il se nourrisse souvent sur le sol.

Le bruant des roseaux ressemble un peu au moineau domestique, mais sa queue est bordée de blanc. Il est habituellement perché en haut d’un roseau, bien qu’il se nourrisse souvent sur le sol.

article paru sur l'Alsace le 31/10/2022 et transmis par Bernard. Merci Bernard.

La sortie aux étangs Nérac sur les bans d’Altenach et de Saint-Ulrich, proposée récemment par la Maison de la nature du Sundgau, fut autant un moment d’enchantement visuel et sonore qu’une mise en lumière de la fragilité et de la complexité de l’écosystème migratoire.

Les étangs Nérac sont un lieu d’observation privilégié des flux migratoires dans la partie occidentale du Sundgau. La Maison de la nature proposait mi-octobre une visite guidée par Bertrand Scaar (lire par ailleurs).

Dans la brume du matin, le groupe est accueilli par une aigrette blanche et un héron. Ils se toisent de loin, les yeux aux aguets. Dans les arbres, on entend les cris plaintifs d’un pic noir au milieu d’autres gazouillis. À cet endroit, des populations d’oiseaux de natures très différentes se côtoient au milieu d’une nature colorée. Mais ce jour-là, c’est le grand désert autour de l’étendue d’eau, tandis que les abords de l’étang principal au tiers asséché exhibent un cimetière d’anodontes ; des moules d’eau douce de grande taille.

Dans le filet

La découverte du campement des ornithologues est digne d’un film d’aventures. Des petites tentes, une table pliante comme bureau avec des registres et appareils de mesure côtoient les restes d’un petit-déjeuner collectif improvisé. Tout autour une équipe de jeunes ornithologues semble sortir d’un épisode d’ Indiana Jones.

Un bruant des roseaux, un accenteur mouchet, une sarcelle sont leurs prises du moment, ainsi qu’un martin-pêcheur. La star du jour ! Il est si rare de l’approcher. Le martin-pêcheur est un migrateur partiel qui effectue des déplacements plus ou moins importants.

La migration concerne des oiseaux provenant du nord et du centre de l’Europe, certains migrent jusqu’au sud du Portugal.

Le bruant des roseaux est un passereau de 15 à 16 cm de long, pesant 16 à 25 g, il migre vers l’Espagne. L’accenteur mouchet, de la famille des Prunellidae qui évoque un moineau, est un migrateur partiel, tandis que la sarcelle, la plus petite espèce de canards de surface, elle, migre également jusqu’en Afrique du Nord.

Une invitation à l’émerveillement

Les observations récentes montrent cependant qu’en raison du dérèglement climatique, certains types d’oiseaux migrent moins loin, moins longtemps, vont ailleurs. Autant d’informations recueillies auprès de ces ornithologues qui se sont pliés avec joie au jeu de questions-réponses et ont fait participer les enfants à un lâcher d’oiseau mémorable.

Ainsi, l’idée de cette visite n’était pas une énième sensibilisation à la fragilité de l’environnement mais une invitation à l’émerveillement procurée par l’observation de la vie sauvage et de ces oiseaux surveillés… mais libres.

 
Les ornithologues devant leur bureau à ciel ouvert.   Photo DNA /F.M.

Altenach - Un travail d’experts

Au mois d’octobre, depuis vingt ans, des équipes d’ornithologues se succèdent quatre week-ends de suite aux étangs Nérac pour y installer des filets et réaliser des opérations de baguage qui se font sous la supervision de Bertrand Scaar, mandaté par le Muséum d’histoire naturelle de Paris. Les filets posés la veille par cette équipe avaient permis une prise de 17 oiseaux d’espèces variées.

Rouge-gorge, merle, martin-pêcheur, accenteur mouchet, bruant des roseaux et même une sarcelle faisaient partie du lot. Ces oiseaux se sont ensuite retrouvés entre des mains expertes pour les répertorier. Il faut définir l’espèce, le sexe, mesurer taille des ailes et des pattes séparément, peser et baguer. Ces données sont enregistrées et transmises au Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Bon à savoir, quiconque trouve un oiseau bagué est invité à renseigner le site du Muséum.

Rédigé par ANAB

Publié dans #découverte nature

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T
J'ai beaucoup apprécié la lecture de cet article. Son style, qui se rapproche çà et là du roman, traduit parfaitement "……une invitation à l’émerveillement procurée par l’observation de la vie sauvage……"
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R
Merci Toll d'avoir apprécié cet article déniché par Bernard. Je suis d'accord avec toi, un journaliste avec un style attrayant