Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)

Publié le 29 Janvier 2023

Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur un Oeillet d'armérie Dianthus armeria
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur un Oeillet d'armérie Dianthus armeria
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur un Oeillet d'armérie Dianthus armeria
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur un Oeillet d'armérie Dianthus armeria
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur un Oeillet d'armérie Dianthus armeria
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur un Oeillet d'armérie Dianthus armeria

Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta) sur un Oeillet d'armérie Dianthus armeria

Le  Syrphe porte-plume est un  insecte élégant à l’allure de guêpe. Il en  imite les couleurs pour échapper à l’appétit des prédateurs habituels des mouches puisque c’en est une. Vous le trouverez souvent sur les fleurs à l’état adulte.
Roland


Nom scientifique : Sphaerophoria scripta (Linnaeus, 1758)

Origine du nom : provient du grec « sphaeros », «la sphère» et de « phorios» , porter, car son corps très fin porte à l’avant une tête ronde, sphérique. Le mot « scripta » signifie en latin  « écrire» ou « plume»,  car l’abdomen du mâle évoque les tâches d’encre à l’extrémité d’un porte-plume. 

Observation : le 16 juin à Siersthal (57)

Nom allemand : Gewöhnliche Langbauchschwebfliege oder Gemeine Stiftschwebfliege

Nom anglais : large swap hoverfly

Classification ce Syrphe porte-plume appartient à la famille des Syrphidae, à l’Ordre des Diptères ( du grec di, deux et pteron, ailes ) Ce groupe comprend les insectes aux noms vernaculaires de mouches, syrphes, taons, moustiques..    Il existe 500 espèces de syrphes  différentes en France. Plus de  6000 ont déjà été décrites au niveau mondial par les entomologistes spécialistes de ces insectes. Leur particularité est d’avoir des couleurs vives et d’imiter celles d’insectes piqueurs comme les guêpes et les abeilles. Par ce camouflage que l’on désigne du nom savant d’« aposématique », ils se mettent à l’abri des attaques de nombreux prédateurs prudents qui veulent éviter les guêpes.


Dimensions : 8 à 12 mm avec une envergure de 14 mm.

Durée d’observation : avril à novembre.
La durée de vie est de 3 jours sans alimentation et de 10 à 15 jours en présence de nourriture suffisante (pollen et nectar) .


Description : mouche de petite  taille  au corps très fin, plus long que les ailes chez le mâle, plus court, étroitement ovalaire et aplati chez la femelle. Ses couleurs sont voisines de celles d’une guêpe, le mimétisme étant très répandu chez les syrphes. La tête est caractéristique avec  deux grands yeux noirs,  glabres et  confluents ( se touchent en un point ) chez le mâle, rapprochés chez la femelle. Le masque facial, (la tête vue de face) est blanchâtre. Les antennes implantées entre les yeux sont courtes, dirigées vers le bas et  toujours composées de 3 articles. Le troisième porte dorsalement l’arista, un chète glabre ou pubescent. Pour cette raison, les syrphes font partie du sous ordre des Cyclorraphes .
Le thorax de couleur cuivrée est barré sur le côté d’une ligne jaune continue. Le scutellum de forme triangulaire qui en occupe la marge postérieure est jaune vif.
 L’abdomen brillant est marqué de demi-bandes jaunes droites alternées de bandes noires. Les ailes sont translucides. Une caractéristique essentielle de  la famille est la présence de 2 veines parallèles sur le bord postérieur de l’aile en une fausse bordure.  Les ailes vestigiales, les balanciers, de couleur jaune servent de contrepoids, stabilisateurs de vol et permettent des manœuvres extraordinaires. En forme de mini-haltères, ils tournent très rapidement.
A la manière d’un hélicoptère, le syrphe peut faire des acrobaties et en particulier du vol stationnaire ce qui caractérise également cette famille.
Les pattes sont jaunes, longues et fines.


Biologie et activité: le cycle de vie est court, deux semaines, ce qui lui permet de produire en moyenne 3 à 4 et  jusqu’à 9 générations par an. Ce syrphe migre vers le sud. Il hiverne en vie ralentie à l’état de pupe à la base des racines d’herbes et se nymphose au printemps.

