Les rubiacées : des plantes des milieux tropicaux
Publié le 18 Janvier 2023
les rubiacées sont des plantes peu connues et peu présentes dans notre flore. Au niveau mondial c’est une famille gigantesque avec près de 11 000 espèces surtout présentes en régions tropicales. À titre de comparaison, la France métropolitaine n’a (environ) que 6 000 espèces de plantes supérieures. La biodiversité que représente les rubiacées est donc immense mais aussi étonnante.
Roland
Exemples de rubiacées de notre région : La plus connue des rubiacées de notre région est le Gaillet odorant ou Waldmeister. Waldmeister. Il existe
plusieurs autres gaillets dans notre région, le Gaillet mou, le Gaillet gratteron, le Gaillet vrai, le Gaillet nain, le Gaillet des marais etc… Dans le midi la Garance voyageuse est bien connue. Ces plantes sont discrètes, donc pas faciles à remarquer. Il faut s’équiper d’une bonne loupe et d’une flore adaptée pour identifier les différents gaillets. Chaque gaillet est adapté à un milieu, une zone sèche, une zone humide, un marais, les rochers…
Évolution et généralités : les rubiacées appartiennent à l’ordre des gentianales (20 000 espèces) avec une signature chimique commune, le loganoside.
Il comprend entre autres, les Gentianacées et les Apocynacées (Pervenche) . Ce classement a été modifié selon des études génétiques récentes qui rapprochent les plantes issues « d’une branche de l’arbre de l’évolution » . Aujourd’hui on parle de clades. Ces clades retracent la diversification des espèces vivantes. Vous comprendrez ainsi mieux les ressemblances entre les fleurs de ces familles.
Les 11 000 espèces de rubiacées sont réparties en 600 genres. Ce sont des herbes fleuries mais aussi des lianes, des buissons et des arbres dont le très célèbre caféier qui nous produit les graines de café.
Le mot Rubiacée provient de l’adjectif latin « rubia » qui signifiait rouge comme la pierre précieuse le rubis. En effet, les racines de la Garance, servaient à produire le fameux rouge garance. Les graines et feuilles de cette rubiacée « voyageaient » dans la laine des moutons.
Un groupe de cette famille comprend les Quinquina dont on extrait la quinine un fébrifuge bien connu et des voisins (les Gardenia)
Importance et milieux favoris :
La famille des rubiacées n’est pas homogène Il est difficile d’en avoir une idée avec nos quelques plantes. Comme déjà répété il faut aller dans les zones équatoriales et tropicales pour avoir une idée de son ampleur.
Diakènes de Gaillet grateron (Gallium aparine) et Gaillet des fanges (Gallium uliginosum) - France métropolitaine
Quels sont les caractères communs qui regroupent ces différentes plantes ?
Particularités de l’appareil végétatif des rubiacées : des feuilles simples, opposées (l’une en face de l’autre) et à stipules bien développées. Les stipules sont les deux petites feuilles à la base des pétioles que l’on voit sur les feuilles roses par exemple. Les stipules des gaillets ont évolué en prenant la forme des feuilles d’où l’apparition de verticilles de feuilles et ont pris une section carrée pour la tige.
Leurs racines produisent souvent un colorant rougeâtre.
Les rubiacées sont célèbres aussi pour leur association avec les fourmis. Elles abritent des fourmis dans des petits abris sur les branches (appelées domaties myrmécophiles) en échange de quoi les fourmis les défendent contre les petits insectes phytophages. Elles se rencontrent surtout dans les espèces exotiques.
D’autres rubiacées abritent à la naissance du limbe de petites araignées dans des cavités appelées scrobicules (vous ne connaissiez pas ? et bien moi non plus).
Type de fleur et pièces florales : les fleurs sont très discrètes souvent blanches mais quelquefois très rouges. Le calice est très réduit.
Les fleurs sont variées mais les pièces florales ont un nombre et une géométrie assez stable : 5-5-5-5 ou 4-4-4-2
en clair 4 sépales, 4 pétales 4 étamines, 2 carpelles soudés
Fruits :
Les fruits des rubiacées sont variés. Celui des quinquinas est une capsule, celui des gardénia une baie et celui des gaillets un diakène. (voirphotos)
Le fruit du caféier est une drupe à deux noyaux à allure de petite cerise qui est rouge à maturité. Le noyau contient une graine blanche à albumen avec un sillon central. Après avoir enlevé le tégument la graine est torréfiée et correspond à celle que vous mettez dans une machine à grains.
Photos, texte et bibliographie Roland Gissinger (Anab)
L’identification des rubiacées exotiques est à confirmer ou à corriger. Merci aux spécialistes.
Pour en savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rubiaceae
http://www.tela-botanica.org