Ancolie vulgaire, Clochette (Aquilegia vulgaris)

Publié le 30 Avril 2023

Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)

Ancolie vulgaire, Clochette (Aquilegia vulgaris)

Cette plante est à rechercher le long des chemins en forêt dans les terrains calcaires humides. La forme de la fleur est très originale, mais peut-être  la connaissez-vous déjà pour l’avoir  plantée dans votre jardin.
Roland

Nom scientifique : Aquilegia vulgaris L., 1753
Origine du nom : du latin  « aquilegia », qui recueille l’eau,  en raison de la forme en cône  des pétales. Le nom d’espèce « vulgaris » signifie commun en latin.

Autres noms communs : Ancolie commune, aiglantine, ancolie des jardins, gant de Notre-Dame, cornette, colombine, bonne-femme, bonnets de grand-mère et cinq-doigts. Il en manque sans doute.

Nom allemand et dialecte: Gemeine Akelei oder Gewöhnliche Akelei

Nom anglais : European columbine, common columbine, granny's nightcap, and granny's bonnet

Date et lieu de l’observation : le 6 avril à Enchenberg (57) 

Famille de plantes : celle de l’anémone et du bouton d’or (Renonculacées). Il existe 56 genres et plus de 2100 espèces dont plus de 400 pour le genre « Ranunculus », la petite grenouille, type Bouton d’or. La plupart des plantes de cette famille sont toxiques car ils contiennent des alcaloïdes comme la proto-anémonine, une cardiotoxine. Certaines sont mortelles et portent bien leur nom comme l’Aconit tue-loup.
Ce sont pour l’essentiel des plantes herbacées avec de rares espèces ligneuses et plutôt répartis dans l’hémisphère Nord.
Les généticiens-botanistes les ont identifiées comme étant des plantes primitives en raison du grand nombre d’étamines disposées en hélice et de leurs carpelles libres.

Beaucoup de renonculacées ont des fleurs à 5 pétales et 5 sépales libres, mais leurs formes peuvent être très variées :
En apparence, il n’y pas grand-chose  de commun entre l’aconit et les anémones ou avec les hellébores et les clématites. Pourtant toutes ces plantes s’enchaînent dans leur histoire évolutive. Elles  sont reliées les unes aux autres par des espèces intermédiaires. Un des rares points communs est l’embryon, il est petit avec un albumen charnu qui contient les réserves.

 

Catégorie : plante vivace, dont les fleurs ont une forme originale.  

Hauteur : 30 à 100 cm

Tige :
pubescente, dressée, à section anguleuse. Elle est  ramifiée dans le haut et portée par un court rhizome noirâtre.

Feuilles : les plus grandes  sont en rosette à la base. Elles sont vertes dessus et glauques en dessous, et longuement pétiolées. Leur limbe est divisé en 3 lobes pétiolés (quelquefois 2) de 3 à 4 cm, à divisions arrondies. Elles sont minces et flasques. Les feuilles du haut de la tige sont portées par un court pétiole et ne sont pas divisées.


Floraison : fin avril à juillet

du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)
du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)

du noir au blanc, l'Ancolie vulgaire, Clochette (Aquilegia vulgaris)

Répartition selon INPN de l'Ancolie vulgaire, Clochette 	(Aquilegia vulgaris)

Répartition selon INPN de l'Ancolie vulgaire, Clochette (Aquilegia vulgaris)

Fruits-follicules et fleur de l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina) Embrun Hautes Alpes - Dédicace spéciale pour Claudine et Pomme63!
Fruits-follicules et fleur de l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina) Embrun Hautes Alpes - Dédicace spéciale pour Claudine et Pomme63!

Fruits-follicules et fleur de l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina) Embrun Hautes Alpes - Dédicace spéciale pour Claudine et Pomme63!

Couleur des fleurs: Les fleurs sont principalement bleues, mais leur couleur varie du noir, au violet en passant par le pourpre, le rose et en terminant  par le blanc.  Les pétales  sont terminés par un éperon en forme de corne recourbée qui cache un nectaire. Les 5 sépales ressemblent aux 5 pétales. Ils sont dits pétaloïdes et l’ensemble est dénommé « tépales ».
La fleur ainsi formée par la réunion de ces pièces florales a l’aspect d’une  clochette penchée de 3 à 5 cm. Portées par un long pédoncule, elles forment une grappe de 2 à 12 fleurs. Elles  contiennent  le pistil et de nombreuses étamines qui ne sortent pas de la corolle chez cette espèce.


Pollinisation : Comme chez la plupart des fleurs, les étamines arrivent à maturité avant le pistil, la partie femelle de la fleur. On appelle ce phénomène la protandrie.  Ce décalage évite la fécondation de la fleur par son propre pollen ou autogamie et favorise le brassage des gènes. La fécondation doit donc être assurée par des insectes à longue trompe ou à trompe puissante capable de perforer les tépales.
C’est de cette manière que les bourdons accèdent au nectar de cette ancolie. Les abeilles ayant une trompe bien moins solide utilisent souvent  cette porte dérobée pour piller le nectar. Dans ce cas elles ne rendent aucun service à la plante puisqu’elles évitent le contact avec les étamines.

Confusion : l’ancolie avec ses tépales cornus est facile à reconnaître. Il  existe d’autres espèces en montagne mais elles restent rares.
L'Ancolie des Alpes aune fleur bien plus grande de couleur bleu azur. Les éperons son plus t droits.