Nourriture et biologie des larves : . La femelle pond plus de 200  œufs sur des colonies de pucerons.
Les larves qui vont émerger de ces œufs sont de grandes mangeuses de pucerons et de cochenilles vivant sur les  plantes. En laboratoire les chercheurs ont trouvé qu’elles mangeaient en moyenne 287 pucerons. Leurs données précisent certains en mangeaient 266 seulement et d’autres 308 !
Ces chiffres sont des statistiques mais restent d’une précision incroyable. Bravo à ceux qui ont compté tous ces pucerons. (Ces données sont  issues de l’étude iranienne citée en 1 bas d’article)
Les larves  sont vertes et portent deux lignes blanches à vert très pâle sur le dos.
Elles subiront plusieurs mues et en fin de cycle s’enfouiront dans le sol, hors du nid pour se transformer en une nymphe dénommée « pupe » comme chez tous les diptères. De cette nymphe, au printemps, au terme de la dernière mue dite imaginale, sortira l’insecte adulte appelé imago.

Nourriture des adultes: l’insecte adulte ailé, n’est pas un prédateur de mouches ou d’autres insectes. Le Syrphe porte- plume  se nourrit de pollen et du nectar de fleurs très diverses avec une préférence pour les astéracées jaunes (type pissenlit), les ombellifères blanches  (type Berce commune ) mais aussi les centaurées, les œillets, les lamiacées et les campanules. Ainsi, on le rencontre fréquemment sur  Galeopsis angustifolia et Silene gallica.

Habitat : Les adultes fréquentent les endroits ensoleillés, prairies fleuries , chemins, parcs et jardins riches de toutes fleurs.
Il est présent un peu partout, en France, dans de nombreux  pays d’Europe, jusqu’en  l’Afrique du Nord et au  centre de l’Asie.



Confusion possible avec d’autres syrphes du même genre mais c’est le plus commun. C’est un des rares à avoir sur le thorax une bande latérale jaune complète.
Prédateurs : chauve- souris, oiseaux mais aussi les vaches ( !) qui broutent de manière intensive  les herbes avec les larves. Les insecticides leur sont très néfastes.

Rôle écologique : ce syrphe peut jouer un  rôle de régulateur écologique  des pucerons quand ils sont trop nombreux. . C'est un prédateur de plus d’une centaine d’espèces de pucerons,. Pour cette raison, il a fait l’objet de nombreuses études d'élevage en laboratoires et sur le terrain.

Protection : insecte assez commun mais plus présent dans le nord du pays  (voir carte)  sans protection réglementaire.


Texte Martine Devondel et Roland Gissinger (ANAB)  création fléchage image Martine Photos : Roland

Confirmation des insectes  sur les photos: Martine Devondel (ANAB)

Bibliographie; voir index-annuaire des fiches biodiversité
Conditions de vie en laboratoire de Sphaerophoria scripta
Fiche arvalis sur Sphaerophoria scripta
Vol stationnaire d'un syrphe  de 20 secondes  (la version longue c’est 64 euros) 

Études sur le mimétisme des syrphes
https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rspb.2016.1585#d3e749
https://academic.oup.com/beheco/article/18/2/337/203302

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0024406600904553

Guide gratuit d’identification des syrphes pour débutants – très belles photos et bonnes explications mais  en anglais
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur Topinambour,  Campanule aglomérée; >Centaurée scabieuse et Menthe aquatique
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur Topinambour,  Campanule aglomérée; >Centaurée scabieuse et Menthe aquatique
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur Topinambour,  Campanule aglomérée; >Centaurée scabieuse et Menthe aquatique
Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)	 sur Topinambour,  Campanule aglomérée; >Centaurée scabieuse et Menthe aquatique

Le Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta) sur Topinambour, Campanule aglomérée; >Centaurée scabieuse et Menthe aquatique

Répartition selon INPN du  Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)

Répartition selon INPN du Syrphe porte-plume, ( Sphaerophoria scripta)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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T
Je suis ravie de pouvoir, grâce à l'ANAB, identifier un syrphe, car, il y a un an à peine, ce n'était pas le cas! En plus, je l'ai identifié correctement (jeudi dernier) en comparant des photos. <br /> Le blog est un superbe outil pédagogique. <br /> Pour ce qui est du blog "Champignon" du samedi, par exemple, je conseillerais à toute personne se destinant à étudier la mycologie, de commencer par se constituer un dossier de toutes les enquêtes de Gilles W. <br /> Ce serait un dossier extrêmement utile, à la fois ludique, convivial et sérieux.
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R
Merci beaucoup Toll de ce commentaire. Tu nous fait enfler les chevilles.
B
La Hulotte consacre plusieurs pages aux Syrphes, dont une à S.s, dans son N°84 "Frissons d'ombelles"
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R
Merci Bernard de cette piste d'information
B
Bravo pour cet article très complet.<br /> Il me tarde vivement de voir voler cette mouche à taille de guêpe. Le printemps sera arrivé.
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R
Content Bernard que tu ais apprécié et comme tu dis , vivement le printemps.