La Valérianelle potagère, Mache doucette, Mache, Doucette (Valerianella locusta)

Publié le 10 Mai 2023

La Valérianelle potagère, Mache doucette, Mache, Doucette (Valerianella locusta)

Cette plante aux très petites fleurs est la salade Mâche, que vous connaissez bien. Elle est présente un peu partout à l’état sauvage.

Roland

Nom scientifique : Valerianella locusta (L.) Laterr., 1821

Origine du nom : du latin « valere », « se bien porter », et du latin « locusta», signifiant « sauterelle ou Locuste empoisonneuse sous Néron».

Autres noms communs : rampon, e blanchette, boursette, clairette, raiponce, oreillette ou oreille-de-lièvre, valérianelle, valérianelle cultivée, herbe des chanoines, doulcéta, doucette, gallinette, poule grasse et sans doute d’autres noms encore.

Simplification de la nomenclature botanique :
Pour la rédaction et les photos de cet article, heureusement pour moi, cette fois-ci, nous avons une simplification. Autrefois on distinguait au moins deux types de Valerianella très proches, Valerianella locusta et Valerianella carinata. Cette dernière était devenue les dernières années, une variété de la première . A présent il n’existe plus qu’une seule Valeriana locusta.
Attention il existe une autre Valériane, Valerianella coronata à ne pas confondre avec l’ex carinata.
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Explications : la séparation des deux espèces provenait de la présence de 2 types de graines, dont l’une avec un profond sillon. Le polymorphisme des graines, la présence habituelle de 2 types de graines pour la même espèce a été démontrée déjà en 1990 (Devesa et al.) .
La distinction des 2 espèces est présente dans de nombreux ouvrages anciens et dans des flores anciennes. Elle a déjà disparu de la flore de référence Flora gallica édition 2014 et récemment du site INPN. Le code de référence de Valeriana locusta f carinata 718832 a été supprimé tout comme son code miroir 718833.

Noms en dialecte alsacien,: Lämmerlatticg, Retscherle, Rebkresse, Nesselsalat,Harsch
Noms allemands : Gewöhnliche Feldsalat, Autriche :Vogerlsalat Suisse Nüsslisalat

Noms anglais : mâche or mache; common cornsalad; or lamb's lettuc

Date et lieu de l’observation : vue en fleurs le 8 mai à Rimsdorf (67)

Famille de plantes : les Caprifoliacées, celle des Chèvrefeuilles, des scabieuses, des knauties. Cette famille a été recomposée (c‘est courant par les temps qui courent, même chez les plantes) avec la famille des Dipsacacées, (scabieuses, cardères) après des études génétiques et phylogénétiques. La filiation actuelle se base sur la présence de gènes liés aux organes typiques des végétaux, producteurs d’énergie et d’oxygène, les chloroplastes.
Les fleurs de ces plantes sont de symétrie 5 (ou quelquefois 4) : 5 sépales, 5 pétales, 5 étamines sur la corolle et 3 carpelles soudés en un ovaire de type infère. Les feuilles sont opposées.

Catégorie : plante annuelle, pousse souvent en colonies.

Hauteur : 8 à 30 cm

Tige: dressée, ramifiée de manière dichotomique soit 2 rameaux à chaque nœud

Feuilles :
feuilles inférieures spatulées, entières celles du haut entières ou un peu dentées et opposées
Elles sont toutes alternes et non embrassantes.

Sommités florales de La Valérianelle potagère, Mache doucette, Mache, Doucette (Valerianella locusta)

Répartition selon INPN de la Valérianelle potagère, Mache doucette, Mache, Doucette (Valerianella locusta)

Floraison : d’avril à août . La mâche hiverne sous forme de rosette et fleurit au printemps.

