Le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris)

Publié le 14 Avril 2024

Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris)
Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris)
Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris)
Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris)
Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris)
Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris)

Le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris)

Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris) - Photo Guy Schneller (Anab)

Le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) - Photo Guy Schneller (Anab)

C’est toujours une joie de découvrir au printemps des tritons dans les mares et en particulier ce Triton alpestre riche en couleurs.
C’est aussi l’occasion de vous rappeler notre sortie spéciale tritons et autres batraciens
.

Ce  samedi 20 avril  2024 - à 14h00 -Parcours de santé de Sarre-Union, RD 237 direction d’Oermingen
Durée: 3 heures environ                 A prévoir: bonnes chaussures de marche.
.

Une sortie toujours très appréciée par les enfants et les grands. Voir plus de détails sur cette sortie en cliquant ce lien et  sur ce site.
Roland


Nom scientifique : Ichthyosaura alpestris (Laurenti, 1768)

Origine du nom : vient du grec « ickthus », le poisson et « sauros », le lézard. "alpestris",  "alpestre" est en lien avec son habitat possible en haute altitude.

Nom allemand : Bergmolch

Nom anglais : Alpine newt

Observation : le 2 mai à Speckbronn Soucht (57)

Dimensions: de 7 à 11 cm .Les femelles sont plus grandes et grosses que les mâles

Durée de vie : jusqu’à 10 ans

Description : ce Triton alpestre est brun avec des nuances de vert et de noir. La peau peut être rugueuse (phase terrestre) ou lisse et fine dans sa phase de reproduction qui a lieu en milieu aquatique. Les nuances de couleurs sont plus marquées pendant la période de reproduction. Le mâle arbore une couleur bleutée sur les flancs ainsi que des lignes irrégulières de points noirs sur un fond argenté et une petite crête non dentelée sur le dos. La femelle reste d’une couleur  plus neutre.
Les pattes ont des doigts fins, non palmés à l’inverse du Triton palmé et sans tache blanche à l’épaule, marque typique des larves de salamandres.

L’élément le plus marquant est la couleur du ventre des deux genres : orange vif  avec sur les flancs de nombreuses taches noires sur fond nacré .

Confusion : oui, possible avec d’autres tritons mais la couleur du ventre et la forme des pattes sont caractéristiques.


 

Notez ici pourle Triton palmé (Lissotriton helveticus) la grosse différence de palmure des pattes arrières

Biologie et activité: à la fin de l’hiver, fin février ou début mars les tritons quittent leur abri terrestre et vont rejoindre une étendue d’eau tranquille pour se reproduire. Leur peau devient très fine après une mue, si fine qu’elle laisse passer l’oxygène dissous contenu dans l’eau. Il peut ainsi se déplacer dans l’eau plusieurs minutes sans remonter à a surface.
Reproduction
Les couleurs nuptiales du mâle, ainsi que les hormones produites, attirent l’attention des femelles. Par des mouvements de sa queue il envoie ces hormones sur les organes olfactifs de la femelle.
Quand elle succombe à son charme, la femelle suit le mâle qui dépose un spermatophore derrière lui.
Le spermatophore, comme son nom l’indique, est une enveloppe qui contient les spermatozoïdes. En avançant, la femelle pourra féconder ses ovules. Elle pond ensuite ses 250 œufs un à un sur des feuilles qu’elle prend soin de les replier avec ses pattes pour les rendre invisible aux yeux des prédateurs.

