Le Céraiste des Alpes (Cerastium alpinum)

Publié le 1 Février 2023

Feuilles de Céraiste des Alpes (Cerastium alpinum)- Photo Franck le Driant

Répartition selon INPN du Céraiste des Alpes (Cerastium alpinum)

Nous continuons aujourd’hui notre itinérance en métropole à la découverte d’espèces inconnues dans notre région. Ce céraiste est une petite plante aux fleurs blanches que vous avez déjà vue dans les Alpes. Dans cette région, il en existe beaucoup d’autres avec des fleurs plus petites.
Roland

Nom scientifique : Cerastium alpinum L., 1753

Origine du nom : vient du grec "keras", la corne, allusion à la forme des capsules et du latin « Alpinum », les Alpes.

Autres noms communs : à priori, il n’y en a pas.

Nom en dialecte et allemand : Alpen-Hornkraut

Nom anglais : alpine mouse-ear or alpine chickweed,

Date et lieu de l’observation: le 1^er juillet, dans le cirque de Morgon (Hautes Alpes)

Famille de plantes : celle des Caryophyllaceae, comme l’œillet des fleuristes et les stellaires dont le Mouron des oiseaux et la Stellaire graminée. Cette famille comprend 2000 espèces réparties en 80 genres. La plupart sont des herbacées disséminées dans l’hémisphère nord, le bassin méditerranéen en particulier.

Cette famille est homogène. Les caractères communs sont :
les feuilles opposées fixées sur des nœuds. Ce sont des épaississements d’anneaux de vaisseaux de la plante qui la rendent fragile à ces endroits.
La plupart des genres sont de symétrie axiale de type 5. Les pétales sont parfois soudés comme chez le silène ou non.
Les graines, souvent recouvertes de picots, sont contenues dans une capsule s’ouvrant par des dents ou des fentes.

Type : plante vivace à rhizome rampant.

Hauteur: de 5 à 20 cm

Tige : ronde, dressée, à poils argentés et recourbés (1 à 1.5 mm) et glanduleuse dans le haut. Elle a de nombreux rejets sans fleurs.

Feuilles: elles sont vert clair, sessiles et opposées, velues et glanduleuses rarement glabres , de forme ovale-lancéolée. Elles mesurent jusqu’à 2 cm. Les feuilles du haut sont sessiles, celles du bas à peine pétiolées. Les bractées sont deux fois plus petites que les feuilles, herbacées dans le bas et à pointe scarieuse dans le haut.

Floraison: de juillet à septembre

Couleur des fleurs : blanche. Les fleurs sont grandes, mesurent 10 à 20 mm de diamètre avec des pétales de 9 à 15mm. Elles sont groupées par 2 et jusqu’à 4 en inflorescences étalées ce qui est caractéristique pour cette espèce. Les 5 pétales sont divisés, bifides. L’intérieur de la fleur comprend 5 styles, les extrémités vertes des organes femelles et 10 étamines à anthères (sacs polliniques) de couleur jaune. Les pétales dépassent très largement les sépales, ces éléments foliacés qui forment le calice et protègent la fleur. C’est loin d’être le cas pour tous les céraistes. Les sépales mesurent 7 à 9 mm. Ils sont velus, de forme ovale en pointe et membraneux sur la marge.

Pollinisation : elle est réalisée par les mouches (diptères)

Confusion possible : avec les stellaires et les autres céraistes.
Critère important : contrairement à la quasi-totalité des céraistes qui possèdent 5 styles, les stellaires n’en ont que 3.
Il existe plusieurs sous-espèces de ce Céraiste des « Alpes ». On en trouve certaines dans les Pyrénées et d’autres dans les régions nordiques. Les différences sont surtout dues à la densité et le type de poils sur les feuilles et les sépales.

Habitat: plante des régions siliceuses froides, alpines ou boréales. On le trouve chez nous dans les Alpes, sur les versants ensoleillés dans les zones pauvres en nutriments comme les rochers, la base des éboulis et les pelouses alpines.

Fruit : c’est une capsule cylindrique de 7 à 16 mm plus grande que les sépales. Elle s’ouvre par 5 valves et possède 10 dents. Elle contient de nombreuses graines brunes à noires couvertes de petits tubercules. La taille des graines est de 0.5 à 0.8 mm.

Protection : le Céraiste des Alpes est protégé par la loi en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et classé Znieff dans cette région, la Nouvelle-Aquitaine et la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il n’est pas fréquent en dehors du massif alpin.

Usage alimentaire : pas d’usage alimentaire.

Médecine : cette plante était utilisée pour alléger les maux de tête, la toux mais sans aucune étude sérieuse. Il ne faut pas l’utiliser !