Enquête mycologique, épisode 105, Polypore à ombelle Dendropolyporus umbellatus
Publié le 23 Septembre 2023
Identifier un champignon n’est pas chose aisée au premier abord et c’est pourtant une démarche essentielle pour éviter toute fâcheuse méprise qui peut devenir fatale si on consomme un champignon toxique ou mortel. L’enquêteur de la brigade d’identification des champignons apprécie tout particulièrement d’arpenter les forêts pour recenser tous les gangs fongiques qui s’y trouvent.
Scène du crime
Nous sommes le 15 août 2023, dans la forêt de Sarre-Union, une charmaie hêtraie acidiphile.
Arme du crime
Le champignon pousse au sol et la base de son pied agglomère pas de débris organiques. Il s’agit donc vraisemblablement d’un champignon saprophyte mais ce n’est pas toujours évident à définir.
Profil du suspect
La morphologie du champignon surprend de prime abord : un chou-fleur. Si on regarde cette masse de près, on observe qu’elle est constituée d’une multitude de petits chapeaux mesurant jusqu’à 5 cm de diamètre. Les chapeaux sont de couleur gris brun, à marge lobée ondulée.
Les chapeaux sont portés par un pied qui se ramifient ensuite.
Le dessous du chapeau est constitué de minuscules pores d’à peine 1 mm de diamètre, polygonaux.
La chair est cassante, tendre. L’odeur est agréable, un peu farineuse ; la saveur est douce, légèrement amère.
Nul besoin de faire appel à la police scientifique. Ces observations nous permettent d’identifier le spécimen comme le Polypore à ombelle Dendropolyporus umbellatus (Persoon) Jülich (1982)
Statut selon l’INPN : Classé en Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge des champignons menacés d’Alsace
Comestibilité : Comestible. Risque de confusion avec deux autres grands polypores : le Polypore géant (Meripilus giganteus) dont les pores noircissent au toucher, la Poule-des-bois (Grifola frondosa) où tous les chapeaux sont regroupés sur un pied central.
La conclusion de l’enquêteur
Le polypore en ombelle est un champignon assez typé qu’on peut trouver sur le sol, en forêt de feuillus, surtout hêtre et chêne. Isolé ou grégaire, il aime sortir au fort de l’été, après de gros orages.
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)