Faisan de Colchide Phasianus colchicus)
Publié le 13 Novembre 2022
La Colchide est aussi le pays de destination des Argonautes à la recherche de la Toison d’or. Dans la mythologie grecque il désignait le pays des Amazones.
Nom allemand : der Fasan, Plural : die Fasane
Nom anglais : common pheasant
Observation: Berg (67) le 27 septembre
Famille : celle des Phasianidae qui sont des oiseaux de petite taille à taille très grande de 15 cm à plus de 300 cm tel le Paon spicifère de Java avec son immense queue. Ils ont un bec court et massif et le corps rond comme les poules dont ils sont proches. Leurs ailes sont arrondies. Les perdrix, cailles, paons, font partie des 160 espèces de cette famille. La queue peut être très spectaculaire comme chez le paon ou sans attrait particulier chez les cailles. Ils présentent un fort dimorphisme sexuel : les mâles sont souvent hauts en couleur comme le spectaculaire Lophorus impejanus, de l’Himalaya. L’Asie est la région la plus riche en espèces.
Historique :
Le Faisan est originaire d’Asie, de la Géorgie au Vietnam. La tradition et un texte grec d’Appolonios de Rhodes (295-215) rapporte dans son épopée « Les Argonautiques » que le faisan a été importé en Europe occidentale, en Grèce, vers -1330. Les romains l’ont introduit comme oiseau d’apparat mais aussi pour sa chair. Il était réservé aux volières de la classe dirigeante. Il est arrivé plus tard en Angleterre, (en 250 de notre ère ) où il est devenu gibier royal sous le règne d’’Henri IV . Il est arrivé bien plus tard encore (vers 1875) en Norvège.
Dimensions et poids :
La taille des mâles est de 60 à 90 cm dont 50 cm de queue. Leur poids varie de 900 à 1400 g
Les femelles mesurent elles de 50 à 70 cm dont 20 cm de queue, et leur poids varie de 500 à 1300 g.
Longévité : elle est de 8 ans en captivité mais dans la nature le faisan ne vit que quelques jours ou semaines après son lâchage car ces animaux sont élevés pour être tués…L’humain est quelquefois bizarre.
Description : c’est un oiseau de la taille d’une petite poule. Le mâle est très coloré avec une large tache rouge autour de l’œil, un bec fort et un peu crochu. Il a une collerette qui paraît verte ou violacée selon la lumière. Elle est terminée par un anneau blanc. Le corps est brun-orange, et parsemé de taches blanches sur le dessus. Le ventre est brun foncé. Le plumage est très nuancé sur tout le corps qui se termine par de longues plumes de queue. Les pattes sont nues avec un éperon pointant vers l’arrière.
La femelle possède un plumage brun ponctué de taches de couleur foncée ou claire, un très beau camouflage. Il permet de diminuer le contraste visuel vis à vis des prédateurs et donc de réduire sa visibilité.
Chant : son guttural et puissant assez voisin de celui d’une poule. Le faisan commence à appeler 1 heure à 1h30 avant le lever du soleil. Il possède en fait plusieurs cris pour alarmer, appeler, combattre.
Vol et chasse : le vol est rapide jusqu’à 40 à 60 km/h et direct, mais ne peut être maintenu longtemps. Cet oiseau est disproportionné et ses ailes sont trop petites. C’est pourquoi, il est sédentaire et ne s’envole en cas de danger qu’au dernier moment.
Il m’est arrivé de suivre un faisan qui courrait pour s’échapper sur plus de 200 mètres avant qu’il ne se réfugie et disparaisse dans les rangées de maïs. Il ne s’est pas envolé. Un chasseur aurait eu tout le temps de le prélever comme ils aiment le dire, en fait, tout le temps pour faire un carton, le tuer, quoi.
Au sol, le faisan court avec de longues enjambées en tenant sa queue horizontale ou légèrement dressée.
Habitat: tout type de milieu sauf la forêt dense, les zones trop chaudes et la haute montagne.
Nourriture : son régime est granivore à base de céréales mais il picore aussi les jeunes pousses, bourgeons et tout insecte ou ver passant à portée de son bec. Avec ses puissantes pattes il peut labourer la terre pour les déterrer. Les jeunes pour se développer ont un régime plus protéiné avec moins ou pas de végétaux. Le faisan se nourrit le matin et en fin d’après midi. Entretemps, il dort dans des zones touffues, bien dissimulé.
En hiver les temps de recherche de nourriture sont plus restreints. Il partage avec d’autres individus ses zones de repos.
Reproduction : de mars à avril
le mâle séduit ses belles en tournant autour et en exécutant des parades au sol. Il bat des ailes et les ouvre au maximum tout en redressant son corps, gonfle aussi ses barbes faciales. « Il fait le coq ». Il peut constituer ainsi un harem de 2 à 18 femelles sur son territoire qu’il défendra âprement contre d’autres mâles. Après l’accouplement, la femelle cherche ou creuse en grattant une cavité dans les herbes. Elle y ajoute des radicelles et des brins d’herbes sèches.
Ce nid au sol est très vulnérable avec ses 8 à 15 œufs de couleur brun clair teinté de vert. Les petits à la naissance sont à la merci de nombreux prédateurs (voir plus bas). Dès l’éclosion ils quittent ce nid par instinct et suivent leur mère qui saura mieux leur éviter tous les dangers.
Après 4 mois les jeunes sont emplumés et après 5 mois ils ont acquis leur plumage adulte
Confusion possible : non
Il existe de nombreuses sous-espèces selon les grandes régions (Europe, Asie..) et des variétés issues du clonage d’individus mutés. Le faisan « Isabella » possède une robe très claire qui fait mieux apparaitre son cou vert foncé brillant. Il existe aussi le faisan de chasse blanc presque sans couleur.
Protection et prédateurs :
Cet oiseau peut, en plus des chasseurs, être chassé par le renard et les jeunes par les corvidés et certains rapaces comme les buses, éperviers. Pas de statut légal de protection pour cet oiseau, mais un statut de gibier. Les effectifs proviennent essentiellement de l’élevage intensif pour la chasse. L’élevage puis le prélèvement par les chasseurs est de 5 000 000 à 10 000 000 par an selon Landry (2000) ou Mayot (2000). Ce chiffre est à comparer aux effectifs dénombrés par l’INPN, qui estime la population entre 177 000 et 283 000 couples en France métropolitaine.
Article illustré par notre talentueux collègue photographe naturaliste, Claudy Stenger. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)
Texte Roland Gissinger et Bernard Weinzaepflen (Anab)
Bibliographie :
Faisan de Colchide