Les œufs d’environ 2 mm sont entourés d’une gelée nutritive qui permet le développement de l’embryon pendant 8 à 15 jours. La larve qui va en ressortir peut se déplacer mais doit attendre quelques jours pour que sa mâchoire soit opérationnelle. Elle pourra alors chasser, bondir sur ses proies, des larves d’insectes aquatiques.
Une métamorphose s’opère ensuite dans la mare. Les pattes avant apparaissent en premier puis celles de derrière, puis elle perd les branchies pour devenir semblable à l’adulte. Ce cycle dure 2 à 4 semaines.
En fin de saison, quand vient l’automne, les tritons atteignent alors 5 cm de longueur. Le froid s’installant, ils quittent la mare pour trouver un refuge pour passer l’hiver. Cela peut être une cavité dans la terre, ou sous des branches. Leur peau s’est modifiée et est devenue rugueuse. Elle est ainsi mieux  adaptée à leur vie terrestre qui devient nocturne. Les larves peuvent passer l’hiver dans l’eau qui ne gèle pas dans certaines régions.


Nourriture
 : les adultes mangent de petits invertébrés insectes, araignées cloportes, et différents petites limaces, vers et lombrics.
Les larves se contentent d’autres petites larves d’eau et de puces d’eau.


Habitat: Tout point d’eau calme peut servir de lieu de vie : mares, étangs, ornières, flaques d’eau et cela jusqu’à  2500 mètres d’altitude. Il peut vivre aussi bien dans l’eau transparente de lacs de montagne que dans celle vaseuse des flaques de forêts de feuillus. Tout habitat terrestre peut convenir à cette espèce sauf les champs de cultures.  Il est absent des zones peu boisées.
Son habitat est limité à l’Est dans notre pays. Il s’étend jusqu’à l’Ukraine. Il existe des sous-espèces bien typées dans chaque pays de l’Europe du sud (Espagne, Italie, Grèce, Roumanie, Monténégro…). Une équipe européenne (1)  a pu mettre à jour la filiation entre toutes ces espèces par l’analyse de l’ADN mitochondrial et cela, sur une période qui s’étend sur les dernières 10 à 20 millions d’années.  

Dispersion : les populations de ces tritons sont en général très fragiles car la capacité de dispersion des individus est très faible, quelques centaines de mètres chaque année au plus. La coupure des connexions entre les différents habitats affecte sa diversité génétique.
Créer de nouvelles mares, dans le milieu naturel ou urbain leur permet de recoloniser ces espaces et améliore les liens entre les diverses populations.

Protection :
Espèce strictement protégée par la loi en France, mais aussi dans les autres pays d’Europe. Leurs habitats, les mares et les zones humides ont énormément régressé ces dernières années par suite des activités humaines, l’agriculture intensive et l’expansion urbaine.

Prédateurs : Les poissons et oiseaux, mais aussi certaines larves de libellules sont les principaux prédateurs de ce triton.  Les œufs nourrissants sont très recherchés par les poissons si bien que dans un étang où vivent des poissons ce triton et d’autres sont quasi absents sauf s’il existe une zone très encombrée de plantes.
Des chercheurs (2) ont montré que le Triton alpestre comme de nombreuses autres espèces, évitent les habitats où certains de ses congénères sont parasités par exemple celui du champignon, Batrachochytrium dendrobatidis. Il utiliserait des signaux non visuels, peut-être des hormones
?



Texte  Roland Gissinger (Anab) vaillamment relu par Bernard Weinzaepflen (Anab) - Photos: Guy et Roland





NB : En principe il est interdit de manipuler des espèces protégées. Pour ces photos,  cela a été fait par un animateur compétent et des enfants  pour des raisons pédagogiques afin qu’ils puissent appréhender l’intérêt et la richesse de la biodiversité.

2/ Alpine newts (Ichthyosaura alpestris) avoid habitats previously used by parasite-exposed conspecific 2014- Daversa           

 

Le Triton alpestre  (Ichthyosaura alpestris) - répartition dans l'Hexagone selon INPN

Le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) - répartition dans l'Hexagone selon INPN

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité de notre région

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B
Belles photos !
Répondre
A
Commentaire Toll reçu parle gestionnaire dublog<br /> <br /> Merci pour cet article intéressant et les superbes photos. <br /> Le NB surligné en jaune donne la réponse à la question que je me posais sur l'âge des peaux qui servent de support au triton.
A
Merci Bern@rd<br /> Roland