Le Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis)

Publié le 24 Décembre 2023

Le Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis)
Le Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis)
Le Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis)
Le Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis)
Le Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis)

Le Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis)

Voici un rosier fréquent en forêt,. Il est souvent sans fleurs, car sa période de floraison est terminée car courte et en plus ne fleurit pas toujours.
Roland




Nom scientifique : Rosa arvensis Huds., 1762


Origine du nom: du latin « rosa  »  (ou du grec « rhodhen ») qui désignait à la fois la rose et le rosier à l’époque latine. Son  nom d’espèce vient du latin « arvensis », le champ. Ce terme de « champ » est totalement usurpé puisque ce rosier est typique des forêts et haies mais pas du tout des champs.

Autre nom commun : Églantier des champs


Nom commun allemand/ dialecte : Feld-Rose, Acker-Rose, Ranken-Rose, Wald-Rose, Große Hunds-Rose,

Nom anglais :  field rose

Date de l’observation:  29 août à -Sarre-Union
 


Famille de plantes :  celle des Rosacées, qui inclut nos  arbres fruitiers comme le cerisier, le prunier, le prunelier, , le pommier, le poirier, l’amandier … mais aussi la fraise, l’églantier. C’est donc une famille économiquement très importante mais très hétérogène au niveau de l’ensemble des espèces.
Les rosacées ont comme point commun d’avoir des feuilles dentées. Les fleurs sont de symétrie 5, ont de nombreuses étamines et pistils composés de 5 ou d’avantage de carpelles. Il existe des exceptions.
Les poils de l’épiderme se transforment en aiguillons (ronces, roses) ou épines (pruniers). Ce phénomène a été développé par ces plantes pour éviter d’être broutées par les herbivores. Ce sont des défenses physiques qui complètent ou remplacent les défenses chimiques, les tanins, que produisent les plantes.


Catégorie: petit arbrisseau souvent rampant ou sarmenteux, à feuilles caduques, fleurit une seule fois par an (non remontant)  

Hauteur: 0.5 à  1.5 m et jusqu’à 3 m en longueur  

Tronc : tige mince et  souple couverte de petits aiguillons crochus acérés et distants.  Les tiges touchant terre développent des racines, elles se marcottent.

Feuilles: découpées en 5 à 7 folioles dentées, peu pubescentes, légèrement brillantes sur le dessus, mat sur le dessous, aux nervures très apparentes. Elles  mesurent  2 à 10 cm de long, pour 1 à 3 cm de large. Les folioles atteignent 3 cm et se terminent souvent par une pointe.

 

Fruits du Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis) et répartition selon INPN
Fruits du Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis) et répartition selon INPN

Fruits du Rosier des champs, Rosier rampant (Rosa arvensis) et répartition selon INPN

Floraison : de juin à juillet.

Fleurs: grandes fleurs de 3 à 7 cm, de couleur blanc pur. Elles sont solitaires ou groupées par 2 ou 3. Chaque fleur de symétrie radiale possède de nombreuses étamines. Leurs anthères sont  jaunes avant fécondation et brunes après. Les styles sont soudés en une colonne de 3 mm glabre, dressée sur un cône saillant. Les fleurs sont portées par un pédicelle glanduleux. Les sépales sont presque entiers et deviennent caducs. En forêt, ce rosier ne porte pas toujours de fleurs.

Pollinisation :
Les fleurs  sont pollinisées par les insectes, en particulier par les abeilles sauvages et les coléoptères. Une fleur qui s’ouvre une première fois a les pétales plus ou moins dressés et les étamines s’étalent vers l’extérieur. Un insecte pollinisateur se posera sur les styles au centre pour se nourrir du pollen. Au fur et à mesure de la journée la fleur s’entrouvre et ses étamines aussi. Elles saupoudrent ainsi de pollen les insectes plus facilement. De ce fait, les insectes pollinisent en général une fleur jeune avec le pollen d’une fleur plus âgée. Ce rosier est aussi capable de s’autoféconder.



Fruits: ce sont des petits fruits rouges appelés cynorhodons.

Habitat: arbuste forestier commun dans tout notre pays et en Europe et autour de la Méditerranée. Il manque dans le sud-est et en Corse. Il pousse sur les sols riches en humus, frais à secs, caillouteux, argileux et argilo-calcaires jusqu’à 1400 m. Il profite de la lumière des clairières et lisères pour s’agrandir (1.5 m) et porter des fleurs. Il est rare sur les sols acides et limoneux.

Confusion possible : oui avec les autres rosa et en particulier l’églantier, Rosa canina. L’aspect, la date de floraison et surtout les fruits sont les critères de
différenciation.


