Le Liondent hispide, Liondent variable ( Leontodon hispidus)
Publié le 11 Octobre 2023
Je vous présente toutes mes excuses pour la parution inopinée hier de cet article mais sans ses photos suite à une erreur de ma part sur la date.
Cette plante est encore en fleurs en ce moment dans les prairies et souvent déjà en fruits.
Essayons de trouver les quelques points importants pour la différencier d’autres composées jaunes.
Roland
Nom scientifique : Leontodon hispidus L., 1753
Origine du nom : « Leontodon» vient du grec « leon », le lion et de « dontus », soit « dent de lion ». Ce nom fait allusion à la découpe en grosses dents de ses feuilles. Son nom de genre « hispidus », vient du latin et signifie «à poils rudes, hispide ».
Noms communs dialecte / allemand : Steifhaarige Löwenzahn, gewöhnliches Raues Milchkraut], Rauer oder Rauher Löwenzahn
Noms anglais : Bristly hawkbit and rough hawkbit
Date de l’observation: plante trouvée le 21 août à Rohrbach-lès-Bitche (57)
Famille de plantes : celles des Astéracées (anciennement Composées) qui comprend la marguerite, le bleuet, le pissenlit, les centaurées. Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, on dit un capitule. C’est une famille de plantes très évoluée. Elle se signale aux insectes comme une grande et seule fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes donnent de grandes facultés de dissémination. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que par la plupart des autres plantes. C’est pourquoi de nombreuses astéracées, d’origine exotique sont invasives.
Particularité des liondents: ce sont des astéracées calcicoles à fleurs ligulées de couleur jaune dont la tige est nue ou avec quelques écailles, et les feuilles sont disposées en rosette basale. Le parachute des fruits est plumeux. Les bractées sont inégales et disposées sur plusieurs rangs.
Le réceptacle des fleurs est sans membrane ou cils entre les fleurs. Les poils s’ils sont présents sont ramifiés au moins en partie.
Catégorie : plante vivace à fleurs ligulées glabre ou velue
Hauteur: 10 à 50 cm
Tiges et racines: plante à tige simple, nue ou garnie de petites écailles
Feuilles: elles sont en rosette à la base.
Elles sont découpées en « dents de lion », sinuées ou découpées jusqu’à la nervure principale (pennatipartites) ou peuvent être entières. Elles sont couvertes de poils dressés de couleur vert pomme à vert grisâtre selon la densité des poils. Celle-ci est très variable selon les sous espèces.
Floraison: juin à octobre
Fleurs: les fleurs sont isolées au bout des tiges en capitules de 1 à 3 cm de couleur jaune citron
Chaque capitule est constitué de nombreuses fleurs ligulées (en languette).
Les capitules sont entourés de petites feuilles (ou bractées) formant un involucre de 1 à 2 cm. Ces bractées sont longues et doublées par un calicule aux bractées appliquées et inégales.
Pollinisation : cette plante attire des insectes pollinisateurs comme les abeilles, bourdons, guêpes, polistes, syrphes, conopidés (une famille de mouches) et papillons. Elle est aussi capable d’autofécondation.
Confusion : Toutes ces « composées-astéracées », aux fleurs jaunes, se ressemblent. Il faut consulter une flore pour les identifier. Les critères les plus discriminants sont les feuilles, les bractées et les fruits.
Ce liondent porte aussi le nom de Liondent variable. Il est possible de trouver des individus très velus et d’autres glabres selon les endroits. C’est très déconcertant. Il existe plusieurs sous espèces en particulier en montagne. Les sous-espèces françaises au vu des recherches en cours ne sont pas « fixées ». Elles peuvent présenter des caractères différents même issues de la même plante ! En France, à une exception près, aucune des sous-espèces évoquées par certains botanistes n’a de valeur d’après le référent en la matière JM Tison.
La seule à avoir des caractères figés est la sous espèce hyoseroides qui se distingue par des feuilles très découpées.
Fruits : les fruits sont des akènes glabres, longs de 4 à 8 mm. Ils ont un parachute (ou aigrette) roussâtre de même longueur. Il est plumeux pour les fruits de l’intérieur et écailleux pour ceux de la périphérie. Leur dissémination est faite par le vent et les animaux.
Habitat: c’est une plante de lumière, de prairies, pâturages, éboulis et rocailles. Elle est présente jusqu’à 2600 m, mais absente de toute la partie ouest-Bretagne.
Statut de protection : cette plante est commune et ne bénéficie d’aucun statut de protection
Les jeunes feuilles peuvent être mangées crues en salade, et celles apparaissant après l’inflorescence, en légumes mais cuites.
Les racines de cette plante contiennent de l’inuline Elles étaient consommées autrefois (notamment pendant la dernière guerre) et torréfiées pour en faire de l’ersatz de café.
Usage médicinal:
Cette plante est absente du site de référence wikiphyto et donc sans effet médical prouvé.
Comme pour d’autres espèces, des études régulières sont faites par les chercheurs de certains pays, autour de la Méditerranée ainsi que par la Chine.
Des activités antioxydantes et anti-hémolytiques ont été mises en évidence chez Leontodon hispidus.(2et3)
Les teneurs élevées en tanins et flavonoïdes sont les responsables de ces effets.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)- Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité
1 Antioxidant and Antihemolytic Activities of Leontodon Hispidis Ebrahimzadeth 2014
2/ Cytotoxic Activities of Hypocretenolides from Leontodon hispidus- Zidorn 1999