Fleurs Les fleurs de la Mâche ont 5 pétales, bleu-pâle à blanc. Les fleurs en forme d’entonnoirs sont minuscules : moins de 2 mm . Elles sont groupées en glomérules denses en cymes multipares. Elles ont à la base un calice réduit à des dents peu visibles de moins de 0.3 mm.
Les 3 étamines entourent le pistil qui résulte de la fusion de trois ovaires. Ils formeront trois loges pour les graines dont une restera stérile

Pollinisation
La pollinisation est en général autogame (sans échange avec d’autres fleurs de la même espèce). Toutefois, de nombreux insectes, abeilles, mouches. et papillons visitent cette fleur et permettent une fécondation croisée.

Fruits : Ce sont des akènes très petits, de qq mm et sans aigrette. Ils apparaissent dans deux chambres disposées à côté de la chambre stérile.
Les akènes sont deux types ce qui autrefois distinguait les deux espèces. L’un est ridé l’autre pas et l’un est plus long que large. La dissémination des graines est faite par la pluie et le vent.

Habitat : espèce pionnière sur sols riches en nutriments comme des jardins, champs, vignes, friches et talus. La plante cultivée avec des variétés sélectionnées.
Elle est présente dans toute l’Europe, l’Afrique du Nord, la proche Asie et l’Amérique du Nord
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Confusion possible : Attention il existe d’autres Valerianella comme Valerianella dentata, Valerianella coronata à ne pas confondre avec Valerianella carinata supprimée. En exemple photo, la Valérianelle couronnée, Valeriana coronata, avec son calice en couronne à 6 branches crochues plutôt méditerranéenne et du Centre. Rappelons que Valerianella locusta ne possède pas de calice en couronne.

Statut et réglementation: plante commune mais plus rare dans le midi. Elle est classée Znieff en Région Midi-Pyrénées.
Les ZNIEFF , Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique ont pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation à partir de listes d’espèces peu courantes ou rares.

Usage alimentaire : les feuilles sont mangées en salade avant la montée en graines de la plante.. Elles sont aussi mangées cuites comme des épinards, dans des potages ou en légumes. Elles ont un goût de noisette et une saveur très douce (d’où ses noms communs) en comparaison avec d’autres salades.
La plante est riche en fibres régulatrices de la digestion et en vitamines C, B9, E et proA. Elle est aussi une source d’Oméga3 avec 240 mg/g. Cette molécule nous est indispensable pour la santé nerveuse et cardiovasculaire.
La Mâche contient aussi des composés typiques de l’espèce comme des stérols, des flavonoides, des dérivés de l’acide quinique et autres.

Les variétés les plus cultivées sont Agathe, Coquille de Louviers, Verte de Cambrai, Palace, Gala…
Le semis se fait sur la terre nue un peu grattée à la surface, à la volée sur des lignes espacées de 20 cm à raison de 1 000 graines au mètre carré.
La mâche nécessite de l’eau pour démarrer sa pousse mais peu de fertilisant. Elle pousse mieux à demi ombre. La France est le premier producteur européen de mâche avec environ 30 000 tonnes produites surtout dans la région nantaise.
Pour plus de détails horticoles visitez le site « Autour du potager » : https://www.autourdupotager.com/mache/
Il semblerait que c’est à la cour du roi Soleil, Louis XIV que soit apparue la mâche. Elle n’est devenue courante dans nos assiettes que vers les années 1970.

Usage médicinal :
par tradition la Mâche était utilisée comme ingrédient revitalisant; émollient; laxatif; pectoral; diurétique; dépuratif; rafraîchissant; antiscorbutique.
Wikiphyto ne mentionne pas cette plante ce qui laisse supposer qu’il n’existe aucune preuve scientifique de ces vertus.
« Pas de preuve scientifique » ne signifie pas que la plante n’a pas les effets que l’on lui prête mais seulement qu’aucune étude sérieuse (toujours très coûteuse) n’a été faite.

Les recherches scientifiques faites sur la Mâche concernent les maladies horticoles, les problèmes de croissance comme légume de commercialisation .Les études portent aussi sur les risques de contamination par des bactéries pathogènes qui adhèrent aux feuilles dans les cultures de salade. Ils nuisent à sa commercialisation.

Texte, photos, bibliographie Roland Gissinger (Anab)-

Bibliographie
Voir fin d’article index plantes