Génétique :
Les rosiers d’horticulture sont souvent des hybrides qui possèdent un double ou un triple patrimoine génétique. Ceci leur confère des aspects très étonnants de fleurs, de taille de fleurs, d’odeurs, d’aspects, de floraisons répétées. Ces caractères peu ordinaires sont bien sûrs ceux recherchés par les amateurs.
Certains rosiers sauvages ont aussi plusieurs copies de chromosomes semblables et sont dits polyploïdes comme l’églantier. Cette hybridation naturelle serait d’après les spécialistes une adaptation de la plante pour choisir les meilleurs gènes parmi les différentes copies lors de la production de ses gamètes. La production de graines est un « investissement » en énergie très important pour les plantes et ne doit donc pas produire de graines non viables.

Si les rosiers sont très connus et très répandus leur génétique a été peu étudiée. Ce n’est qu’en 2018 qu’une équipe multidisciplinaire (1) de l’INRAE, du CNRS et d’autres laboratoires ont entièrement décrypté le génome d’une rose ancienne, la Rose de Chine. L’équipe a non seulement dénoué les fils de l’histoire de ce rosier mais aussi sa diffusion dans l’espace, son hybridation. Les chercheurs savent aussi à présent quels sont les gènes impliqués dans les odeurs, les couleurs.

Parmi eux P. Heitzler (2) étudie depuis 20 ans les variations et la génétique du Rosier des champs, Rosa arvensis. Il a étudié une  soixantaine de variétés. Il a reconstitué l’historique de ces variantes en analysant les portions d’ADN. Comme vous le savez, l’ADN a une mémoire infaillible et enregistre toutes les variations importantes transmises par les parents, les  grands parents et  bien plus loin dans le temps.



Horticulture:
Ce rosier est cultivé depuis plusieurs siècles pour obtenir des hybrides. Il en existait une cinquantaine mais à présent seules quelques-uns sont cultivés dont la variété « Splendens » qui atteint 5 m de haut et donne des fleurs blanches bordées de rose à l’odeur de myrrhe.

Protection : il est très commun partout mais rare en Corse où il est déclaré EN en danger et classé Znieff.

Usage alimentaire :
Les graines réduites en poudre étaient utilisées pour compléter la farine dans la fabrication de galettes et de pain.
Les cynorrhodons comme ceux de l’églantier (Rosa canina) peuvent être utilisés pour faire des fruits au sirop ou de la confiture après  élimination des graines et cuisson.

Usages 
Médecine :
Les rosiers sont connus pour leurs propriétés toniques, astringentes et cicatrisantes, et les fruits comme fortifiants car très riches en vitamine C anti-oxydante et antidiarrhéique
Les feuilles, et surtout les racines ont des propriétés astringentes et vulnéraires (qui guérissent les plaies).
Les autres propriétés connues sont : antihémorragique, anti-inflammatoire, réduit les saignements gingivaux, et certains troubles digestifs.

Les pétales étaient ainsi utilisés pour guérir les inflammations des paupières et irritations des yeux, mais aussi les affections de la bouche comme les angines, les stomatites, les irritations liées au tabac.



Photos Texte Roland Gissinger relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)



Sources bibliographiques voir index biodiversité

 

1/Le génome de la rose décrypté : de l'origine des rosiers modernes aux caractéristiques de la fleur Cnrs 2018

2/ Rosa arvensis as a possible genetic model PHeitzler -2019

Rédigé par ANAB

Publié dans #Fleurs blanches, #Biodiversité de notre région

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T
Merci pour cet article très intéressant. Les photos sont superbes.<br /> <br /> Meilleurs voeux à vous tous!
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A
Merci Toll . Meilleurs voeux à toi aussi<br /> Roland
B
Belles photos de la fleur. On distingue bien la couleur des anthères qui changent après fécondation.
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A
Merci Bernard. Les insectes et les naturalistes en herbe sont ainsi vite renseignés sur la disponibilité de la nourriture!<br /> Roland
M
Merci, Roland en ce jour de Noël de nous parler des roses !<br /> <br /> Il est vrai que lors des excursions, la plupart des botanistes ne prêtent guère attention aux églantiers.<br /> En lisière forestière, ils sont assurés de relever Rosa arvensis au risque de "rater" R.stylosa qui lui ressemble comme une petite soeur ( R.arvensis a une colonne stylaire aussi longue que les étamines , ce qui n'est pas le cas de R.stylosa ).<br /> Les clés des Rosa, nouvel incitant à la recherche mettent en valeur de nombreux caractères surtout végétatifs. Elles nous permettent de découvrir des espèces rares et nous comblent ainsi de petits bonheurs naturalistes.<br /> Pour nous réconforter, n'oublions pas que si les roses ont des aiguillons, elles sont sans épines !<br /> <br /> Mes meilleurs voeux naturalistes à chacun d'entre vous !
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A
Merci beaucoup Martine de ton commentaire naturaliste et poétique qui tombe bien aujourd'hui oùl'on fête Noël.<br /> Les subtilités des espèces permettent comme tu le dis de découvrir des espèces rares et obligent à encore mieux observer encore cette nature si joliment diversifiée.<br /> <br /> Meilleurs vœux à toi aussi à à tous nos lecteurs<br /> <br /> Roland