Enquête mycologique, Chalciporus piperatus le Bolet poivré
Publié le 4 Mai 2024
Identifier un champignon n’est pas chose aisée au premier abord et c’est pourtant une démarche essentielle pour éviter toute fâcheuse méprise qui peut devenir fatale si on consomme un champignon toxique ou mortel. L’enquêteur de la brigade d’identification des champignons apprécie tout particulièrement d’arpenter les forêts pour recenser tous les gangs fongiques qui s’y trouvent.
Scène du crime
Nous sommes le 14 août 2023 à Sarre-Union, dans une forêt de feuillus, type chênaie hêtraie, à sol acidiphile.
Arme du crime
Le champignon pousse au sol, sans débris organiques à la base du pied. Nul doute qu’il s’agit d’un champignon mycorhizien.
Profil du suspect
C’est un petit champignon, d’à peine 10 cm de hauteur. La morphologie du champignon est classique, avec un pied et un chapeau. En retournant le chapeau (c’est un réflexe indispensable pour identifier un champignon correctement), on constate qu’il s’agit d’un champignon à tubes. Sans prendre de risque, on peut déjà affirmer qu’on est en présence d’un bolet.
La surface du chapeau est lisse, de couleur brun rouge. Les pores sont brun rouille, anguleux.
La base du pied est couverte d’un mycélium de couleur jaune, la chair est jaune dans le pied.
Une observation importante est la saveur poivrée.
Petit bolet à mycélium jaune et pores souvent vivement colorés sont des caractéristiques du genre Chalciporus.
Avec cette saveur poivrée, on identifie aisément le Bolet poivré, Chalciporus piperatus, qui porte bien son nom
Statut selon l’INPN :
- Préoccupation mineure (LC) sur la liste rouge des champignons de France métropolitaine : bolets, lactaires et tricholomes (2024)
- Préoccupation mineure (LC) sur la liste rouge des champignons supérieurs menacés en Alsace
- Espèce déterminante de l’inventaire ZNIEFF en Lorraine (2013)
Comestibilité : non comestible
La conclusion de l’enquêteur
Le bolet poivré est un petit bolet peu commun qu’on peut trouver sous conifères et sous feuillus.
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)