Pourquoi la quasi-extinction des vautours a causé la mort de centaines de milliers de personnes en Inde

Publié le 29 Août 2023

Vautour indien Gyps indicus

Vautour indien Gyps indicus

Vautour fauve

Vautour fauve

article paru sur géo le 24/8/2023
 

Les vautours font partie intégrante de la société indienne en tant que charognards, dans un pays où des millions de vaches vivent sans être mangées par l'homme. Mais la mort en masse des vautours dans les années 90 a engendré une crise sanitaire majeure et une surmortalité qui a duré plusieurs années.

Neuf espèces de vautours ont donc prospéré en harmonie avec l'homme pendant des ères entières. Ce modèle s'est cependant effondré dans les années 90 suite à la quasi-extinction de la population de vautours : les 40 millions de ces oiseaux en Inde n'étaient plus qu'environ 20 000, plus de 99 % de ces individus étant décédés dans la période.

Comment un tel effondrement a-t-il pu avoir lieu en aussi peu de temps ? La raison se trouve dans un médicament classique, le diclofénac. Une étude de l'équipe du Fonds Peregrine, qui protège les espèces d'oiseaux menacées, a en effet constaté en 2004 que ce médicament anti-inflammatoire massivement utilisé en Inde à partir des années 1990 est mortel pour les vautours.

Un oiseau pouvait ainsi mourir simplement en mangeant la carcasse d'une vache récemment traitée par le médicament. Selon une autre enquête de 2004, la présence de diclofénac dans 1 % des carcasses suffirait à tuer a minima 60 % de la population de vautours ; cette même équipe de chercheurs constate dans le même temps que 11 % des restes de vaches présentent des quantités de diclofénac en quantité suffisante.

En Inde, le gouvernement protège l'oignon pour éviter les troubles sociaux

Des maladies transmises dans l'eau

Au-delà d'être un drame pour les vautours, cette disparition quasiment complète du charognard cause alors de sérieux problèmes aux habitants indiens. Sans vautour, d'autres animaux se partagent alors les carcasses, tels que les dizaines de millions de chiens errants ou les rats, porteurs de maladies comme la rage.

La maladie tue entre 18 et 20 000 personnes en Inde selon l'OMS, soit plus d'un tiers des décès au niveau mondial, et est véhiculée par les chiens errants qui ont multiplié leurs incursions dans les zones peuplées pour se repaître sur les cadavres de vaches.

Comment un tel effondrement a-t-il pu avoir lieu en aussi peu de temps ? La raison se trouve dans un médicament classique, le diclofénac. Une étude de l'équipe du Fonds Peregrine, qui protège les espèces d'oiseaux menacées, a en effet constaté en 2004 que ce médicament anti-inflammatoire massivement utilisé en Inde à partir des années 1990 est mortel pour les vautours.

Un oiseau pouvait ainsi mourir simplement en mangeant la carcasse d'une vache récemment traitée par le médicament. Selon une autre enquête de 2004, la présence de diclofénac dans 1 % des carcasses suffirait à tuer a minima 60 % de la population de vautours ; cette même équipe de chercheurs constate dans le même temps que 11 % des restes de vaches présentent des quantités de diclofénac en quantité suffisante.

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Au-delà d'être un drame pour les vautours, cette disparition quasiment complète du charognard cause alors de sérieux problèmes aux habitants indiens. Sans vautour, d'autres animaux se partagent alors les carcasses, tels que les dizaines de millions de chiens errants ou les rats, porteurs de maladies comme la rage.

La maladie tue entre 18 et 20 000 personnes en Inde selon l'OMS, soit plus d'un tiers des décès au niveau mondial, et est véhiculée par les chiens errants qui ont multiplié leurs incursions dans les zones peuplées pour se repaître sur les cadavres de vaches.
Des programmes de reproduction en captivité de l'espèce ont également été lancés en urgence au cours de la crise. Une tâche complexe au vu du faible nombre de vautours et de leur fertilité : une femelle ne pond qu'un œuf par an et un vautour ne peut se reproduire qu'à partir de ses cinq ans. 700 vautours sont répartis entre différents centres en 2021 selon le Guardian, avec une réintroduction progressive dans la nature. Mais il faudra patienter des décennies pour espérer un retour à grande échelle des vautours sur le continent.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux

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B
Je me demande pourquoi on traite les vaches avec ce médicaments puisqu'on ne les élève pas pour les manger ?
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A
Bonne question Bern@rd mais je n'ai pas la réponse à cette heure.<br /> <br /> Roland
T
Sidérant!
Répondre
R
Tout à fait Toll<br /> <br /> on a pas fini de voir l'utilité de la biodiversité