L'Aster des Alpes (Aster alpinus)
Publié le 6 Août 2023
C’est le temps des vacances. Peut-être aurez-vous la chance de voir cet Aster des Alpes, un cousin de notre régional Aster amelle ?
Pour ceux qui ne partent pas, ils pourront se contenter de ces photos.
Roland
Nom scientifique : Aster alpinus L., 1753
Origine du nom : vient du latin « astrum» qui désigne « l’étoile » et de « alpinus » qui signifie « alpin, des Alpes ».
Autres noms communs : Reine-marguerite des Alpes
Nom commun dialecte / allemand : Alpen-Aster auch Alpen-Sternblume, Blaue Gamsblüh, Blaue Gamswurz
Noms anglais : alpine aster or blue alpine daisy
Date de l’observation: le 23 juin au Valgaudémar (05)
Famille de plantes : celle de la marguerite, du bleuet, du pissenlit, des centaurées. (Famille des Astéracées anciennement Composées). Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, on dit un capitule. C’est une famille de plantes très évoluées. Elle se signale aux insectes comme une grande et unique fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes donnent de grandes facultés de dissémination. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que par la plupart des autres plantes. C’est pourquoi de nombreuses astéracées, d’origine « exotique », sont considérées comme invasives.
Particularité des asters : ils sont bicolores et possèdent une seule rangée de fleurs en languettes. Ils produisent des graines avec un parachute à plusieurs rangs de soies. Les bractées externes des capitules sont supérieures à la demi-longueur des bractées internes (critère botanique vous vous en doutez ).
Une étude scientifique italienne de 2004 (3) a mis en évidence une grande plasticité des asters. Elle provient de l’hybridation ancienne de ces plantes et du doublement de certains chromosomes. Les fleurs, feuilles, graines varient beaucoup d’une espèce à l’autre. Sur les 14 espèces étudiées, le diamètre du capitule varie de 0.5 cm pour l’Aster squamatus (Argentine) à 5.6 cm pour l’Aster tongolensis (Tibet, Chine).
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Catégorie: Plante vivace, en touffe, hémicryptophyte (plante aérienne dont les bourgeons persistent au niveau du sol pendant l’hiver).
Hauteur: 10 à 20 cm
Tiges et racines: tige simple à une seule fleur.
Feuilles: les feuilles de la base mesurent 3 à 5 cm de long et ne sont pas dentées. Elles sont elliptiques à lancéolées et atténuées en pétiole. Elles sont velues. Vers le haut, les feuilles sont étroites et le pétiole disparaît.
Floraison: de juin à septembre
Type : fleur de type marguerite, couleur jaune vif au centre et rose à violet à la périphérie.
Couleur: les capitules de 3 à 4,5 cm sont isolés à l’extrémité des tiges et sont rarement ramifiés. Une quinzaine de fleurons colorés, en forme de languettes ou de ligules, entourent le centre jaune constitué de fleurs en tube.
L’extérieur ou dessous du capitule est formé de petites feuilles velues, les bractées de 1.5 mm de large disposées sur plusieurs rangs
Pollinisation : la fleur peut s’autopolliniser par fécondation entre ses 2 types de fleurs. Des papillons, syrphes et mouches viennent polliniser cette plante mais alors en croisant les grains de pollen accumulés sur eux avec ceux d’autres plants de la même espèce.
Confusion : Les spécialistes distinguent des sous espèces d’Aster alpinus dans presque chaque gros massif (Dolomites, Tchéquie, Slovaquie…Ontario, Alaska
La confusion peut se faire avec d’autres asters. La localisation et la couleur permettent de les différencier.
L’Aster amelle, Aster amellus, c’est un aster de plaine qui a les mêmes couleurs. Il est très proche au niveau génétique. Il possède plusieurs têtes ou capitules par tige au lieu d’une seule. Détail botanique, les bractées internes sont relativement plus petites que les externes. L’Aster des Pyrénées , Aster pyrenaeus, possède des feuilles sur sa tige nettement dentées.
Certains asters ont été sortis du genre comme l’Aster de la Nouvelle –Belgique ou Aster lanceolatus déjà présenté sur ce blog , renommé Symphyotrichum lanceolatum.
Fruits : les fruits sont des akènes velus de 3 mm terminés par une aigrette de soies jaunâtres de 6 mm. L’Aster des Alpes est l’un des plus féconds avec en moyenne par capitule, 156 akènes contre 19 chez l’Aster le moins productif (sur l’étude 3). La propagation des graines est faite par le vent.
Habitat: aime les terrains argileux/sableux, bien exposés au soleil, peu arborés, les pelouses caillouteuses et les bois clairs jusqu’à 3000m et jusqu’à -28°C. En France, il se trouve exclusivement dans les Alpes et Pyrénées et quelques rares stations du Jura. Il est présent sur les continents européen, asiatique et en Amérique du Nord.
Il est absent de plusieurs pays européens sans hauts massifs comme, le Portugal, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas et la Belgique.
Statut de protection : plante protégée par la loi dans le Jura où il est classé «CR», en danger critique dans cette région.
Il est classé « plante Znieff » en Bourgogne-Franche-Comté et Midi-Pyrénées.
Les ZNIEFF , Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique, ont pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation.
Utilisation alimentaire et médicinale : cette plante n’est pas très commune et nous recommandons de ne pas la cueillir . Cette plante est protégée par la loi dans la plupart des pays et peu fréquente.
Des composants originaux, des acides gras spécifiques ont été trouvés dans ses graines (2).
Horticulture : cet Aster des Alpes a gagné le prix AGM de la RHS Royal Horticultural Society. en raison de ses belles couleurs. De nombreux asters sont cultivés dans les jardins.
Il a été démontré (étude1) que cet aster possède un pouvoir de régénération très élevé. C’est souvent une caractéristique des plantes qui vivent dans des milieux difficiles comme altitude, rocailles…
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité
1/ Study of in vitro regeneration and multiplication capacity of Aster alpinus L, with the purpose of ex situ conservation of the biological and ornamental value of the specie- Agud 2016
2/Therans-3-enoic acids of Aster alpinus andArctium minus seed oils Morris 1968
3/Genetic relationships among Aster species by multivariate analysis and AFLP markers- Cammareri 2004