Habitat : presque toujours sur sols calcaires humides, riches en nutriments. Elle  supporte bien l’ombre  mais mal une trop grande chaleur. Elle est présente dans les lisières forestières, chemins, talus, bois et cimetières dans toute l’Europe jusqu’à 1500 m.

Fruits : le fruit est formé en général de 5 follicules lisses et pubescents. A maturité le follicule en se desséchant libère brutalement les graines qui se dispersent. Les follicules peuvent  aussi être emportés par les animaux grâce à leur surface duveteuse, ou encore par le vent. 

Alimentation : pas d’usage alimentaire car toute cette plante est toxique y compris les graines. Elle contient de l’acide cyanhydrique. Pas très étonnant. Rappelez-vous, elle fait partie de la famille des Renonculacées. Cette famille comprend de nombreuses  espèces de plantes à poison violent.

Usage horticole : Depuis le Moyen-âge elle est largement utilisée pour son aspect  très décoratif. On produit des cultivars horticoles avec de nombreuses variations de couleurs ainsi que des hybrides bicolores. Elle est à planter en zone ensoleillée ou demi-ombre en évitant les terrains trop secs. Attention, les pucerons et les larves de symphytes  sont de fervents amateurs de cette plante.
Médecine :
Des manuscrits alsaciens du XV siècle décrivent les effets de cette plante «  fortifiez votre cœur et votre estomac. »
La médecine ancienne  l’utilisait comme astringent et diurétique. Elle a des propriétés sudorifiques et narcotiques.
Sa dangerosité conduit à ne pas tenter de l’utiliser sans avis médical sérieux.

Wikiphyto donne comme usage en homéopathie, les insomnies et les tremblements nerveux.  

Principes actifs :
Les ancolies contiennent de nombreuses substances actives. Je ne citerai ici que les plus originales.

La couleur de la fleur provient d’un sucre complexe, un anthocyanidol, le delphinidine. Il possède un pouvoir antioxydant intéressant pour piéger les radicaux libres. Selon plusieurs études, il protégerait l’organisme contre les maladies coronariennes et cardiovasculaires (références en fin d’article).
Les graines de l’ancolie contiennent un acide gras rare, l’acide columbinique dont les effets restent à étudier.
Légendes :
Au Moyen Âge, l'ancolie commune, surnommée " bonne-femme ", était considérée comme une plante magique aphrodisiaque. Les graines de la plante rentraient dans la composition d’un parfum sensé  rendre leurs porteuses irrésistibles. Ceci explique certains de ses noms communs comme colombine ou bonne-femme. Après l’avoir mâchée, les femmes étaient particulièrement bien disposées à « l’amour.».  C’était au Moyen-Âge, pas la peine d’essayer…

Certains noms locaux allemands font allusion à la similitude des cinq pétales avec cinq oiseaux assis en cercle.


L’ancolie figure  en décoration sur de nombreuses peintures et illustrations de livres  de la période gothique. Les feuilles à 3 lobes symbolisaient pour les chrétiens de l’époque la Trinité Divine.


Protection : cette plante est présente dans toutes les régions mais n’est pas commune partout. Elle est protégée dans la région Nord-Pas-de-Calais et classée Znieff dans les Hauts-de-France et Aquitaine.

Comme son milieu de prédilection sont les milieux humides qui se raréfient, elle devient de plus en plus rare.




Texte et photos : Roland Gissinger (ANAB) relecture Bernard Weinzaepflen


Bibliographie


Voir fin d’article index plantes
Philogénie des renoncules
Aquilegia vulgaris L. extract counteracts oxidative stress and cytotoxicity of fumonisin in rats 2010
Hepatoprotective effect of the extract and isocytisoside from Aquilegia vulgaris 2003
Autres renonculacées déjà décrites sur notre blog :
 

Anémone Sylvie/sylvestre /des bois

Anemone nemorosa 

Anémone pulsatille, Pulsatille commune 

Anemone pulsatilla

Populage des marais, Sarbouillotte

Caltha palustris

Clématite des haies, Herbe aux gueux,  Clématite vigne blanche

Clematis vitalba

Éranthe d'hiver-Hellébore d'hiver

Eranthis hyemalis

Ficaire à bulbilles, Ficaire fausse renoncule

Ficaria verna

Hellébore fétide, Pied-de-griffon

Helleborus foetidus

Bouton d'or, Pied-de-coq

Ranunculus acris 

Renoncule âcre de Fries

Ranunculus acris subsp. Friesianus

Renoncule des champs, Chausse-trappe des blés

Ranunculus arvensis

Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or

Ranunculus auricomus 

Renoncule bulbeuse

Ranunculus bulbosus

Renoncule scélérate, Renoncule à feuilles de Cèleri, Mort aux Vaches

Ranunculus sceleratus

Rédigé par ANAB

Publié dans #Fleurs bleues, #Biodiversité de notre région

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T
Merci pour cet article très instructif . Les photos sont superbes. Elles se présentent partout dans le jardin mais sans être vraiment envahissantes. Elles sont simplement gracieuses.
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R
Merci Toll
B
J'aimerai préciser que cette fleur servait de coiffure aux elfes et lutins. Hélas, de nos jours, ces créatures se font de plus en plus rares et on ne les voit plus guère. Il faut être proche de la nature et un peu rêveur pour avoir une chance de les apercevoir. <br /> Chapeau (bas) 😊 pour les belles photos.
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R
Merci beaucoup Bernard de ce chouette complément et d'avoir apprécié les photos de cette plante auc couleurs changeantes