Enquête mycologique, l’Oreille poilue, Auricularia mesenterica
Publié le 9 Décembre 2023
Identifier un champignon n’est pas chose aisée au premier abord et c’est pourtant une démarche essentielle pour éviter toute fâcheuse méprise qui peut devenir fatale si on consomme un champignon toxique ou mortel. L’enquêteur de la brigade d’identification des champignons apprécie tout particulièrement d’arpenter les forêts pour recenser tous les gangs fongiques qui s’y trouvent.
Scène du crime
Nous sommes le 14 janvier 2023, dans la forêt de Sarreinsming, une hêtraie-charmaie avec quelques chênes, et un sol limoneux.
Arme du crime
Le champignon pousse sur une souche d’arbre mort. Il s’agit d’un champignon saprophyte.
Profil du suspect
La forme de ce champignon n’est pas classique. Il est étalé sur le bois, et surtout de consistance gélatineuse élastique. Il présente des zones claires de couleur gris cendré, hérissées de longs poils blanchâtres. La face inférieure est veinée, ridulée, plissée.
Il est suffisamment caractéristique pour être immédiatement identifié. Il s’agit de l’Oreille poilue, Auricularia mesenterica (Dickson) Persoon (1822). Il appartient à la classe des Basidiomycètes et à la famille des Auriculariaceae.
Pour le plaisir, observons ses spores dites allantoïdes (en forme de saucisse et arquées)
Spores. Microscopie x1000- L’Oreille poilue, Auricularia mesenterica – Photo : Gilles Weiskircher (Anab)
Statut selon l’INPN : Classé en Préoccupation Mineure (LC) sur la Liste rouge des champignons menacés d’Alsace
Comestibilité : Sans intérêt
La conclusion de l’enquêteur
Ce champignon est présent tout au long de l’année. Lignivore des plus actifs, il peut se comporter également comme un parasite, tuant rapidement les arbres atteints.
Pour aller plus loin.
Champignons, ce qu’il faut savoir en mycologie. Guillaume Eyssartier, éditions Belin, 2018
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)