Les espèces animales emblématiques en plus et en moins
Publié le 13 Février 2024
paru sur l'Alsace et transmis par Bernard
Des observations inédites, des signes de reproduction, des lâchers en Forêt Noire. Loup et lynx ne se portent pas trop mal.
Lynx. Ce sont des rencontres qu’on n’oublie pas. «Magique», dira Thomas Dietsch. Sur les hauteurs de Ribeauvillé, l’ancien champion de VTT qui pour une fois allait à pied, tombe non pas nez à nez mais plutôt les yeux dans les yeux avec un lynx. Chacun soutient le regard de l’autre. Avant de repartir d’où il vient. Ce fut bref, ce fut intense.
L'image est furtive, mais surprenante.
Plus proche encore, fut ce photographe animalier des Vosges du Nord qui, parti immortaliser des oiseaux, se retrouve en pleine forêt, en compagnie d’un jeune lynx de trois mois bien mal en point. Les secours sont prévenus, l’animal est pris en charge et sauvé. Et notre naturaliste se souviendra toute sa vie avoir permis le sauvetage d’un lynx.
Plus surprenante, en revanche, est cette observation d’un individu en pleine forêt de la Hardt, au mois de juin. Ce lynx a priori inconnu et «en transit» a pu être identifié grâce à un piège photographique.
Comme les animaux ne connaissent pas les frontières, il fallait bien parler de Finja. Cette femelle lynx a été lâchée en Forêt-Noire au mois de décembre. La première d’une série appelée à permettre la survie de la population du Bade-Wurtemberg.
Lycka en 2020, lors de son lâcher.
Loup. Il y était. Dans le Kochersberg, bien sûr, c’est devenu une habitude. Comme il y a deux ans, un loup de passage a été observé dans les terres cultivées, à deux pas (et demi) de Strasbourg. Un jeune mâle, encore, en quête de nouveaux territoires, selon les experts.
Moins commune est cette initiative d’une chercheuse et de la fédération de chasse du Bas-Rhin : passer les anciens loups alsaciens (ou plutôt ce qu’il en reste : peaux, trophées en tous genres) au crible de la génétique afin d’établir le profil des différentes populations.
Mouvements de personnel :
ils arrivent, ils s’en vont, elles y restent
Ils arrivent...
Le chacal doré. C’était attendu. A force de courir vers l’Ouest, ce canidé commun en Europe de l’Est allait bien finir par atteindre l’Alsace. C’est chose prouvée : une première fois à Oberbronn en mai puis à Obersteinbach en septembre.
La tarente de Maurétanie. Sans faire autant de bruit, semble aussi s’installer sous nos latitudes. Bien connu en milieu méditerranéen, ce petit gecko qui vit souvent à proximité des maisons est observé de plus en plus fréquemment dans l’Eurométropole.
Le bongo. Cette espèce d’antilope africaine est si rare qu’on la prend habituellement pour un instrument à percussion. Rare peut-être, pourtant… (roulement de tambour) un bébé bongo est né cet été au zoo de Mulhouse. Bingo !
Ils s’en vont
Parmi les oiseaux qui ont du plomb dans l’aile, le courlis cendré (symbole du Ried alsacien) et le grand tétras (symbole de la forêt vosgienne) font du rase-mottes ces dernières années.
Dans les deux cas, les humains ont la double caractéristique d’être à l’origine de leur déclin et d’avoir la clé de leur retour entre les mains. Voudront-ils s’en servir ? Qui vivra volera…
Timbi, né le 16 juin 2010 à Mulhouse, était revenu dans son parc de naissance il y a deux ans, après avoir été victime d’un AVC.
Avant de partir, une petite larme –de crocodile- pour Timbi, le lion d’Asie, euthanasié en juillet. Né au zoo de Mulhouse, Timbi avait ensuite rejoint le Pal (près de Moulins) où il avait eu la joie d’engendrer quatre lionceaux. Victime d’un AVC il y a deux ans, il était revenu sur son lieu de naissance où il a paisiblement fini sa vie.
Elles y sont,
elles y restent
Elles, ce sont les marmottes. Des Alpes, bien sûr. Mais ça se passe dans les Vosges. On sait à peu près comment elles sont arrivées là (un lâcher il y a une vingtaine d’années). On a un peu plus de mal à comprendre comment elles se sont acclimatées et pourquoi on les trouve jusqu’en